Tout comme Nick, les premières quinze/vingt minutes m'ont laissée sceptique et distante. Un chouia too much, aux niveaux visuel et jeu des acteurs, avec un scénario vague qui nous fait nous demander de quoi peut bien parler cette série. Et puis, quelque chose se met en place et c'est parti.

J'ai ri, j'ai été vraiment émue par ce pilot, je suis déjà attachée aux personnages et j'ai hâte de voir la suite. L'épisode dure 1h20, donc oui c'est long mais il passe vraiment bien. C'est bien tourné, bien joué (finalement), ça parle de beaucoup de choses, ça aborde beaucoup de thèmes. C'est passionnant à suivre, et il y a tout ce que j'aime : New-York, 80's, l'acceptation de soi, la danse... 

Je m'attends à certains clichés (effectivement, la scène de l'audition n'échappe pas totalement à la règle même si j'ai trouvé qu'elle différait pas mal d'autres films/séries) mais je fais confiance aux auteurs pour nous offrir des moments justes et authentiques. L'équilibre entre le bling-bling et la réalité brute des émotions ou de la vie des personnages devrait être atteint et c'est qui fera la qualité de la série. Les scènes de danse ou de performance sont très bien faites et apportent beaucoup de puissance (après, c'est peut-être mon rapport à la danse qui me fait ressentir ça).

L'intro m'a bien fait peur. Ryan Murphy a voulu nous en mettre plein les mirettes, mais on a risqué l'indigestion. Trop d'extravagance, de paillettes, de cris, d'hystérie, de n'importe quoi (comment le service du musée ne s'est-il pas rendu compte qu'une demi-douzaines de drag queens bruyantes étaient encore dans le bâtiment?). Bref, les premières minutes sont déstabilisantes et je me suis dit que si la série continuait sur cette voie, cela deviendrait rapidement imbuvable.

Heureusement, ce n'est pas (entièrement) le cas et les scènes suivantes ont montré un ton plus grave (un gamin jeté dehors par ses parents à cause de son homosexualité, puis un diagnostique séropositif).

Au final, le pilote est réussie, les 74 minutes (!!) passent bien même si pas sans faute. Notamment dans certains personnages clichés qui j'espère font être un peu nuancer dans les prochains épisodes (Elektra en mère marâtre et rivale détestable ou James Van Der Beek en golden boys arriviste, fan de Donald Trump et carburant à la coke) ou lors de situations poussives (la directrice d’école qui craque sur Damon car cela l'amuse de le voir chahuter par sa danse provocatrice les membres du jury sooo coincés (pourtant a priori des collègues à elle)).

Mais les personnages principaux réussissent à être attachants (notamment le couple Angel/Stan qui peut apporter de bonnes choses si il ne tombe pas dans le piège du "je t'aime, moi non plus" incessant).

Gare néanmoins à la facilité et l’excès d’excès.