Pitch kidnapping et travail d'équipe
Suite à une opération de terrain, Gary se fait embarquer par la police, obligeant Bill à utiliser ses anciens contacts pour venir le récupérer. Il découvre alors que tous les agents du FBI sont sur l'affaire Collier, la fille d'un riche homme d'affaire kidnappée le matin même. L'occasion est alors parfaite pour lui, la résolution de cette affaire pourrait mettre un terme à cette commission de discipline qui le poursuit.
(merci à Serievore pour son illustration)
Un changement de ton et de forme
La semaine dernière, nous évoquions la structure de Alphas comme un mélange entre X-Files et des récits policiers comme Esprits Criminels saison deux. Gros virage cette semaine avec un épisode qui rentre dans le rang des productions concurrentes, proposant deux storylines distinctes fondées sur deux duos : un réussi avec Bill et Gary, l'autre beaucoup moins convaincant avec Cameron et Nina. Cette nouvelle construction va amener plus de rythme, mais déçoit un peu en donnant l'impression que Alphas cherche encore son identité.
Série fantastique par ses personnages, Alphas semble chercher sa voie, abandonnant ses traditionnelles chasses aux surhommes pour une histoire de kidnapping assez conventionnelle. Entre la scène finale et une course poursuite d'introduction assez inutile, le show jette beaucoup de poudre aux yeux, surtout avec Cameron qui donne l'occasion à la mise en scène de faire dans la surenchère particulièrement pénible. Le problème d'Alphas est que la série, au lieu de s'affirmer par un ton original ou par ses personnages, tente d'épater la galerie quitte à détruire ce qui semblait être son identité.
L'épisode demeure efficace, mais se révèle décevant au vu de la qualité du duo Bill-Gary, réduisant Alphas à une série d'action assez basique et peu ambitieuse. En alternant les formes pour créer une illusion de diversité, Alphas joue avec le feu et rend encore moins visible une série qui semblait pourtant avoir trouvée sa voie la semaine dernière.
Un duo improbable, mais efficace
Proposer une association entre Gary et Bill peut sembler une idée saugrenue, mais qui va s'avérer payante, les deux personnages étant finalement plutôt complémentaires. Les dialogues entre les deux sont intéressants, chacun d'entre eux montrant une propension à vouloir faire le bien qui va au-delà du simple désir de faire plaisir à Rosen. Gary obtient les informations et sert d'indicateur de luxe pendant que Bill se charge d'utiliser les mots et la force pour faire avancer l'intrigue.
Très divertissante, cette association permet à Bill de faire preuve de patience, brisant du coup l'image de gros dur un peu idiot qu'un pilote maladroit lui avait attribué. De son côté, Gary est sorti de sa zone de confort et doit gérer le flux des informations en même temps qu'un monde extérieur sur lequel il n'a aucun contrôle. Toujours un peu agaçant, son apport devient plus conséquent lorsqu'il s'envisage comme un héros, lui permettant de trouver une vraie motivation dans son travail et le débarrasse en partie de son côté un peu lourd.
Dommage que cette histoire de kidnapping soit totalement invraisemblable dans sa conclusion, cumulant les invraisemblances dans un final particulièrement tiré par les cheveux. La présence anecdotique de Peter Wingfield relève presque du gaspillage, cet excellent comédien n'héritant que de trois scènes particulièrement anecdotiques. Toujours aussi mal gérée et construite, la série parvient petit à petit à donner de l'épaisseur à ses personnages et à proposer des associations parfois judicieuses, d'autres fois ridicules.
Un duo improbable et ennuyeux
Conscient du manque d'exposition de Nina et de l'absence de contenu de son personnage, les auteurs choisissent de l'associer avec Cameron pour une intrigue qui ne repose sur ... rien. En donneur de leçons, Hicks s'avère être particulièrement agaçant, surtout quand le scénariste, n'ayant rien à raconter, choisit de construire les prémisses d'une liaison romantique entre les deux. Le passé de Nina devient une simple information, cette storyline ne servant qu'à faire du remplissage tout en permettant à Laura Mennel de profiter d'un peu plus de ligne de texte que d'habitude.
Côté romantisme, pas grand-chose à se mettre sous la dent, toute cette histoire restant horriblement superficielle, les scénaristes n'y mettant que peu de conviction. Plus inquiétant, Alphas semble pour la première fois incapable de produire le divertissement attendu, s'égarant dans une storyline totalement vide, venant rompre la bonne dynamique d'un duo Bill - Gary bien plus réjouissant. En définitive, un épisode déséquilibré qui alterne le bon et l'ennuyeux, comme une nouvelle preuve du manque de générosité des scénaristes.
J'aime :
- le duo Bill - Gary assez enthousiasmant
- la volonté de donner plus de profondeur aux personnages
- sortir Gary de sa zone de confort pour le faire évoluer
Je n'aime pas :
- la storyline de Cameron et Nina mal exploité
- la mise en scène qui utilise trop souvent Cameron pour en mettre plein les yeux
- la course poursuite introductive comme une mauvaise excuse
Note : 12 / 20
Si la storyline de Bill et Gary est particulièrement agréable, la seconde entre Nina et Cameron ne présente qu'un intérêt limité en proposant une intrigue romantique peu crédible. Un épisode inégal, qui sort des habitudes du show sans pour autant réussir à convaincre vraiment. A la fois amusant et agaçant.