Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Une très bonne saison ! Sans doute la meilleure de Tennant, du moins celle qui aligne les meilleurs épisodes sans aucun doute.
La nouvelle compagne, Donna, est vraiment exceptionnelle, que ce soit son caractère, l’actrice, son duo avec le Docteur, tout. L’alchimie des deux porte vraiment tous les épisodes (et en sauve même certains).
L’image ne fait que s’améliorer, on voit que la série a eu plus de moyens. En conséquence, la saison est aussi moins avare en science-fiction, avec beaucoup plus de planètes et d’autres mondes. C'est sans doute encore aujourd'hui une des saisons les plus diverses, colorées, intéressantes à explorer.
La seconde partie est vraiment une des meilleures du show et enchaîne 6 épisodes fantastiques.
Les spéciaux sont plus en demi-teinte, les épisodes de Noël sont tous assez mauvais (et cette "saison + spéciaux" en compte 3, de 2007 à 2009), mais les deux différents finaux que Ten a eu, à savoir Journey's End (la fin de la saison 4 elle-même et la fin de l'ère du Dixième Docteur) et The End of Time 2 (pour le personnage de Ten en lui-même), sont tous les deux dans la même veine : bourrés de qualités malgré quelques faux-pas, ils font tout le charme de la saison et lui donnent son importance, mais montrent aussi ses limites.
La beauté de la saison, c'est que TOUS les épisodes contiennent au moins 2 ou 3 petites références étranges qui trouveront finalement leur explication sur la fin. Entre les multiples retours de personnages, de monstres et de lieux, la saison possède l'une des meilleures continuités du show et approfondit beaucoup la mythologie.
Bref, entre Donna, le fanservice, la conclusion de l'ère du Dizième Docteur et les scénarios globalement de haute volée, c’est du très bon Doctor Who !
Mon classement :
- Forest of the Dead - 18
- Silence in Library - 18
- The Waters of Mars - 18
- Turn Left - 17
- Midnight - 17
- The Stolen Earth - 17
- Journey's End - 16
- The End of Time Part Two - 16
- The Fires of Pompeii - 16
- Partners in Crime - 16
- Planet of the Ood - 15
- The Unicorn and the Wasp - 14
- The Doctor's Daughter - 14
- Planet of the Dead - 13
- The End of Time Part One - 10
- The Next Doctor - 9
- Voyage of the Damned - 9
- The Sontaran Stratagem - 9
- The Poison Sky - 8
"La saison 1, c'est un peu le brouillon de la série : le docteur et sa compagne, qui voyagent à travers l'espace, un mélange d'ambiances, d'époques, de genres et d'émotions. Il faudra attendre quelques années pour un peu plus de folie et de maturité."
Voilà l'avis que j'avais écrit il y a quelques années à propos de la série. Mon avis a depuis pas mal changé.
Cette saison 1 n'est pas que le "brouillon" de la nouvelle série, elle est aussi son socle et son modèle qui finalement a inspiré énormément la suite. Un acteur méconnu du grand public mais à la très bonne réputation dans le milieu, une actrice au contraire très mainstream pour attirer les téléspectateurs, une continuité avec l'ancienne série donnant l'impression d'entrer dans un monde au background immense mais aux possibilités encore plus grandes... Cette saison 1 a brillé dans beaucoup d'aspects, et sans elle, le show n'aurait jamais fonctionné et grandi pour être le show que l'on connait maintenant.
Et elle n'est pas qu'une saison servant de base où l'on "pardonne ses défauts car c'était la première", comme bien des œuvres surestimées sous prétexte de nostalgie, non non. Elle a aussi de très nombreuses qualités en soi. Aucun épisode ne brille particulièrement ni est au-dessus des autres, mais le niveau général est plutôt bon. Les histoires sont variées, différentes dans les tons, et la dynamique entre le Neuvième Docteur et Rose Tyler reste à ce jour l'une des meilleures.
Une chose qui explique selon moi le fait que la saison soit aussi réussie, c'est que Russel T. Davies avait convaincu la BBC de lui laisser reprendre le show afin que cette saison devienne le retour triomphant d'une légende, certes, mais à la base le show a également été conçu pour raconter une histoire avec un début et une fin, dans l'optique d'une annulation... Autrement dit en plus de voir plus large, elle raconte tout de même une histoire d'un point A à un point B et possède un vrai développement et une conclusion. C'est ce qui rend les personnages de Rose et du Docteur si attachants. La grande force de la saison 1 c'est le fait de les voir évoluer ensemble depuis le pilot jusqu'au season-finale. Toute la saison repose sur la spontanéité de Rose qui se mêle au monde à la fois tourmenté et merveilleux du Docteur, permettant à ces deux personnages de s'aider mutuellement à devenir de meilleures personnes. Très peu d'épisodes ne servent aucun propos dans la trame, ce qui donne cette atmosphère générale de confiance et de maîtrise dans toute l'histoire.
C'est cette réussite d'avoir réussi à réintroduire doucement mais sûrement toutes les bases pré-existantes d'une série culte, tout en y ajoutant des touches modernes dans les personnages et d'avoir réussi à écrire et boucler une histoire complète en 13 épisodes seulement, sans pour autant nuire de quelconque façon à une potentielle suite, qui fait de cette première saison une vraie réussite.
Et la suite nous réserve encore les meilleures choses !
Une citation pour résumer la saison :
You could stay here, fill your life with work and food and sleep, or you could go anywhere.
Moyenne de la saison 1 : 14.46
Classement :
- The Empty Child - 17
- The Doctor Dances - 17
- Dalek - 17
- The Parting of the Ways - 16
- Father's Day - 16
- The Long Game - 15
- The End of the World - 15
- The Unquiet Dead - 15
- Bad Wolf - 14
- Rose - 13
- Boom Town - 13
- World War Three - 11
- Aliens of London - 9
Le diptyque de Steven Moffat se place dans le haut du classement, clairement l'épisode le plus moderne et mémorable de la saison, même si finalement il ne représente pas vraiment cette dernière, avec son aspect très romantique, absurde et horrifique. Il est accompagné par le très bon one-shot de Robert Sherman, Dalek, qui complète le podium. Le series-finale et Father's Day complète les "16/20" et pour le coup représentent, eux, très bien cette première saison.
The Long Game a longtemps été un vilain petit canard pour ma part mais son commentaire "politique" sur l'humanité du futur, un gros gros thème de la saison qui se retrouve d'ailleurs dans The End of the World, donne vraiment des thèmes directeurs à cette saison 1. Ces deux épisodes sont très bons et dans le haut niveau de la saison. The Unquiet Dead est vraiment un historical sympa à mes yeux et est un nouvel exemple d'épisode qui s'inscrit très bien dans la saison, servant plusieurs rôles et dans lequel Rose et Nine brillent.
Bad Wolf est une première partie de finale perfectible mais très fun, tout comme Rose, un pilote encore plus perfectible et kitch mais très efficace.
Ne reste donc que le trio des épisodes Slitheen, lourdement en fin de classement. Boom Town ne s'en sort pas trop mal. A noter surtout deux ratés dans la saison : les deux parties de l'attaque des Slitheens à Downing Street. Aliens of London, est un pas en arrière après les trois premiers épisodes de la saison, mais est heureusement rattrapé par une deuxième partie plus réussie, mais pas fameuse non plus au contraire. Ils témoignent de l'aspect cheap souvent reproché à cette saison et à raison, et sont beaucoup plus lents et mal écrits que le reste.
Malheureusement l'une des plus mauvaises saisons du show, bien qu'elle reste suffisamment décente pour qu'on n'ait aucun mal à imaginer une saison moins réussie si cela devait se produire un jour - pour l'instant après 9 saisons, cela n'a toujours pas été le cas, espérons que cela continue.
EDIT de 2019 : lolilol la saison 11 existe donc oubliez, la 2 n'est clairement pas
La grande cause de cette saison 2 plus molassonne c'est que la qualité des standalones n'est pas au rendez-vous. Au cours de mon revisionnage, il n'y a pour ainsi dire qu'UN seul épisode que j'ai un peu plus aimé davantage que le précédent visionnage : School Reunion. TOUS les autres épisodes m'ont apparu comme, parfois, identiques, mais le plus souvent, moins bien que dans mes souvenirs par rapport aux autres saisons (la saison 1 comprise). Mis à part le season-finale, le two-parter du diable, School Reunion donc et ce petit bijou de The Girl in the Fireplace, le reste de la saison est souvent juste "pas mal".
J'aborde toujours chaque saison avec deux angles : la qualité intrinsèque de chaque histoire, grosso modo que l'on peut résumer comme étant la "qualité des standalones", ainsi que fil rouge, que ce soit un arc, une intrigue mystérieuse, l'évolution des personnages ou l'agencement et l'ambiance générale, bref l'objet de la saison. Le fond compte autant que la forme en somme.
J'en ai un peu parlé dans mon avis sur Army of Ghosts, mais Ten convaint moins que Nine en tant que Docteur. Je n'ai absolument rien contre Tennant, il est pour le moment bien dans le rôle, sauf qu'il n'a malheureusement pas encore eu beaucoup de palettes d'émotion à démontrer car l'écriture ne lui rend souvent que peu honneur (cela dépend des épisodes en fait, on en revient à la qualité des standalones, cette dernière ayant un rôle à jouer dans mon appréciation du fil rouge, ces deux blocs ne sont pas distincts). Pas de fausse note particulière pour Tennant donc, mais pas de réel moment emblématique non plus.
Le principal problème, c'est que la transition par Rose est très mal gérée. Elle est trop rapidement balayée dans The Christmas Invasion, ce qui laisse juste une saison où l'on est censé voir deux meilleurs amis vivre les meilleures des aventures possibles... et c'est tout ! Ce que la saison 1 avait soigneusement construit : un Docteur moralement complexe, une compagne humaine et attachante à ses côtés, une relation avec un apport mutuel, un point A et un point B... toute la saison 2 ne fait pas vraiment bouger les choses.
Le pitch est surtout : "donnons à Ten et à Rose une romance naissante", c'est assez bien fait mais ça donne une saison sans grand dynamisme.
A part ça le personnage du Doc n'est pas archi intéressant et se dévoile peu, puisqu'il est "humanisé" à l'extrême par Rose. Sauf rares exceptions (School Reunion par le biais de Sarah Jane Smith et de l'écriture de Toby Withouse qui lui rend honneur même face à des scènes triviales comme face aux Krilitaines, et The Satan Pit dans son échange face au Diable et sa croyance sur le temps), le Dixième Docteur n'est pas un Seigneur du Temps de 900 ans qui a fait une Guerre du Temps. Non, le Dixième Docteur est un alien qui a pour meilleure amie une londonnienne et qui a pris goût à la vie humaine. Pour de vrai. On ne retrouve pas le personnage du Docteur dans son ensemble mais seulement par certains endroits, c'est ce qui me gêne avec cette incarnation. Tous les autres Docteurs sont souvent impliqués et posent leur marque, ce qui créé bien sûr des aspects que l'on aime pas, mais Ten est juste... normal ? La saison s'occupe juste de lui trouver des aventures et du bon temps et ce n'est pas l'approche que je préfère chez Doctor Who.
Le Neuvième Docteur avait un égo surdimensionné concernant son importance par rapport à celles des autres races, le Dixième Docteur est à l'inverse le plus proche possible des humains qu'on pourrait l'être. Le contraste est intéressant, et donne lieu à de très belles choses, notamment son émerveillement face à l'humanité et aux agissements des humains (un thème que l'on retrouve même dans The Age of Steel ou The Impossible Planet, ce genre de petits détails très sympathiques). Je n'ai rien contre un Docteur plus "humain", "charmeur", "drôle" et finalement, plus à même à parler à l'audience mainstream, et je trouve le contexte intéressant car cela permettra une descente aux enfers progressive (dans les saisons suivantes). Le problème est que vu que la descente aux enfers ne peut commencer QUE à partir du départ de Rose, c'est-à-dire dans le dernier épisode de la saison, on a donc toute une saison avec un Docteur qui ne bouge pas d'un pouce.
Il aurait été beaucoup plus judicieux d'intégrer des nuances plus subtiles à son personnage plus souvent. Comme je l'ai dit c'est tout de même en grande partie lié à la faible qualité des loners, il suffit de voir The Idiot's Lantern, Fear Her, Love and Monsters ou même New Earth et le two-parter Cyberman pour voir que le Docteur n'est pas à son meilleur jour. Sur une saison de 14 épisodes en incluant le Noël, c'est beaucoup.
Ce n'est pas la seule chose pour laquelle la saison a pris un tournant opposé à la une. Il n'y a pas de mention de la Time War avant très longtemps, une mythologie très peu poussée, un Docteur très peu intéressant d'un point de vue de son passé... mais aussi une Rose beaucoup plus controversée, à raison.
Si je n'ai aucun mal à dire que la relation Nine/Rose est l'une des meilleures du show, Rose Tyler dans la saison 2 est parfois agaçante sur les bords. Dans le Noël, sa réaction avec le Docteur est un peu disproportionnée. Dans la saison elle est hyper dure avec Mickey ou sa mère sans raison valable, parfois jalouse à l'extrême.
Elle n'a pas que de mauvais aspects cela dit, j'aime beaucoup l'assurance dont elle fait preuve dans certains épisodes comme Tooth and Claw, The Idiot's Lantern, Fear Her ou The Satan Pit, où elle n'hésite pas à prendre la situation en main. Mais où est la Rose Tyler qui était prête à se mettre entre un Dalek et le Docteur pour affirmer son opinion ? Où est la Rose Tyler qui a ouvert le coeur du TARDIS pour sauver le Docteur ? Où est la Rose Tyler qui a brisé toutes les lois du temps pour sauver son père ?
Oui, l'aspect téméraire est toujours là, mais il y a bien un facteur qui manque : le cœur, l'affection, l'humanité, la sensibilité de Rose de la saison 1.
En même temps, avec un Docteur aussi bon-copain, ce n'est pas étonnant. Il déborde tellement d'amour, de joie et d'émotions, qu'elle ne passe plus pour la jeune fille qui découvre l'univers et y apporte son humanité dans les pires situations même les plus négatives... non, maintenant en saison 2, Rose Tyler est plutôt la gamine capricieuse qui a eu la chance d'être dans le TARDIS et qui le prend pour acquis. Je grossis les traits car il y a des épisodes où elle est très bien. Et encore une fois, je n'ai rien contre cette évolution, qui est très joliment adressée par Jackie dans Army of Ghosts, quand elle lui dit qu'elle ne reconnaît plus sa fille... mais ça c'était l'épisode 12 ! Durant toute la majorité de la saison, j'aurais aimé avoir plus de nuances de ce type. En saison 1, on voyait déjà les mauvais traits de la personnalité de Rose, elle était déjà ennuyante avec Mickey, elle était déjà jalouse (de Lynda par exemple), mais puisqu'elle offrait beaucoup d'autres choses à côté, ces aspects ne semblaient pas dominer sa personnalité. Rose en saison 2 est toujours aussi attachante, et elle gagne en confiance, mais on perd ce côté si sensible qui faisait tout son charme et qui était pourtant - je le croyais - inscrit dans son personnage (rien que par son nom - fragile comme une Rose).
Forcément, si on associe dynamique de personnages statique et personnages en eux-mêmes attachants mais pas toujours montrés sous leur meilleur profil, et que l'on y ajoute un arc pas tip top ("Torchwood" étant beaucoup moins subtilement amené que Bad Wolf - c'est parfois mentionné deux fois par épisode - et moins mystérieux aussi), le fil rouge de la saison 2 n'est juste pas bon. La succession quasi-constante de loner est agaçante, il n'y a jamais aucune continuité hormis le départ de Mickey et son retour (une moitié de saison donc, au milieu tout est interchangeable). Pour que la continuité de la saison repose sur un personnage aussi médiocre (il faut voir la transition de Mickey entre School Reunion et The Girl in the Fireplace, elle est nulissime), c'est qu'il y a un problème.
Pour résumer tous mes problèmes avec cette saison 2 :
- Un Docteur limite trop puéril, ou qui ne possède pas assez de moments pour briller malgré Tennant qui pouvait pourtant faire "so much more !" (si vous avez capté la référence, bien joué).
- Une compagne qui perd l'un de ses principaux traits pour devenir parfois agaçante, même si paradoxalement elle est quasiment plus mise au centre que son Docteur dans la saison.
- Un arc qui n'en est pas un, ne laissant qu'une continuité branlante entre les épisodes
- Des standalones trop faibles (l'opener, le double sur les Cybermen, celui avec la télé qui bouffe les gens, celui avec la môme...)
On peut trouver de qualités à cette saison dans l'ensemble. Chaque point positif que je peux trouver ne résulte pas QUE de la performance d'un épisode individuel seulement. La relation Ten/Rose, j'ai beau objectivement trouvé les deux personnages un peu faibles, mon petit coeur de fan encore ébranlé par le premier visionnage de Doomsday ne peut s'empêcher des les aimer ! Ils sont charmants. La saison a aussi tenté de nouvelles choses (certains épisodes expérimentent des genres, comme The Girl in the Fireplace ou Love and Monsters, et la saison créé la notion de Christmas Special).
Oui mais voilà, il faut être réaliste, si le seul but de la saison après The Girl in the Fireplace est d'offrir une belle porte de sortie à Rose, il y avait beaucoup, beaucoup mieux à faire.
Mais au moins maintenant, la voie est libre pour que notre Docteur reprenne du pep's et s'affirme, en espérant que la saison 3 saura plus revenir à ce qui avait fait la très bonne qualité de la première saison : une compagne intéressante, une mythologie et un personnage principal complexes et une meilleure balance entre légèreté/kitsh et sérieux. Ce qu'elle réussira à peu près.
Moyenne de la Saison 2 - 13.85 (tout de même pas mal pour la "pire" saison d'un show)
Classement :
- The Girl in the Fireplace - 19
- Doomsday - 17
- The Satan Pit - 17
- School Reunion - 16
- The Impossible Planet - 16
- Tooth and Claw - 15
- Army of Ghosts - 14
- Love & Monsters - 13
- The Christmas Invasion - 13
- The Age of Steel - 12
- New Earth - 12
- The Idiot's Lantern - 11
- Rise of the Cybermen - 11
- Fear Her - 8
Avis sur les épisodes
C'est un excellent final et un des meilleurs épisodes de la série à ce stade.
C'est déjà un des plus difficiles et émouvants à regarder. Tout le passage où Maeve doit se résoudre à dénoncer sa mère aux services sociaux pour le bien de Elsie est ultra pénible, et les réactions violentes mais humaines de Erin n'aident pas à se sentir mieux. Maeve est vraiment au fond du trou là où absolument tous les autres personnages principaux de la série ont un final incroyablement positif. C'est un crève-coeur et j'espère qu'elle finira la série sur une note positive car putain, elle n'est pas gâtée.
Ok, le coup du message vocal à la fin, c'est un peu risible (1) qui laisse des messages vocaux ? 2) Maeve laisse son téléphone sans surveillance ? 3) Isaac a bien de la chance de tomber sur un téléphone sans mot de passe ?). Bien sûr, on sent que les scénaristes forcent le destin pour ne pas mettre Otis et Maeve ensemble trop vite. Néanmoins, la fin reste positive car Otis accepte enfin ses sentiments et le climat est beaucoup plus apaisé entre tout le monde.
Ce que j'aime beaucoup avec ce final sinon, c'est comment tout le reste des intrigues trouve une conclusion en un temps record, avec un spectacle final qui rassemble en fait tous les fils rouge de la saison de façon pourtant naturelle : Otis pardonne à Jakob et leur échange est percutant, Lily apprend que tout ne doit pas être parfait, Ola trouve quelqu'un qui est prête à recevoir son amour, Otis retrouve et confronte son père dans un échange assez touchant qui permet ensuite à Jean et son fils de se réconcilier dans un très beau moment, où il admet au passage être le "Sex Kid" illégitime de l'école...
Ola permet à Adam d'assumer son amour pour Eric dans une séquence assez bien faite (même moi qui ne suis pas un grand fan du personnage d'Adam ou de l'emprise qu'il a sur Eric, doit bien le reconnaître : ils savent petit à petit nous vendre cette relation). Sans oublier Viv qui laisse Dex de côté, pour privilégier une amitié sincère avec Jackson, ce dernier qui a son moment de plaisir teasé depuis longtemps sur scène. Le tout dans une ambiance érotico-SF qu'on imagine au début un peu beauf avec tous ces penis de partout, mais qui se retrouve très vite hilarante, donnant aussi une conclusion à l'intrigue de Michael Groff (le seul et unique vrai "antagoniste" à ce stade de la série, même si nul doute que vu la façon dont Maureen parle encore de lui, il aura droit à son adoucissement dans la prochaine saison).
Bref, ils ont vraiment réussi avec une séquence de double-spectacle (la finale des Quizz Heads et le show de l'école) à faire un vrai climax pour 90% des intrigues, et ce qui est en périphérie n'est pas mal du tout non plus (Aimee qui accepte un peu plus d'affection, Jean qui comprend qu'elle a une peine de coeur, le twist de sa grossesse qui donne une nouvelle intrigue pour la prochaine saison...).
Seul le personnage de Rahim est lésé dans ce final, je ne suis pas fan globalement de la façon dont il a été un instrument pour le personnage d'Eric (et indirectement d'Adam). Même si la morale "on ne choisit pas qui on aime" a du sens, Rahim n'a jamais été un personnage suffisamment "point de vue" qui a existé par lui-même en dehors de scènes avec Eric, et on a l'impression que c'est un outil scénaristique, en démontre sa dernière scène où il attend bien sagement sur le banc pour balancer une punchline poétique dramatique à Eric avant de partir. Dommage car je sais que la suite de la série ne développera pas plus ce personnage, qui aurait pu avoir pourtant beaucoup de potentiel.
Les quelques défauts restent minimes face à tout l'aspect orgasmique (au sens figuré comme au sens théâtral ici) et en même temps assez intimiste et touchant de ce final. C'est grandiloquent tout en étant pertinent et personnel pour un ensemble cast hyper-attachant. On voit à quel point Sex Education a fait du chemin depuis ses premiers épisodes. La série me manque déjà !
Je suis assez fan du renouveau apporté par la relation Otis/Ruby, assez décomplexée pour le moment, ainsi que le personnage de la nouvelle proviseure, très difficile à sonder, avec une ambiguïté assez dérangeante et une actrice plutôt charismatique.
Clairement cela dit, il y a l'air d'avoir beaucoup de personnages et de points de vue cette année, et certains sacrifiés semblent être arrivés au bout de ce qu'ils ont à raconter (Lily, Rahim, Jackson, Viv...). Mais pour l'instant les bonnes idées sont toujours là et la série parvient même à caser une petite "affaire clinique" avec des gags assez cocasses.
Je ne suis pas fan de quelques points :
- Eric et Adam c'est juste "reparti pour un tour", même si cette fois la saison va vraiment aborder de plein fouet le changement d'Adam, et que je suis content que sa relation avec Ola ne soit pas oubliée
- l'humour potache exagéré qui fait penser aux premières heures de la saison 1, dans un registre parfois un peu cringe, avec aussi une résolution expédiée de toute l'histoire du Sex King (Kyle tombe par hasard devant Maeve/Otis/Dex puis qui continue d'être beauf mais change un peu de discours une réplique sur deux)
- les quiproquos constants entre Maeve et Otis qui naviguent dans des dialogues très vagues exprès pour qu'ils ne se rendent pas compte du message jamais reçu par Maeve
Mais j'aime tout de même assez le symbole de la destruction finale du lieu emblématique de la série et des cliniques, preuve que la série sait aussi aller de l'avant.
Globalement les reprises avec Sex Education en font toujours des caisses et les intrigues ne semblent jamais trop où donner de la tête, cet épisode ne fait pas exception mais on prend toujours du plaisir à retrouver l'atmopshère de la série !
Je suis ultra fan de la relation entre Maeve et Aimee. C'est une petite partie de l'épisode mais je trouve que ce genre d'amitié est rare à voir. C'est un peu pareil avec Otis et Eric, peut-être même encore plus vrai. C'est naturel et rafraîchissant !
La série excèle globalement dans ses persos secondaires et ce n'est jamais aussi vrai qu'en cette saison 3, très éparpillée. Les deux profs par exemple, sont pas mal du tout : Colin est caricatural mais très marrant, et la prof de français a une super énergie de good vibe de prof qui met en confort et l'actrice est charismatique à fond.
J'aime toujours autant Jean même si son intrigue est plus calme et moins humoristique qu'en saison 2. Il semblait inévitable qu'elle allait se remettre avec Jakob. La scène de thérapie restait plutôt bien écrite, c'est rare en fiction.
Ruby assure la partie comique de l'épisode, même si toutes les histoires de timing font très "écartons Maeve et Otis un max".
Typiquement, Isaac se confie de lui-même (et assez rapidement, ouf) à Maeve, ce qui fera avancer les choses sans doute plus vite que prévu. Mais Maeve juste après, apprend d'Otis que lui et Ruby sont vraiment en couple. C'est comme toujours assez tragique pour Maeve, même si elle a connu pire. J'aime plutôt bien la façon dont le triangle amoureux est géré puisqu'elle est ici juste en mesure de ne choisir personne.
Cela reste tout de même plus faiblard qu'en saison 1 et 2. L'unité n'y est pas, tout semble mécanique. Rahim obtient une ligne de réplique presque juste pour remplir son contrat. Lily et Ola n'ont rien à faire, cette histoire de découverte d'alien fait HS dans la série. Nul doute que cela sera utile après pour aborder sa vision du sexe ou de son couple, mais habituellement la série parvenait à mieux équilibrer ses personnages pour qu'on ait le fin mot de l'histoire à chaque épisode.
Comme ici avec l'intrigue Éric/Adam. C'est en effet un peu grossier la façon dont Éric ne laisse pas parler Adam plus de 20 secondes alors que ce dernier voulait juste trouver de meilleurs mots. Mais moi ce qui m'a soulé c'est qu'Adam n'est même pas capable de dire "non attends reste je reformule". En fait le vrai cliché c'est surtout l'écriture un peu fadasse, les acteurs/personnages n'y sont pour rien.
Dans l'ensemble un épisode qui lance mieux la saison que le premier, mais avec toujours trop de thématiques éparpillées selon moi. Certains seront peut-être ravis de ce changement qui amène des sujets plus de fond, mais l'aspect "une thérapie par jour" me manque pour donner de l'identité à chaque épisode.
Le double date avec Ruby/Otis et Eric/Adam est sans doute la meilleure partie de l'épisode. Je suis absolument fan des mimiques de Ruby. L'actrice est géniale, et ses atomes crochus avec Adam sont inattendus - cela booste un peu ce perso qui, comme Eric dit, "grows on you". Ses traits de caractère restent néanmoins assez forcés.
Rubes reste la grosse surprise de la saison. C'est vraiment génial ce qu'ils font avec la révélation progressive du mythe derrière la pimbêche populaire : sa "petite" maison, ses origines sobres, sa mère absente très occupée par le travail, son père malade (avec une petite pique à la vision de la consommation de drogues en Grande-Bretagne au passage), mais un père aussi très bienveillant, avec qui elle est gâteuse et à qui elle dit tout... En un épisode, avec un certain effet d'anticipation depuis quelques temps certes, ils arrivent carrément à me faire basculer dans la team Otis/Ruby.
Ou plutôt : dans la team Ruby tout court. Avec cette fin crève-coeur d'ouverture non-réciproque, on comprend très bien que Ruby et Otis, ce n'est plus pour très longtemps. Mais que Ruby, et non Otis, qui se soit trop attachée dans le couple, est à la fois très surprenant vu ce qu'on sait des personnages, mais aussi renforce d'autant plus la gêne et l'attachement qu'on a pour Ruby.
Les parties avec Cynthia et Jeffrey sont un peu plus risibles et HS, mais permettent de traiter toujours des "thérapies" sexuelles de la série sous une forme plus subtile voire plus mature que celles en saison 1. Ce qui montre que la série a en partie grandi, même si c'était déjà le cas en saison 2.
Autrement, certaines intrigues font trop expédiées, notamment celle de Cal, personnage non-binaire qui ne croise littéralement que Jacob, Vivienne ou Hope. Ils vivent un peu trop à part dans un épisode qui rappelle pourtant que Ola connait bien Adam par exemple, ou que Jeffrey est ami du père de Ruby, ce qui est étrange et qui tranche un peu avec l'univers très cohérent qu'ils mettent en place depuis le début.
J'aime tout de même beaucoup le personnage de Cal en lui-même, et la façon dont est traitée sa différence. La scène où Hope accepte qu'iel porte un pantalon car "I'm a feminist" fait assez froid dans le dos aussi, et joue toujours autant sur l'ambiguïté de la directrice.
Contrairement à tout le monde je reste largement team Eric : la façon dont Adam est jaloux des affaires de Rahim est assez agaçante vu qu'Eric a lâché ce dernier pour Adam. Et pour moi c'est ça qui a motivé son départ précipité plus que le non-coming out d'Adam chez lui.