Pitch mariage et arts martiaux
Julie Chang, la meilleure amie de Kate, est la numéro deux d'un club de Taekwondo crée par son père et travaille en parfaite osmose avec lui. Le seul souci vient d'Eric, l'homme qu'elle va épouser mais que Joseph déteste au point d'imposer à sa fille de signer un contrat de mariage prônant une séparation totale des biens. De son côté, Léonardo a perdu ses figurines collectors et Justin achète des maillots pour l'équipe de basket du cabinet du procureur.
La panne sèche scénaristique
Pour son avant-dernier épisode de la saison, Fairly Legal choisit de n'aborder la mythologie que comme une anecdote, l'histoire de Teddy étant reléguée au second plan par une mariage et une meilleure amie sortie de nulle part. L'épisode est plutôt un immense bouche-trou, cherchant à combler plus qu'à construire, sur un fond d'arts martiaux à peine exploité. Le problème le plus flagrant vient des intrigues secondaires particulièrement ridicules, entre vol de figurine et une histoire de surnom parfaitement pathétique..
Peu ambitieuse depuis le début de saison, Fairly Legal touche le fond en optant pour une non-intrigue sans le moindre enjeu, ni le moindre intérêt. Seule une scène où Kate se montre plus sombre concernant l'affaire David Smith laisse entrevoir la possibilité d'une évolution qui n'arrivera pas. Car plutôt que de nous éclairer sur les relations de cet inconnu avec son père, la série poursuit sa quête du néant et n'accorde que deux pauvres scènes maigrelettes au personnage de Lauren. Incapable de créer la moindre tension, Fairly Legal mise sur son casting, mais tous leurs efforts ne permettent pas d'oublier la nullité flagrante de ces storylines misérables, surtout celle de Michael Trucco.
Comme une preuve flagrante de l'absence de profondeur des personnages, Fairly Legal nous propose des reliquats de scénarios incohérents, entre une intrigue romantique bien fade pour Leonardo et une histoire de fierté idiote pour Justin. Dès lors, difficile de ne pas s'agacer devant la pauvreté de l'univers d'un show de plus en plus bâclé où les scénaristes n'ont jamais réussi à développer le moindre aspect de leur univers. Du grand n'importe quoi, à la limite de l'insulte, à peine sauvé par une intrigue principale particulièrement fade.
Un mariage sur fond de discorde
Kate Reed est embauchée pour régler le différent entre sa meilleure amie et le père de celle-ci qui se dispute au sujet de son futur mari qu'il suspecte d'être malhonnête. Plutôt que de proposer une intrigue à la manière du Soupçons de Hitchcock, Fairly Legal opte pour une suite de révélations sans le moindre intérêt, avec comme point culminant de la nullité des révélations totalement inutiles sur la mère du marié. Rien n'est développé, tout est superficiel et assez ennuyeux, la série alignant les scènes surréalistes comme celle où Kate esquive les coups de poings tout en parlant avec Joseph.
Principal atout de Kate, son objectivité est ici totalement absente, la comédienne nous proposant une interprétation relevant de la BFF hystérique, hormis lors du seul passage un peu convaincant où elle semble remettre en cause l'honnêteté du jeune marié. Seulement, la piste, trop sombre pour fournir le divertissement recherché par les scénaristes est évacuer au profit d'une histoire d'amour insipide et ridicule, permettant juste à Reed d'exprimer sa rancoeur contre son propre père.
Tout semble à jeter et pourtant la série propose quelques instants troublants dès qu'elle évoque le souvenir de Teddy et de sa relation avec sa fille. La scène entre Kate et Justin où son père est évoqué laisse entrevoir ce qu'aurait pu être Fairly Legal avec plus de courage et la volonté d'explorer un thème du deuil pourtant si intéressant.
Une héroïne qui fuit la réalité
En proposant cette histoire de mariage, les scénaristes essaient de confronter Kate à une image paternelle face à laquelle elle peine à garder son calme. Là où elle prône le pardon pour Justin, elle demeure incapable de gérer l'autorité autrement que par la rébellion, laissant entendre un passé des disputes nombreuses avec Teddy. Kate en veut à son père pour ses défauts, mais aussi pour ses propres faiblesses et son incapacité à se libérer de l'image de ce père dont elle ne parvient toujours pas à faire le deuil.
Lorsque Justin évoque le fait de commettre une erreur en l'embrassant, la série s'arrête là où l'intrigue devient enfin intéressante, montrant le rapport compliqué au désir de Kate. Comme un enfant gâté, elle veut avoir les avantages sans les inconvénients, se rebellant contre un père qui ne peut lui répondre et un système dont elle reste malgré tout dépendant. En poussant Julie à se rebeller contre son père, elle essaie en fait de régler ces comptes à distance avec un fantôme du passé qui refuse de la laisser tranquille.
Car contrairement à elle, Julie a la maturité de dire ce qu'elle ressent et d'aimer pour de vrai, sans ce besoin d'indépendance de Kate qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Il serait temps que la réalité la rattrape et l'oblige à assumer les conséquences de son comportement immature et, envers Justin, particulièrement cruel.
J'aime :
- les comédiens qui font de leurs mieux
- les scènes qui évoquent le père défunt de Kate
Je n'aime pas :
- le scénario totalement idiot
- les intrigues secondaires ridicules
- l'absence de profondeur des personnages
- l'absence de mythologie et d'ambition
Note : 08/20
Un épisode raté, voire même idiot qui ne parvient à devenir intéressant que lorsqu'il évoque le souvenir du père de Kate. Composé d'embryons de storylines, ce volet de Fairly Legal ne propose aucune évolution et s'avère prévisible au possible. Décevant.