Généralement, lorsque l’on regarde une série que l’on apprécie, il y a au bout d’un certain temps un contrat de confiance qui s’installe entre elle et nous. On la regarde chaque semaine et on en fait la promo autour de nous – si vous saviez les gens que j’ai mis à/soûlé avec iZombie… – et, en échange, celle-ci ne nous trompe pas et nous délivre ce que l’on attend d’elle.
Bien entendu, ce contrat de confiance est tacite, et les showrunners et scénaristes peuvent très bien nous envoyer nous faire paître en Corrèze. Sauf qu’en retour, nous ne regarderons plus la série. Ce problème de la poule et de l’œuf se pose au sein de cette saison d’Arrow : à mon sens meilleure que la 3, elle ne réussit toujours pas à retrouver ce qui faisait l’essence du show. Pire, elle nous a récemment donné l’impression de se moquer un peu de nous. Du coup, le contrat de confiance s’est un peu érodé de mon côté.
J’évoque ce sujet parce que, depuis deux épisodes, Arrow reprend une bien jolie forme. Mais le fait est que j’ai encore du mal à apprécier pleinement les bons épisodes, parce que j’ai peur que les scénaristes gâchent tout. Ne vous méprenez pas néanmoins : Monument Point est bien solide !
Une narration bien plus resserrée
HIVE décide de frapper là où ça fait mal cette semaine : avec le retour de ce cher Brick (Vinnie Jones), Damien décide d’accélérer le processus diabolique, comme s’il avait entendu les demandes des fans de la série. Parce que tout vilain se doit de proférer des menaces crédibles, notre Robert Quarles de l’Arrowverse décide de frapper du poing sur la table : je viens de hacker vos armes nucléaires, que je vais rediriger vers vos plus grandes villes ! (rire diabolique en fond)
Aussi classique soit ce plan, cela permet néanmoins aux scénaristes de recentrer fortement leur narration. Plus de place au drama, à Olicity ou à tout autre chose – excepté une histoire oubliable entre Lance et Donna : Monument Point est de l’action du début à la fin ! On a le droit à à peu près tout, du casse de Palmer Tech aux séquences d’action qui font leur grand retour, en passant par une tension qui ne cesse de monter.
Du coup, on recommence à croire que la série est capable de délivrer de vrais bons épisodes… et arrive la fin. Alors personnellement, j’ai beaucoup aimé le choix créatif. Montrer qu’il existe des conséquences à combattre des méchants aussi préparés représente toujours du matériel intéressant qui pourra être développé dans la saison suivante. Le problème se pose donc autre part : comment les scénaristes vont utiliser cet évènement majeur plus tard ? Vont-ils bien le faire ? Vont-ils se planter en beauté ? En saison 2 j’aurais apprécié ce qui se passe sans aucune arrière-pensée ; désormais, j’ai peur de la suite. Contrat de confiance quoi…
Smoak and Cutler against the world
Un autre personnage fait son retour lors de Monument Point : Cutler, le père de Felicity, se voit visé par HIVE, parce qu’il est apparemment le seul à pouvoir désarmer leur plan mortel. On aura donc le droit à beaucoup de scènes entre Felicity et son père. À ma grande surprise, elles furent bien sympathiques. Revoir l’« ancienne » version de notre informaticienne est toujours agréable, et l’alchimie entre les deux acteurs s’est révélée bien plus crédible qu’au sein de Sins of the Father (4.13).
Ensemble, ils vont essayer d’empêcher HIVE d’utiliser leurs armes nucléaires. L’humour est bien présent, notamment du côté de Cutler, et on voit d’où elle possède cette capacité à parler de rien en pleine mission. Cette storyline permet dès lors de bien rapprocher le père et la fille, et n’importe quel développement pour le personnage de Felicity qui n’est pas lié à Oliver est une bonne chose. La fille et le père fonctionnent bien sous la pression, une qualité qu’on ne peut pas vraiment associer à la Team Arrow.
Diggle n’est en effet évidemment pas remis de son choix de l’épisode précédent, se prouvant relativement inutile. Au moins, cela permet à Oliver de jouer le rôle de soutien moral, ce qui apporte un peu de fraîcheur. De son côté, Lyla n’a que trop peu de choses à faire, mais la voir à nouveau fait extrêmement plaisir. Bref, HIVE semble avoir sacrément l’avantage pour le moment.
Thea, prisonnière de sa petite bulle
Dans l’un des arcs narratifs les plus bizarres que la série ait tentés, Thea est toujours tenue prisonnière par HIVE. Comme souvent dans ces situations, Malcolm arrive. Autant j’apprécie beaucoup John Barrowman, autant l’équipe créative ne sait désormais plus quoi faire de ce personnage. Rendez-le à nouveau super méchant et tenez-vous-y ! Malgré l’incongruité de tout ce qui l’entoure, Thea a toujours su rendre l’expérience moins désagréable, et c’est encore le cas ici.
Lorsque HIVE se trouve quelque part, il n’est pas étonnant de retrouver Anarky près de l’action. Le personnage fait lui aussi son retour cette semaine, et il sert grosso modo à libérer la jeune femme des règles édictées par le patriarcat de la CW. Ce détour féministe sort un peu de nulle part, mais si cela peut permettre aux scénaristes d’arrêter de mettre des mecs sans charisme sur le chemin de Thea, ce serait un vrai plus. Ah et bravo à la doublure de Thea, toujours aussi impressionnante dans les scènes de combat.
En définitive, je ne sais absolument pas où va nous mener cette storyline. Donc, wait and see…
Monument Point est un épisode franchement solide. Recentrant les enjeux d’une manière drastique, il permet à la série de s’éloigner du drama, pour se concentrer uniquement sur l’action. Arrow continue donc sa rédemption, et il reste deux épisodes aux scénaristes pour conclure une intrigue qui peut réellement s’avérer épique !
J’ai aimé :
- Thea est mon personnage préféré, et cela ne me dérangerait pas de la voir prendre la relève de la série.
- Ouais ! Plein d’action.
- Une conclusion couillue. Reste à voir où tout cela va nous mener.
- Une narration qui se recentre fortement.
- Pas de place pour le drama.
Je n’ai pas aimé :
- Je ne sais pas trop comment le dire, mais il y a quelque chose qui m’a gêné dans cet épisode.
- Peut-être le manque de rythme ?
- Le manque de qualité de la deuxième partie de saison qui réussit à diminuer celle d’un plutôt bon épisode ?
- Les flashbacks ? Ah non, ça c’est sûr.
- Ah c’est bon, j’ai trouvé : le constant questionnement sur la capacité des scénaristes à savoir ce qu’ils font.
Le coin flashbacks :
Je pense que même les scénaristes ont décidé d’abandonner les flashbacks cette saison. Limités à moins d’une minute, tous les passages sur l’île au sein de Monument Point continuent de faire dans le classique : n’avançant pas l’action, zéro motivation de la part des acteurs et résolument inintéressant. Allez, plus que deux semaines !
Ma note : 14/20.