The War Between the Land and the Sea
La guerre entre la terre et la mer
Lorsqu'une espèce ancienne et redoutable émerge de l'océan et se révèle de manière spectaculaire à l'humanité, une crise internationale éclate. Alors que toute la population est en danger, UNIT passe à l'action alors que la terre et la mer se livrent une guerre sans merci.
| En cours | GB | Pas de durée |
| Science-Fiction & Fantastique, Drame | BBC One, | 2025 |
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1.01 -
Homo Aqua
Homo Aqua
La vie paisible de Barclay bascule dans l'horreur lorsqu'une espèce ancestrale surgit des profondeurs marines. Tandis qu'UNIT lutte pour reprendre le contrôle, le sommet sur la Tamise révèle d'effroyables secrets.
Diffusion originale : 07 décembre 2025
Diffusion française :
07 décembre 2025
Réalisat.eur.rice.s :
Dylan Holmes Williams
Scénariste.s :
Russell T. Davies
Guest.s :
Rodo Gener
,
Henry Nott
,
Fia Hadeed
,
Catherine Garton
,
Delroy Brown
,
Leo Anthony

Un pilote assez haletant qui a le bon goût de n’introduire le cercle connu de UNIT que tardivement, de quoi se plonger (pun intended) dans l’atmosphère et l’esthétique de ce spin-off. Il y a bien une mention du Docteur pour cocher un cahier des charges et garder la cohérence de l’univers, ainsi qu’un petit caméo de Trinity Wells (on approuve) qui feront sourire les fans, mais l’ambiance est résolument différente et se détache plutôt bien de l’ombre de la série-mère.
Une fois que Kate et compagnie entrent dans la danse cela dit, on retrouve une aura un peu plus SF family friendly, avec un gros tuyau construit en 3 secondes avec de l’acier britannique, proche de Westminster pour bien mettre en avant Londres, sur fond de musique fanfare et de “bravo les ouvriers qui réparent une fuite” ! Mais ce n’est rien de plus cliché que ce que font tous les shows américains du style, donc why not.
Tout cela jette une lumière très positive d’UNIT, Kate les introduisant en mode “nous existons au-dessus des pays et des lois et nous sommes auto-proclamés représentants et médiateurs de l’humanité”. Cette image sera, j’espère, mise à mal durant la suite de la série, je pensais que ça allait être d’ailleurs un de ses principaux thèmes pour être le prolongement de Lucky Day de la saison 15. Après ce pilote en revanche, je ne suis plus sûr que ça soit la direction principale… UNIT est pas encore très présent pour dessiner des thématiques claires, donc l’espoir reste permis. En soi, on voit bien déjà que Kate, en présence d’officiels haut-gradés, est plus dure et formelle avec Ibrahim ou Shirley par exemple, même si ça reste un poil timide.
Je dois avouer que l’idée de reprendre les Sea Devils était vraiment le choix étonnant lors de l’annonce de ce premier spin-off, mais j’aime beaucoup comment ils ne perdent pas de temps à les introduire et à admettre leur existence et leur légitimité sur la planète — cela promet forcément qu’on abordera quelques enjeux plus élevés que ce qu’on aurait pu avoir dans la série-mère. Et puis on ne le répète pas assez, mais l’univers DW est quand même expert pour constamment bâtir sur du lore préétabli gigantesque et pourtant rester accessible à un nouveau public au passage, les fans ayant plus souvent peur pour rien que la série deviendrait trop niche alors qu’elle l’a toujours été et n’a pas empêché d’attirer du monde (d’ailleurs, ce pilote a attiré une audience étonnamment grande au UK, ce qui fait toujours plaisir).
Concrètement, le rythme de cet épisode est assez bon pour éviter l’écueil d’être une première partie de double-épisode de Doctor Who, ce qui aurait pu être le cas. Et même s’il est bourré d’exposition, la rencontre finale amène déjà du vrai “fond” dans l’équation. La chute est aussi assez comique, avec un Russell Tovey qui surprend dans un rôle plus léger que ce dont j’ai souvenir pour lui, sur d’autres séries de RTD ou sur American Horror Story par exemple. Quelque part, on peut y projeter son personnage d’Alonso, un peu culte chez les fans, ce qui est sans doute l’effet rercherché — mais Tovey arrive tout de même à nuancer son jeu et à convaincre, alors que son personnage est pour le moment un poil maigre.
L’écriture est assez solide dans l’ensemble, surtout dans les deux premiers tiers assez captivant et plus mature : j’aime particulièrement le moment un peu “Arrival” où le traducteur automatique ne fonctionne pas magiquement (comme ça aurait été le cas dans Doctor Who, le Docteur ou UNIT n’aurait clairement eu qu’à sortir un appareil qui fait “ding” et on ne se serait pas posé la question). La première rencontre entre terre et mer contient des passages confusants et des répétitions explicitement demandés au chef amiral. Ce dernier est d’ailleurs un leader qui évite quelques écueils caricaturaux de chefs militaires dans ce genre de thrillers. Au passage, il y a un petit clin d’oeil sympa qu’il soit interprété par Colin McFarlane, un acteur de Torchwood: Children of Earth, soit le petit bout de spin-off Doctor Who le plus apprécié parmi tous chez la fanbase, dans lequel The War Between the Land and the Sea souhaite sans doute s’inscrire.
Par contre, autant le fait de propulser Barkley “le remplaçant” aussi vite dans l’intrigue permet d’offrir à l’audience un point de vue dans l’oeil du cyclone des événements, de repousser l’arrivée d’UNIT avec un rythme soutenu, et d’avoir pas mal de séquences humoristiques (jusqu’à son dernier “okay” agissant comme cliffhanger)… autant la façon dont c’est fait est vraiment par-dessus la jambe : on a l’impression que Barkley se précipite dans l’action pendant 10 minutes, avant de protester tout le temps en suite et de vouloir partir. L’explication de l’amiral à base de “ah vous devriez pas être là ? Oui mais les lois disent qu’il nous faut un témoin, donc vous restez puis c’est tout” me semblent assez cartoonesques et tranchent un peu avec le reste de l’introduction. Bon, je ne suis pas expert après tout, peut-être qu’un tel principe existe vraiment… En tout cas c’était un peu poussif comme raisonnement, alors qu’il n’y avait pas besoin forcément d’en faire des caisses : tout l’épisode fonctionnerait aussi bien avec un Barkley moins cartoon, et le twist de fin qui le propulse en haut du rang diplomatique mondial sur la base d’un geste de respect anodin suffit déjà à causer une rupture inattendue qui justifie sa place de protagoniste dans l’histoire.
Un autre petit point noir de cette intro à mon sens, c’est le visuel des Sea Devils. Alors, j’aime beaucoup l’idée de développer différentes espèces pour lever plein de problèmes potentiels dans l’histoire : leur renommage bienvenu pour un développement moderne dans une série plus diplomatique, ou l’arrivée d’un personnage anthropomorphique joué par Gugu Mbatha-Raw pour donner une voix à leur point de vue. Mais le problème c’est que les VFX sont un peu datés et en-dessous de ce que fait la série principale, malgré le budget de Disney qui a été utilisé en partie dedans. Ce côté un poil cheap risque de s’accentuer et peut nuire à la depiction d’une éventuelle “culture” Sea Devil qu’on pourrait développer. Ou pas, d’ailleurs.
Plein de directions sont possibles et c’est au moins le signe d’un pilote qui accroche et donne envie de donner une chance à cette série qui a déjà au moins commencé son travail de gommer les haussements de sourcils sur son existence, un bel effort !