Ah, Gossip Girl, 5 ans déjà que tu nous as ouvert les portes de l’Upper East Side, dévoilant les secrets les plus sordides de la jeunesse dorée new-yorkaise, nous faisant partager leurs joies comme leurs peines (surtout leurs peines). Gossip Girl et moi, on partage une relation un peu similaire à celle que vit Whitney et son mec barbu dans « Whitney » (je vous vois venir avec vos fourches, je vous rassure, je ne mentionnerais plus jamais cette série à l’avenir) : la première année, on s’est aimés avec passion, et puis au fil du temps, on reste ensemble par habitude, peur de laisser l’autre, la routine faisant place à quelques instants fugaces d’extase télévisuelles. Arrivés à ce point-là, vous vous demandez si je suis en train de vous raconter ma vie parce qu’un psy coûte trop cher : rassurez-vous, ceci est assez important pour comprendre la suite de ma critique.
Extreme makeover : TV series edition
Gossip Girl est arrivé à un point où il n’est plus possible pour elle de continuer comme ça, elle tourne en rond ; en témoigne la plus que chaotique saison 4. Il lui faut du changement, un vrai, et c’est le thème principal de l’épisode. Ce changement se manifeste tout d’abord dans un changement de cadre : on quitte la Grosse Pomme pour la Cité des Anges, j’ai nommé Los Angeles. Ceci donne lieu à un scindement du groupe en 2, avec d’un côté Serena, Nate et Chuck à LA, et Blair et Dan toujours à New York, et un regroupement des intrigues par fuseau horaire.
Team Los Angeles : Chuck les bons tuyaux
« People like me don’t write books. We’re written about. » Chuck Bass
Fraîchement remis de sa 10457ème rupture avec Blair, Chuck s’improvise gourou le temps d’un épisode et nous prêche sa bonne parole, qui pourrait se résumer en un mot: Yes. Il s'agit donc de ne jamais refuser une opportunité lorsqu’elle s’offre à nous, peu importe là où ça nous conduit; nos trois expatriés vont donc s'efforcer de suivre cet adage, ce qui va les conduire dans des aventures somme toutes assez légères.
Serena et sa marraine la bonne fée
Serena, qui a passé l’été à travailler d’arrache-pied comme assistante sur un tournage de film (rappelons quand même qu’elle a été embauchée parce qu’elle a lu un livre : je ris), se voit traitée comme une moins que rien par son boss Marshall ; pauvre chou. Lorsque sa big boss lui propose plus de responsabilités, elle accepte avec joie, mais manque de se faire virer à cause de Marshall, ce gros jaloux. Heureusement pour elle, la big boss est clairvoyante, et sait que S est innocente : elle lui offre donc une promotion. Serena a une marraine la bonne fée fichtrement puissante, vu le nombre incalculable de fois qu’elle se fait rouler, telle la blanche colombe point atteinte par la bave du crapaud, elle s’en sort tout le temps, avec un cadeau en plus. Elle a peut-être évoluée par son dévouement dans son travail, mais elle reste toujours la jolie blonde naïve qui obtient tout ce qu’elle veut sans rien faire.
Nate et Chuck contre le reste du monde
Nate et Chuck, bon bah leurs intrigues sont pas vraiment folichonnes ; ils utilisent leur Yes pour choper des filles de LA, ou pour se transformer en cascadeur. Néanmoins, ceci va leur permettre de se rendre compte de leur immaturité, et les pousser à avancer dans leur vie : se trouver pour Nate, tourner la page de son histoire avec Blair pour Chuck.
Team New York : Princesse Blair fait des siennes
Blair Waldorf, ou de l'art d'être égocentrique
Sur la côte Est, les préparatifs du mariage de Blair vont bon train, enfin tant que la mère de Louis ne s’approche pas à moins de 100m de Ms Blair. Blair apparaît comme une énorme boule de contradiction ; bien qu’elle veuille aller de l’avant et assumer pleinement son nouveau rôle de princesse, elle se comporte encore comme une gamine pourrie gâtée, incapable du moindre compromis, qui veut devenir princesse à sa manière, quitte à être irrespectueuse des règles et traditions qu’impose l’appartenance à la royauté (ses répliques assassines réussissent à ne pas la détester complètement). Cependant, elle va revenir à la raison, son « Yes » lui permettant d’accepter un compromis plus que nécessaire avec sa belle-mère, et ce grâce à Dan.
Lonely Boy un jour, Lonely Boy toujours
Celui-ci se retrouve dans de beaux draps quand Vanessa a subtilisé son roman pour le faire publier, une satire de l’Upper East Side, et qu’un chapitre plus que compromettant sur Blair est sur le point d’être publié. Grâce à Louis, il arrête à temps sa sortie, permettant à Blair d’enfin se rendre compte de l’étendue de l’amour que lui porte son prince. Cela a pour conséquence toutefois de briser l’amitié qui les liait, symbole d’un éternel retour à la case départ pour « Lonely Boy ». Bien qu’il ait énormément évolué, Dan ne s’est toujours pas complètement adapté au monde sans pitié de l’UES, qui laisse peu de place à des rêveurs comme lui ; il a rêvé de Serena, il rêve de Blair, mais ses désirs se heurtent constamment à la dure réalité, et il doit se contenter de rester frustré. (Je suis néanmoins une fan absolue du tandem Dan/Blair, et j’espère les voir se rapprocher plus ; Louis est niais, s’habille comme un pacha de la Côte d’Azur, et a un accent bizarre quand il parle anglais ET français).
Un nouveau lot d’intrigues
Ce premier épisode a permis de lancer les différentes intrigues qui devront nous tenir en haleine au moins jusqu’à la mi-saison : le mariage et la grossesse de Blair, et le livre de Dan seront assurément les intrigues les plus intéressantes – en même temps, ils sont les seuls personnages principaux intéressants de la série. En revanche, la future liaison de Nate avec la « mystérieuse » Donna (je riogle), l’énième chute de Chuck vers le côté obscur, et le job de Serena ne me paraissent pas des intrigues des plus trépidantes. Je ne mentionnerai même pas Charlie/Ivy, moins je la vois, mieux je me porte. Au final, on peut se poser des questions sur la capacité de Gossip Girl à réussir à tenir la saison, si ce n’est la mi-saison, avec des intrigues, il faut bien le reconnaître, assez faibles ou trop peu intéressantes. Enfin, tant qu’on voit Dorota, ça ira (sérieusement, Dorota est probablement le meilleur personnage secondaire de la série, le couple Dorota/Blair étant une source inépuisable de scènes comiques), et Lily aussi, elle est badass, et puis aussi les parents de Blair.
Ce que j’ai aimé
- Un changement de décor bienvenu
- De la légèreté et de l’humour
- Les rares instants où Dan et Blair sont ensemble
- Dorota
Ce que je n’ai pas aimé
- Des intrigues faibles qui laissent présager le pire pour la suite, sinon du moyen
- Le retour de Charlie/Ivy
- Serena qui se fait encore entuber
- Louis et son accent moisi
Note : 13/20
Un season premiere dans la lignée des derniers épisodes de la saison 4, divertissant, léger, peut-être un peu trop léger pour un épisode dont le but est de poser des bases solides pour les intrigues qui vont rythmer cette cinquième saison.