Critique : Game of Thrones 1.09

Le 14 juin 2011 à 23:08  |  ~ 6 minutes de lecture
Il y a toujours un point ou une série culte cesse d’être simplement très bonne pour devenir excellente. Je crois qu’avec cet épisode, Game of Thrones a prouvé toute sa maestria et s’est définitivement élevée au rang de grande série.

Critique : Game of Thrones 1.09

~ 6 minutes de lecture
Il y a toujours un point ou une série culte cesse d’être simplement très bonne pour devenir excellente. Je crois qu’avec cet épisode, Game of Thrones a prouvé toute sa maestria et s’est définitivement élevée au rang de grande série.
Par Gouloudrouioul

Je dois avouer avoir beaucoup de mal à rédiger la critique de cet épisode. Voilà trente minutes que j’écris quelques lignes, que j’efface, sans arriver à dire quelque chose de pertinent. Pourtant il y en a des choses à dire, ça oui. Je pourrais parler des personnages et de leur développement, toujours aussi intéressant. Je pourrais parler de la scène avec Tyrion sous la tente, très bien écrite et qui permet d’approfondir le personnage. Je pourrais parler des préparatifs de la guerre qui font monter la pression comme jamais. Je pourrais parler des scènes sur le mur qui restent sympathiques à suivre mais dont l’intérêt s’effrite à mesure que les épisodes passent.
Mais non, je n’y arrive pas. Pour moi ça reste du Game of Thrones on ne peut plus classique, dans la continuité logique de l'épisode précédent, avec exactement les mêmes attributs et les mêmes qualités. De fait, je refuse de me répéter. Je pense qu’à force vous l’avez tous compris : cette série est bien écrite, bien jouée, bien réalisée, avec de bons personnages qui n’en finissent pas de se dévoiler au spectateur. Je ne pense pas qu'il faille vous répéter la chose critique après critique.

 

 

Je crois qu’une certaine monotonie m’a justement gagné. Disons que jusqu’à la deuxième moitié, le déroulement du scénario m’a paru légèrement prévisible, comme si certains codes avaient été établis et que la série se contentait désormais de les suivre, sans apporter de réelle surprise. Ayant terminé l’épisode, je sais que c’est complètement faux, mais sur le moment je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer ce léger ronronnement. Je suis tatillon, diront certains, je suis un chieur diront d’autres. Sûrement pas, leur répondrai-je.
Pour qu’un épisode passe la barre symbolique du 16, il faut qu’il soit diablement prenant tout au long de son déroulement, et pour moi ça n’a clairement pas été le cas. Pour tout vous dire, j’ai eu l’impression de me retrouver devant un simple épisode de transition durant les trente premières minutes : pas complètement inintéressant, mais pas non plus très passionnant. Cela explique en partie la difficulté que j’éprouve à faire cette critique, l’épisode se résumant pour moi à deux scènes ultra prenantes et charnières dans le scénario, le reste n’étant que secondaire. 

La première, c’est bien sûr la scène avec la sorcière et l’agonie du chef Dothraki, que j’ai trouvée terrifiante et magnifiquement réalisée. C’est selon moi une grande surprise que de voir une telle utilisation de la magie, si tôt dans l’histoire. Je pensais que ça allait se faire très graduellement. Certains pourront reprocher à la série de faire dans le démonstratif et dans le grandiloquent, je trouve au contraire que la brutalité de la démonstration permet de se glisser plus que jamais dans la peau des personnages, et de ressentir leur terreur. Surtout que tout est suggéré, rien n’est montré concrètement.
De toute évidence, la magie dans Game of Thrones n’est pas quelque chose à prendre à la légère, et sans l’effet coup de poing d’une telle scène, je me serais difficilement imaginé à quel point. La série surprend de plus en plus là où on ne s’y attend pas. Tout semblait construit pour une apparition progressive des éléments fantastiques, pourtant le scénario prend le spectateur à contresens en lui balançant tout en pleine gueule.

 

C’est d’ailleurs exactement le même schéma qui est utilisé pour la dernière scène. Depuis le pilot, la série avait fait en sorte de nous présenter Ned Stark comme étant le héros de l’histoire, le mec intègre, qui survivrait à ce jeu des trônes grâce à son honneur et à sa décence. Le fait que le personnage soit joué par Sean Bean himself contribuait d'ailleurs encore plus à rendre Ned intouchable aux yeux des spectateurs. Là encore, c’est comme si tout avait été construit dans l’expectative de ce cliffangher. Comme si GRR Martin avait voulu prouver quelque chose et s’était servi de tout son premier acte pour nous le faire comprendre. L'exécution de Ned, c'est clairement un message au spectateur/lecteur trop arrogant. « Maintenant tu fais pas chier, et tu regardes ». Bah ouais. Pas d’autre solution. Je suis absolument incapable de prévoir ce qu’il va se passer par la suite, et cette scène a mis fin à toutes les prédictions minables que j’avais pu faire. Alors oui, maintenant je fais pas chier, et je regarde. Merci Martin pour cette grande leçon d’humilité.

Une scène de fin renversante, donc, qui souligne le caractère absolument imprévisible de l’histoire. Pour moi, c’est là que la série commence réellement, c’est la clé de voûte, le pilier. C’est l’épisode qui fait vraiment comprendre le potentiel complètement monstrueux de l’intrigue. Maintenant que je sais que tout le monde peut crever et que personne n’est en sécurité, je vais me soucier plus que jamais du sort des personnages et m’immerger encore plus dans l’intrigue, sans me poser de question.

« When you play the game of thrones, you win or you die » Cette réplique n’a jamais sonné si juste à vrai dire. Le final s’annonce complètement fou.

 

J'ai aimé :

  •  La réalisation
  •  Le caractère totalement imprévisible de l'intrigue
  •  L'apparition soudaine de la magie


J'ai moins aimé :

  •  Un petit sentiment de ronronnement pendant la première moitié
  •  Les scènes sur le mur, il serait temps que ça bouge


16/20

L'auteur

Commentaires

Avatar CaptainFreeFrag
CaptainFreeFrag
Ben l'emblème des Frey, c'est justement deux tours jumelles avec un pont au milieu ^^

Avatar Taoby
Taoby
Ok alors questions con mais sur quel critère on a choisit les familles des 7 ou 8 couronnes (Loup, Lion, Cerf, Aigle etc..) Pourquoi les "tours jumelles avec un pont " n'en font pas partie tout comme la famille avec comme emblème "une canette de pépsi sur le capot d'une voiture". On le saura plus tard on c'est comme ça et je me prend trop la tête ?

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Altaïr
Alors il y a 8 grandes familles qui se partagent le royaume : les Stark, les Lannister, les Baratheon, les Tyrell (la famille du chevalier au fleur), les Greyjoy (la famille de Théon), les Tully, les Arryn et les Martell (que tu ne connais pas encore). Chacune de ces familles a des vassaux (leurs "bannerets") : lord Frey est ainsi normalement vassal de lord Tully, le père de Catelyn. Tout comme le greatjon Umber est le vassal des Starks, les Clegane des Lannister.

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Anonyme
Hmmm comme je l'ai dis dans mon commentaire de l'épisode. Je comprend pas pourquoi tout le monde est marqué par la "magie".... on ne voit rien... aucune boule de feu, aucun éclair de lumière etc.... Rien à part la voix de la folle qui monte en Crescendo et la tente qui bouge un peu. Cela reste ni plus ni moins dans la lignée que le reste de la série. Elle peut très bien une charlatant et d'ailleurs quand on voit l'efficacité des soins qu'elle a apporté au Khal on peut se poser des questions. L'important ce n'est pas que la magie existe mais que les Dothrakis y croient. Pour te répondre Taoby au sujet des familles des "couronnes"... c'est très simple c'est le principe du système féodal. Chaque famille suffisamment puissante pour être en haut d'une pyramide féodale conséquente est une famille majeur, à "couronnes". Les Frey avec leur pont ne sont qu'une famille mineur qui est justement vassale des Tully. Tant que tu as prété serment de vassalité à quelqu'un au dessus de toi tu n'est qu'un banneret ou un baron local. Seul ton seigneur représente une grande famille.

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Altaïr
et, pour la petite histoire, avant la conquête de Westeros par les Targaryen, il y avait 7 royaumes (d'où l'appellation "the seven kingdoms) - chaque "grande famille" était à la tête d'un de ces royaumes, sauf les Greyjoy qui ont une histoire un peu différente. C'est de là que vient leur légitimité.

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Anonyme
Ah ben Altaïr t'a répondu avant moi huhu.

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Altaïr
oui mais t'explique mieux que moi :)

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Puck
@anonyme. I agree totally sur la magie ! Et sur le fait que la magicienne a certainement provoqué la septicémie du Khôl (j'en sais rien, j'ai pas lu les bouquins jusque là, c'est une supposition). C'est ce côté-là qui m'énerve un peu, la naïveté de Daenerys, qui laisse une parfaite inconnue s'approcher de son homme. Quand on voit de quelle façon il est couturé de partout, on se doute bien qu'il y a peu de risques qu'il fasse une infection là maintenant. Et quand bien même, tous sont des guerriers, y compris l'étranger, Jorah Mormont. On peut supposer qu'ils maîtrisent des techniques de premiers soins de base. Non, plus j'y repense, plus je trouve ce pan de l'intrigue tirée par les cheveux (et dieu sait qu'ils en ont des cheveux !). Soit les livres pêchent de ce côté-là, soit les scénaristes ont négligé cette storyline et n'ont pas suffisamment appuyé sur l'urgence ou la nécessité d'avoir recours à la magicienne (pour soigner le khôl et mettre au monde l'enfant). Pour moi, il aurait fallu que ça soit plus évident, le fait qu'il n'y avait pas d'autre choix.

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Altaïr
Dans le livre la blessure de Drogo est beaucoup plus grave dès le début (il a une partie du sein en moins)

Avatar Taoby
Taoby
Ok à merci Altair et Anonyme , pour les explications. Entre Havokk et vous, je suis servis.

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