Malgré ses longueurs et ses maladresses, et son côté atypique, cet épisode est intéressant à plus d'un titre.

Tout d'abord il s'agit du deuxième épisode pilote de la série, et c'est le tout premier de l'ère Kirk, et cela se sent : la série cherche encore son ton - les uniformes ne sont pas les définitifs (ça manque de rouge !), et bien des personnages principaux ne sont pas encore là. McCoy et Uhura manquaient cruellement à l'épisode notamment, comme quoi même quand ils n'ont qu'un rôle mineurs ils sont devenus pour moi des ingrédients essentiels de la recette "Star Trek" et cela fait vraiment bizarre de ne même pas les voir dans le décor.

Mais à côté de ça, les bases du couple Kirk / Spock sont déjà là, même si elles sont mal dégrossies (Spock sourit !). La partie d'échec est excellente. Kirk, capitaine profondément humain en proie au doute, est immensément plus charismatique que le très falot capitaine Pike du premier pilote, et le très logique et rationnel Spock le complète déjà parfaitement. La psychiatre Elizabeth joue un peu dans cet épisode le rôle du "coeur" que McCoy tiendra par la suite.

Et je note accessoirement que les deux pilotes de la série étaient beaucoup moins sexistes que les épisodes suivants... Dommage qu'ils aient cédé à l'appel des space babes faire-valoir en jupe courte par la suite...

Sinon, le fond de l'épisode est super sombre, et très intéressant thématiquement et émotionnellement. Une véritable tragédie se joue entre Kirk et Mitchell... qui aurait marché à fond si cette intrigue était arrivée plus tard dans la série et que Mitchell avait eu un rôle régulier - sa camaraderie avec Kirk était assez sympa d'ailleurs. Là on a à peine le temps de s'attacher, ce qui limite tout de même l'impact émotionnel.

Et la réalisation est assez maladroite (malgré de très beaux décors) et globalement l'épisode manque de punch.

Mais c'était cool quand même.