Le mystère de la création
L'équipe du Docteur Rosen est envoyé à la recherche de Skylar Adams, une Alpha spécialisée dans l'élaboration de mécanisme et la construction de machine. Seulement, ils vont vite découvrir qu'ils ne sont pas les seuls, un groupe de militaires essayant visiblement de lui mettre la main dessus. Pendant ce temps, la mère de Gary le garde à la maison contre son gré, refusant dorénavant qu'il rejoigne l'équipe après les évènements de l'épisode précédent.
Résumé de la critique
Un épisode assez moyen que l'on peut décrire comme suit :
- un rythme plus rapide que d'habitude dans une histoire qui tente de développer plusieurs storylines
- un univers technologique cohérent inspiré d'oeuvres comme Terminator
- des enjeux assez confus, surtout concernant le rapport entre Rosen et sa hiérarchie
- un final sans véritable enjeu dans une histoire à la philosophie discutable
Une seule chasse à l'Alpha pour plusieurs storylines
Pour cette semaine, Alphas revient à une structure où nos héros doivent traquer Summer Glau dans le rôle d'une ancienne patiente de Rosen ayant une habilité à concevoir et assembler des mécanismes. Moins dangereux que le cas de Marcus Ayers, cette Alpha apparaît plutôt comme une victime, possédant un savoir que tous convoitent, dont un groupe de militaires qui la pourchassent partout. Meilleure amie de Nina, celle-ci va remettre en cause la loyauté du docteur Rosen envers elle, la poussant à quitter le groupe pour servir une cause juste.
Nina n'est pas la seule à profiter d'une mise en avant, Bill et surtout Gary héritant d'une storyline en parallèle plus ou moins ambitieuse. Pour Gary, il s'agit de modifier son image en le montrant plus indépendant et moins soumis, le jeune Alpha rejoignant Rosen de sa propre volonté. Pour Bill, le thème de la conception va être mis en avant au travers d'une histoire de grossesse moyennement intéressante, mais permettant de donner du sens à un épisode dont la thématique porte sur la création et notre rapport avec elle.
Des machines et des hommes
Alpha dotée de la faculté de conception, Skylar place au-dessus de tout l'indépendance et la liberté, que ce soit pour ses créations comme pour elle. Evidemment, l'occasion est bonne pour la série de nous servir tout un univers de gadgets improbables qui serviront à marquer les différentes étapes de cette intrigue qui n'est pas sans évoquer Terminator et les lois de la robotique d'Asimov. La présence de Summer Glau prend alors un aspect clin d'oeil assez sympathique, tandis que la mise en scène se teinte d'un mélange de couleurs froides et chaudes qui évoque le style visuel de James Cameron.
Le choix d'évoquer Terminator jusque dans son thème de la conception est une idée sympathique, seulement l'univers de la série va assez mal se prêter à la science-fiction. Plus proche du fantastique dans son univers, Alphas propose un fantasme de la science où l'architecture est à peine évoquée pour ne se concentrer que sur le produit fini. Dès lors, la narration se limite à exposer sans jamais expliquer, ne donnant que peu d'éléments pour saisir la nature du rapport de force entre Rosen et les hommes de Cley.
Des rapports de force plutôt confus
Spécialisée dans le fait de voler aux gens leur libre-arbitre, Nina accorde une place importante à l'indépendance et à la possibilité de contrôler sa propre destinée. De même, Skylar partage cette conception de l'existence, mais doute de l'honnêteté du docteur Rosen sur ce point, lui-même ayant déjà prouvé un rapport assez servile par rapport à la hiérarchie. L'épisode va donc s'efforcer de placer Rosen en difficulté, le faisant douter de sa capacité à juger pour mieux faire ressortir son caractère profond tandis qu'il se retrouve coincé entre les deux agences gouvernementales.
L'épisode va se montrer assez décevant sur ce point, la faute à la difficulté des auteurs à proposer une vision cohérente du docteur et ceux depuis le début de la série. Le lien entre Nina et Rosen, toujours aussi flou, se limite à cette seule confrontation sur le thème de la confiance et manque clairement de contenu. De même, l'intervention de Cley et de la NSA va surtout servir aux scénaristes à arriver à leurs fins sans que les conséquences du comportement du docteur ne soient jamais envisagées.
La conception, la liberté et la naïveté
Naïf serait le terme exact de cet épisode qui permet mieux de comprendre la citation suivante de Renée Descartes : "Il y a beaucoup plus de sûreté et plus d'honneur dans la résistance que dans la fuite". A force de faire courir leurs héroïnes, les scénaristes d'Alphas ne parviennent que trop tardivement à donner du sens à leur combat. Le final paraît alors assez désuet et ne propose pas de réel climax, achevant l'histoire par un prolongement pathétique de la thématique développée durant tout l'épisode.
En conclusion, un épisode convenable, mais qui ne parvient pas à mettre en avant de véritables enjeux pour donner du sens à la fuite de Nina et Skylar. Normalement, il aurait fallu marquer un temps d'arrêt pour proposer un moment de résistance et d'honneur, mais le scénario s'affaiblit en optant pour une fuite perpétuelle qui déclenche quelques invraisemblances du côté de Gary. Dommage tant il y avait moyen de faire bien mieux et de proposer un vrai épisode mythologique remettant en cause l'obéissance à ses supérieurs de Rosen.
J'aime :
- les références à Terminator plutôt amusantes et un univers visuel intéressant
- un récit assez dynamique avec deux storylines qui s'emboîtent assez bien
- Nina un peu plus mise en avant ...
Je n'aime pas :
- ... même si le scénario demeure assez chiche en info à son sujet
- une histoire de fuite sans véritable climax
- la storyline de Bill moyennement intéressante
- le look de Summer Glau (d'accord, c'est un jugement personnel mais bon...)
Note : 11 / 20
Un épisode correct de Alphas, mais qui peine à proposer de véritables enjeux pour donner une vraie envergure à son intrigue. Les références thématiques et visuelles à Terminator sont amusantes, mais ne suffisent pas à masquer certains aspects artificiels du scénario. Convenable, sans plus.