Pitch coach
Suite à une altercation un peu violente avec un joueur de l'équipe de football américain du lycée, le coach Gardner se retrouve suspendu. L'école préférant le choix de la médiation, Kate va se retrouver coincée entre des parents furieux et un enseignant qui ne semble pas en accord avec l'esprit d'un arrangement à l'amiable.
Le temps contre la procédure
Découpé en trois volets, le récit va surtout se centrer sur Kate et sa médiation qui va l'obliger à approfondir son rapport avec les deux parties, quitte à perdre l'objectivité nécessaire à son travail. Car Kate, par rapport à quelq'un qui travaille dans une cours de justice normale, dispose d'un rapport au temps beaucoup plus flexible. Ce qui va lui permettre de révéler ici des secrets en obtenant la confiance de la victime. Loin de chercher à punir, elle fait la recherche du meilleur accord possible qui justifie son empathie envers les différents personnages. Assez énergique et moins hystérique, Sarah Shahi ajoute parfaitement une dose de charme qui vient appuyer le côté positif de son personnage.
L'épisode, plus léger, laisse de côté le thème habituel du deuil pour s'intéresser à la difficulté de bien connaître les personnes. Portée par un Dean Norris parfait dans son rôle de coach incontrôlable, l'intrigue est bien construite et se révèle assez intelligente et crédible, amenant une nouvelle fois cette touche d'humanité qui semble devenir la marque de cette série.
La seconde intrigue met en scène Léonardo et Justin dans un petit sketch amusant, qui permet encore une fois de montrer combien Justin est encore fortement attaché à Kate. Baron Vaughn tire encore une fois son épingle du jeu, très à l'aise dans son personnage de secrétaire opportuniste et malicieux.
Un récit pas assez équilibré pour être efficace
Le principal point faible de la série porte sur la troisième intrigue, celle de Lauren Reed, qui hérite d'une histoire assez vaine, sans enjeu, passablement bêclée. Cette intrigue n'apporte en définitive rien au personnage.
Visiblement frileux à l'idée de s'aventurer dans un récit judiciaire technique, les auteurs choisissent d'esquiver le fond de l'histoire pour mettre en avant une Lauren plus chaleureuse qui, malgré tout, persiste à ne jamais baisser sa garde.
La faiblesse de cette sous-intrigue vient essentiellement du caractère de Lauren, les auteurs hésitant visiblement beaucoup sur leur approche du personnage. Car si Kate voit en elle l'horrible mégère qui a épousé son père, le spectateur a une tout autre perception du personnage depuis le second épisode. Il serait bon pour l'intrigue que le conflit perpétuel entre Kate et Lauren prenne fin, qu'une réconciliation ait lieu afin que la série ne se construise pas à chaque fois sur des intrigues trop indépendantes.
Un épisode agréable, mais pas très ambitieux
Présenté à la base comme un procedural plus humain et plus chaleureux, Fairly Legal remplit le cahier des charges à travers une histoire touchante, le portrait d'un coach prêt à se sacrifier pour un de ses élèves. Le show semble depuis deux épisodes beaucoup s'attacher aux victimes, et son moteur est basé sur une certaine idée du bien. Cette idée que la valeur d'une personne vient de sa capacité à agir selon ses propres convictions constitue indéniablement le point fort de la série.
Seulement, l'interaction entre les personnages demeure trop limitée et la série semble incapable de trouver l'équilibre entre ses différentes intrigues. Il en découle un récit morcelé et saccadé, incapable de donner une véritable dimension au personnage de Lauren Reed, connectant ses histoires par le biais d'un Leonardo certes amusant, mais qui risque petit à petit de lasser.
Il faudrait rapidement que la série évolue. Qu'il ne soit pas une seule fois fait écho du testament qui avait conclu l'épisode précédent prouve par exemple la faiblesse de l'intrigue fil rouge, qui peine à trouver sa place, ce qui est particulièrement inquiétant pour l'avenir de la série.
Fairly Legal est un bon divertissement, mais qui semble incapable de donner plus qu'une intrigue quotidienne, délaissant dans cet épisode de manière très contestable les thèmes du deuil abordés lors des deux précédents épisodes.
J'aime :
- Leonardo toujours aussi réjouissant
- Dean Norris parfait dans son rôle à la Chucky (pas la poupée, je parle de Coach Gruden)
- un état d'esprit vraiment positif
- une réalisation qui a su corriger ses erreurs
Je n'aime pas :
- pas de cohérence entre les storylines
- Lauren Reed sous-exploitée
- une intrigue fil rouge laissée à l'abandon
Note: 12 /20