Lorsque l'on adapte un roman qui a déjà convaincu plus de 7 millions de fans, je suppose que la seule gageure consiste à retranscrire l'univers de la meilleure manière possible via les éléments visuels et le découpage de l'intrigue. N'ayant pas lu la saga du trône de fer, mon avis de néophyte est très favorable concernant le début de cette épopée. J'éviterai donc d'enfoncer des portes ouvertes concernant la profondeur de l'histoire – vertigineuse - la finesse de son écriture -crédible – et la qualité des dialogues - passionnants – car nous ne sommes pas là pour parler de George R. R. Martin. (au passage, j'ai l'impression qu'avoir deux prénoms qui commencent par un R prédispose pas mal à l'écriture de grandes fresques fantastiques)
Le jeu des neufs familles
Avant de nous plonger dans cet épisode, je vous propose donc un petit rappel concernant l'histoire du Trône de fer pour ceux qui, comme moi, ont toujours voulu lire le livre sans jamais penser à l'acheter une fois devant l'étal de la fnac/librairie/virgin. A Song of Ice and Fire, le titre original de la saga, est une grande épopée découpée en sept livres qui relate une intrigue se situant sur le continent de Westeros, où neuf familles se partagent le territoire et le pouvoir. Ces neuf familles sont inféodées à l'une d'elle qui dispose du pouvoir royal. A noter en spéciale dédicace à notre seule représentante du sexe féminin que dans ce monde, les saisons ne durent non pas trois mois, mais une dizaine d'années.
Ces familles sont les suivantes : les Stark, les Baratheon, les Lannister, les Targaryen, les Tully, les Greyjoy, les Arryn, les Tyrell et les Martell. Lorsque l'histoire du Trône de fer commence, la famille Baratheon dispose du pouvoir royal via leur chef Robert Baratheon (Mark Addy). Celui-ci nomme dans le premier épisode Eddard Stark (Sean Bean ou Boromir, pour les intimes) main du roi. En d'autres termes, son bras droit ou son Premier ministre. Eddard est le chef de la famille Stark, mais aussi l'ancien compagnon d'armes du roi, celui qui l'a aidé à vaincre la famille qui détenait anciennement le pouvoir royal, à savoir les Targaryen.
Si le nom Targaryen ne vous dit rien, sachez que Daenerys, la jolie blonde très souvent dévétue en est une des dernières représentantes avec son frère Viserys, et que son mariage avec le rustre Drogo à pour but de renforcer la puissance de la maison Targaryen afin de reconquérir le pouvoir pris par les Baratheon. Maintenant que les bases sont posées, nous pouvons nous lancer dans l'épisode.
Ton univers impitoyable...
Après avoir vu ce deuxième épisode, il est difficile pour un critique de ne pas se retrouver pris par l'angoisse de la page blanche. Le contenu était déjà écrit et visiblement assez profond et détaillé pour nous faire vivre sept années de bonheur télévisuel. Le contenant est soigné et c'est absolument tout ce qu'on lui demande. On pourra noter simplement la générosité d'HBO concernant les scènes “réalistes”, ce qui permet d'instaurer une ambiance sombre et réaliste qui colle parfaitement avec le style moyenageux de l'univers du Trône de fer. Une fois ces constations faites, et pour conclure le chapitre concernant le contenant, on pourra simplement souligner le montage lent mais parfaitement rythmé, la photographie et le cadrage propre ainsi que la sobriété de la musique. J'eus pu reprocher un certain manque d'audace dans la réalisation, mais l'intrigue est suffisamment prenante pour s'en tenir au strict nécessaire académique.
Du côté de l'interprétation, c'est pour le moment un sans faute avec une petite réserve pour le personnage de Drogo dont l'interprète ne joue pour le moment que la brute épaisse alors que ce protagoniste semble tenir un rôle important dans l'intrigue. Mais n'ayant pas lu le livre, je ne préfère pas trop m'avancer. Sinon, comme le soulignait Gouloudrioul la semaine dernière, le reste du casting fait vraiment plaisir à voir pour une série, surtout vu le nombre impressionnant de protagonistes.
Conclusion :
Je réserve mes notes supèrieures à 15 pour les coups de coeur. Nous avons ici un épisode très propre et passionnant mais qui manque un peu de punch. Ce n'est pas un reproche, cette histoire propose une intrigue dans un monde neuf et l'univers mettra plusieurs épisodes pour se poser et nous proposer des scènes palpitantes dignes des plus grandes épopées. Cela dit, j'ai presque envie de dire après avoir vu deux épisodes que Le trône de fer pourrait vraiment plaire aux néophytes en matière de fantasy, vu que le récit se concentre plus sur la complexité des relations entre les personnages et les différents arcs narratif que sur le merveilleux. Il ne reste plus qu'a espérer que le public sera au rendez-vous pour aller au bout de cette épopée.
Ce que j'ai aimé :
- L'histoire
- Les dialogues
- les interprètes
- La réalisation
- Le générique
Ce que j'ai moins aimé :
- La partie initiation Geisha de Daenerys, mais c'était quand même joli à voir.