Critique : Fairly Legal 1.07

Le 25 juillet 2011 à 10:27  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode décevant où Kate Reed fait preuve d'une absence de retenue en prenant fait et cause, tout comme les auteurs, pour une cliente trop parfaite pour être crédible. Au programme, une ex-soldat dans la tourmente, Kate en conflit sur l'avenir de sa relation avec Jusin et Leonardo en guerre contre des araignées.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 1.07

~ 5 minutes de lecture
Episode décevant où Kate Reed fait preuve d'une absence de retenue en prenant fait et cause, tout comme les auteurs, pour une cliente trop parfaite pour être crédible. Au programme, une ex-soldat dans la tourmente, Kate en conflit sur l'avenir de sa relation avec Jusin et Leonardo en guerre contre des araignées.
Par sephja

Pitch nationalité et identité 

Immigrée du Honduras, Sofia Pena a acheté l'identité d'une Américaine décédée pour pouvoir intégrer l'armée sous la nom de Claudia Evans et recevoir ainsi la nationalité américaine. Seulement, elle va découvrir, après son service, que la personne dont elle a usurpé l'identité est vivante et bien décidée à ne pas lui pardonner. Elle rentre alors en contact avec Kate Reed dans le but de conclure un arrangement à l'amiable, espérant ainsi éviter à l'Immigration d'apprendre la vérité sur elle. 

 

 

Les risques de survendre une histoire 

Pour cet épisode sur fond d'usurpation d'identité, Fairly Legal se penche sur le cas de ces immigrés clandestins qui intègrent l'armée US pour fuir l'Amérique centrale. A l'heure du Patriot Act et des années post Bush, l'Amérique se pose des questions sur le lien entre la nationalité et le patriotisme. Par nature, les citoyens des USA ont toujours placé le patriotisme au dessus de la nationalité, le droit d'être américains se gagnant dans la façon dont le citoyen est prêt à se sacrifier pour la défense de la nation. 

Seulement, le cas de Sofia pose problème, car la jeune femme est avant tout coupable d'un délit majeur, l'usurpation d'identité ne pouvant pas être excusée par une cour de justice. Pour vendre cette histoire, les auteurs font appel à Christina Vidal, qui prouve qu'elle n'a rien perdu de son talent et parvient à rendre suffisamment attachante son personnage pour donner un peu de crédibilité à l'ensemble. Seulement, les auteurs vont alors commettre une erreur terrible en survendant l'histoire et en cumulant des scènes tire-larmes pas vraiment réussies. 

Tout est excessif dans cette storyline, que ce soit le mépris des auteurs pour leur victime à l'abus par Sarah Shahi de son regard compassionnel. Du coup, le final s'avère un sommet de ridicule, malgré la présence assez amusante de Virginia Williams qui profite pour une fois d'une présence un peu moins fantomatique. 

 

Parti pris 

Le point intéressant dans ce scénario repose sur la nécessité de contraindre Kate à revenir dans un tribunal, permettant d'éclaircir les raisons de son dégoût pour la machine judiciaire et administrative. Avec la loi contre elle et l'incapacité de trouver un accord entre les deux parties, les auteurs avaient l'occasion de percer à jour les raisons du ressentiment de Kate, la jeune femme ayant une vraie capacité à esquiver les remises en question. Pourtant, rien de cela ne sera évoqué et Sarah Shahi se limitera à servir son numéro habituel d'héroïne au grand coeur de plus en plus répétitif. 

Car si Kate essayait jusqu'ici de toujours rester impartial, cet épisode va rompre cette habitude en présentant l'affaire que d'un seul point de vue avec un traitement à charge particulièrement agaçant. Certes, le message politique progressiste peut sembler intéressant, mais se fait au détriment du réalisme et de la crédibilité du show. Le Happy End  final sonnera le glas de la capacité des créateurs de Fairly Legal à remettre en cause le comportement de Kate, laissant apparaître l'absence de profondeur étonnante de ce personnage.

Un épisode manichéen et au final déplaisant, malgré la présence de Peter Mac Nicol en juge, souvenir d'un show d'une autre époque qui m'a donné le goût des séries judiciaires. Heureusement, la présence de Lauren et le charme de Leonardo va permette de sauver d'un récit relativement agaçant.

 

Des storylines qui avancent enfin

 Si la mission du jour s'avère fortement décevante, la mythologie de la série va connaître un vrai bond en avant, avec les premières révélations concernant l'affaire David Smith. Certes, cela reste incroyablement mince, mais comme cette histoire se limitait jusqu'ici au seul visage de Richard Dean Anderson, il est agréable de voir les créateurs du show essayer de construire quelque chose sur le père de Kate. Le thème général sur le deuil, oublié voire malmené cette saison, revient enfin en force tandis que les papiers du divorce atterrissent sur le bureau de Kate, symbole d'une rupture total avec son passé d'avocate.

Son histoire avec son ex-mari et sexfriend Justin a clairement trop trainé en longueur, la série ayant besoin de retrouver de la stabilité et une vraie orientation avant le final. La conclusion de cet épisode marque l'amorce d'un changement nécessaire dans le coeur d'une série trop volatile pour être vraiment prise au sérieux. Espérons que la suite saura enfin contraindre Kate à se conduire en adulte responsable et à accepter le prix de ses erreurs. 

 

J'aime :

  •  une mythologie qui avance enfin 
  •  Baron Vaughn toujours aussi bon 
  •  Virginia Williams crédible en avocate 

 

Je n'aime pas : 

  •  Sarah Shahi qui en fait des tonnes 
  •  un sujet survendu et invraisemblable 
  •  un parti pris insupportable 
  •  un final ridicule

 

Note : 09 / 20 

Faisant fi de la nécessaire impartialité d'un négociateur, Fairly Legal bascule dans le grand n'importe quoi, sauvé par l'interprétation correcte des comédiens (hormis Sarah Shahi qui en fait des tonnes). Heureusement, la mythologie avance un peu, réservant quelques scènes intéressantes sans pour autant faire preuve d'une réelle ambition. Décevant. 

L'auteur

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