Critique : House, M.D. 5.19

Le 23 septembre 2009 à 00:00  |  ~ 6 minutes de lecture
Quand House rencontre Mos Def sur une histoire fortement inspirée du livre: Le scaphandre et le papillon, ça donne un épisode d'anthologie.
Par CAD

Critique : House, M.D. 5.19

~ 6 minutes de lecture
Quand House rencontre Mos Def sur une histoire fortement inspirée du livre: Le scaphandre et le papillon, ça donne un épisode d'anthologie.
Par CAD

Hier soir, je m'installe confortablement devant mon House hebdomadaire, en en attendant rien, parce que je regarde désormais plus House pour entendre de bonnes vannes que pour me régaler devant un twist, une révélation ou une intrigue captivante. Et la, après le pré générique, je me redresse un peu engourdie, avec une lueur d'espoir dans les yeux, une lueur avec marqué "continuez comme ça je vous en supplie" en néon clignotant. Continuer quoi? De m'intriguer. De me laisser penser qu'un souffle d'originalité va passer sur la série, le temps d'un épisode.

Je regarde le réalisateur: Dan Attias, un simple réalisateur de séries (Alias, 6 feet under, les Soprano, Heroes entre autres) et en Guest star: Mos Def. Bon, ça part vraiment bien avec un casting sans prétention (pardon aux fans de Mos Def), donc, là je me concentre...

 

Enfermé dedans

Le scaphandre et le papillon vous connaissez?

C'est un livre, adapté par la suite au cinéma, écrit par Jean Dominique Bauby. Pour la petite histoire, ce monsieur était le rédacteur en chef du magazine Elle. Était car il a été victime d'un accident cardio-vasculaire qui l'a paralysé des pieds à la tête en ne lui laissant comme seul mouvement que celui des paupières. Il s'est d'ailleurs servi de ça pour dicter un livre sur ce qu'il ressentait, enfermé dans son corps avant sa mort. Je vous parle de ça, pas pour vous montrer que je lis, mais parce que tout l'épisode m'y a fait penser.

Que ce soit pour le coté claustrophobe du cadrage au delà du huis clos avec un seul point d'observation mais aussi pour la voix off, loin d'être niaise et mélo-dramatique, très touchante et diffuse. La raison de ce choix de réalisation? le scénario. Un homme (Mos Def) a un accident de vélo, et se retrouve paralysé. Un médecin commence à le préparer pour le don d'organes, le croyant en mort cérébrale, mais heureusement, super House est la pour découvrir qu'il est encore conscient, et communiquer avec lui par clignements d'œil, et surtout découvrir que ce n'est bien sûr pas l'accident de vélo qui l'a paralysé, sinon, on aurait pas fait un épisode sur lui.

 

 

Tout est bien qui finit... un peu moins bien.

Donc on va suivre les 3/4 de l'épisode à travers les yeux du paralysé. En regardant s'afférer l'équipe autour de lui, en lui permettant de répondre aux questions par clignements d'œil/caméra dans un premier temps, puis via un ordinateur connecté à son cerveau. Et là, sur la moitié de l'épisode, je me suis dit: continuez comme ça, restez sur un seul point d'angle de vue, ne partez pas sur la réalisation habituelle, je veux pas voir House découvrir par l'intermédiaire de Wilson ou Tartempion la résolution de l'énigme, laissez moi étouffer avec lui, ça marche, je suis à sa place! et je vais mettre 18 à cet épisode!

Mais non. On sort au bout d'un moment de son corps, on perd un peu de personnalité. On y reviendra de temps en temps, mais le charme est rompu. On se retrouve avec une deuxième moitié d'épisode classique. Classique? Non. C'est un bon épisode de House. Ça sent la fin de saison, on fait des efforts. On nous épargne les méandres amoureux For13, et même si habituellement ça me plait, on sort de l'intrigue amoureuse Cuddy/House. Cette fois c'est un Taub perdu qui nous intéresse, un Taub arriviste, qui, une fois n'est pas coutume, et loin de là est attachant. Même Kutner a plus de présence.

 

Quand le réalisateur se sort les doigts.

Donc c'est du bon House. Du très bon même. Toute la partie huis clos/claustro est énorme, même si pour pinailler, le mouvement de caméra censé représenter celui des yeux me parait surréaliste tant il couvre d'angle, mais je le répète, c'est pour pinailler. Mos Def est bon, ses conversations sur la plage avec House sont intéressantes, et d'ailleurs, mention spéciale à la chemise hawaïenne du docteur, top tendance.

Comme je le disais, la voix de Mos def en off est simplement parfaite. Un texte fort bien écrit et parfaitement diffusé, ça court avec la pensée, ça semble naturel. Les séquences en vue intérieure sont pleines de petits détails, comme le flou périphérique, le clignement d'œil pour répondre par oui ou par non, la coloration avec les médicaments, le flou plus accentué quand on humidifie les yeux, et les spasmes de la convulsion. Rien de transcendant, ce n'est pas un chef d'œuvre d'originalité, mais on sent que le réalisateur à vraiment fait attention au téléspectateur, et moi, snif, ça me touche.

 

Bonjour, ça peut pas durer...

Pour le fond enfin, même là, on sort des sentiers battus de la série. Bon, on s'aventure pas non plus dans la jungle, mais on s'écarte de certains schémas. C'est Kutner qui résout l'énigme. House change, et le fait subtilement. Il va voir un psychiatre. On nous maintient en haleine avec cette histoire. House se renouvelle. Après le renouvellement, raté à mon goût, de l'équipe, on semble partir sur un traitement différent des histoires, comme si les scénaristes et réalisateur avaient compris que ce n'était pas l'équipe qu'il fallait varier, mais la trame.

Et là, je dis bravo, et surtout pourvu que ça dure.

Dans ce modèle la, Dr House mérite largement la note que je lui attribue, à mon sens. Quand le scénario captive, quand le réalisateur sonne un peu plus que d'habitude, quand les acteurs travaillent leurs rôle, on obtient une bonne série. Et j'espère que Dr House va redevenir une bonne série, et non un simple divertissement de TF1.

J'aurais mis 18 si l'épisode était resté sur le huis clos. Je mettrai 14 à l'épisode en mode classique, je vais donc faire une moyenne et donner la meilleure note que j'aurai jamais donné à un épisode de House.

 

Ce que j'ai aimé:

  • La réalisation
  • Le Huis clos
  • Mos Def
  • Le traitement de l'histoire

 

Ce que je n'ai pas aimé:

  • On sort malheureusement du huis clos (c'est vraiment pour pinailler)
  • D'autres broutilles comme le mouvement des yeux à mon gout surréaliste.

 

Note: 16/20

L'auteur

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