Critique : Grimm 2.02

Le 24 août 2012 à 09:26  |  ~ 8 minutes de lecture
Une seconde partie bien construite qui confirme la rentrée réussie du Grimm pour cette seconde saison.
Par sephja

Critique : Grimm 2.02

~ 8 minutes de lecture
Une seconde partie bien construite qui confirme la rentrée réussie du Grimm pour cette seconde saison.
Par sephja

La difficulté de ne pas être un vrai héros 

 

Appelé par l'agent Kanigher sur son portable, le Grimm reçoit une invitation du "mauvais dent" qui a pris la jeune femme en otage ainsi que son collègue l'agent Durwell. Une fois sur place, Nick découvre leurs deux cadavres sauvagement mutilés avant de devenir lui-aussi la cible de la féroce créature. Sa mère vient le soutenir dans ce combat difficile surtout le temps presse pour Burkhardt, car Monroe et Rosalee l'attendent à l'hôpital pour venir en aide à Juliette, toujours dans le coma.  

 

grimm 202 : hank et nick en plein travail

 

La différence entre un policier et un justicier 

 

Après un season premiere inspiré qui partait un peu trop dans tous les sens, cet épisode de Grimm vient clairement confirmer le ressenti positif de la semaine dernière tout en proposant une intrigue beaucoup plus maîtrisée. Le but ici est de montrer la nouvelle dimension prise par les ennemis que Nick va devoir affronter, recevant l'aide précieuse de sa mère qui va très bien s'intégrer à l'intrigue. Toujours impeccable du point de vue esthétique, le show de Stephen Carpenter et David Greenwalt réussit son retour, confirmant la bonne impression de la semaine dernière. 

Pour mettre en danger le Grimm, les scénaristes vont utiliser une stratégie avec trois angles d'attaque très différents, une stratégie qui va faire tout l'intérêt de l'épisode, marquant une vraie différence avec la saison un où le péril reposait exclusivement sur le monstre du jour. Certes, le combat contre le "mauvais dent" occupe une bonne place dans le scénario, mais il reste assez anecdotique, posant juste la situation de départ pour placer le héros en difficulté. La scène de combat du Grimm contre la créature est satisfaisante, malgré quelques coups dans le vide un peu trop visibles de Mary Elisabeth Mastrantonio, petit défaut vite effacé par la bonne performance de la comédienne. 

Deux agents du FBI sont morts et le bureau n'a pas du tout l'intention de lâcher l'affaire tant qu'ils ne disposeront pas d'un suspect et d'une explication crédible, suspectant de plus en plus Nick d'avoir sa part de responsabilité. En effet, après leur combat, les traces du Grimm et de sa mère se trouvent partout sur les lieux, plaçant le policier face aux responsabilités de son activité secrète de justicier. Une idée très intéressante qui montre le risque que prend Burkhardt en s'exposant ainsi, à l'opposé de sa mère qui s'efforce de passer sous le radar, consciente de l'importance de garder l'anonymat. 

En restant en pleine lumière, le Grimm a mis sur le front de Juliette une cible, celle de la femme à abattre pour des personnes aussi mal intentionnées qu'Adalind. Si l'idée de départ laissait quelques inquiétudes la semaine passée, la résolution de l'histoire du coma se montre particulièrement satisfaisante, offrant à Renard un rôle de prince charmant singulier à l'ironie assez délicieuse. Un retour à la mythologie des contes de fées bienvenue pour une série qui parvient à plonger son héros dans le doute et lance des pistes intéressantes pour la suite.

 

grimm 202: Monroe et Rosalee

 

La nature étrange du prince charmant

 

Assurant son travail de policier en parallèle de sa lutte dans l'ombre contre les monstres, Nick n'a rien du prince charmant, héros positif et lisse des contes qui n'ont rien à se reprocher. Le coma de Juliette devient la parfaite excuse pour jouer intelligemment avec le cliché de la belle au bois dormant, donnant lieu à une scène finale particulièrement troublante et ingénieuse. La bonne idée consistant à montrer que Burkhardt n'est pas le héros au coeur pur fonctionne parfaitement, obligeant à voir d'un autre oeil la destinée du Grimm, subissant enfin un vrai coup du destin. 

Pour l'aider à comprendre qu'il n'est pas un héros dans le sens noble du terme, sa mère va l'entraîner dans des combats où la ligne entre le bien et le mal devient brutalement plus floue. Même s'il est la victime dans son combat avec le "mauvais dent", vu de l'extérieur, son activité de justicier s'apparente à un homicide volontaire avec un cadavre à l'apparence parfaitement humaine. En mentant de manière flagrante à Hank, Nick laisse transparaître les raisons pour lesquelles il n'est pas un héros dans le sens noble du terme, juste un guerrier qui doit faire face au destin qui s'est imposé à lui. 

Pour accroître la pression sur le Grimm, les scénaristes proposent une mythologie autour de Renard et de la famille royale plutôt séduisante, l'épisode développant un peu plus la personnalité cachée du chef de la police. Un être aux intentions ambiguë, suffisamment troubles pour obliger le spectateur à s'interroger sur sa position par rapport au héros, ne montrant plus le désir de protéger Nick comme avant des menaces venues d'Europe. Au final, les gentils sont rares dans Grimm, se limitant au couple Monrosalee, duo impeccable qui apporte la petite touche de comédie nécessaire. 

Monroe agit lui aussi comme un chevalier servant envers elle, poursuivant la volonté des auteurs de poser un point de vue décalé par rapport aux contes de fées et la répartition habituelle des rôles entre méchant et gentil. Une nuance qui permet d'échapper au piège du manichéisme, même si le "mauvais dent" manque d'épaisseur et sert surtout d'élément déclencheur dans un début de saison assez encourageant. Tout en misant sur ses qualités de l'an passé, Grimm s'affirme comme un divertissement moins basique, ne serait-ce qu'au travers de ce final inattendu avec le capitaine. 

 

grimm 202-3 : le capitaine renard se pose des questions

 

Remise en cause et nouveau départ 

 

Avec ce second épisode très bien maîtrisé, Grimm fait étalage de ses qualités esthétiques et de sa capacité à mettre Nick dans des situations réellement périlleuses. Le temps où les conseils de Monroe et les textes laissés par sa tante Marie suffisaient à tracer le chemin vers la résolution de l'intrigue est clairement révolu, le forçant à prendre des risques et à commettre du coup quelques erreurs. Pour marquer cette évolution du show, les auteurs se devaient d'enlever à leur héros quelque chose qui lui est cher, lui donnant une motivation supplémentaire qui dépasse le cadre de la simple destinée. 

Nick aimerait être le chevalier servant des contes de fées, mais son statut de Grimm fait de lui un simple combattant à la reconquête de son bonheur. A cause de son refus de dire la vérité aux autres, le Grimm s'est comporté en égoïste, mettant Juliette en danger par son choix de ne pas lui révéler la véritable nature d'Adalind et de cacher les conséquences de leur relation. Un mensonge qui lui rejaillit enfin en pleine figure, tandis que Hank commence à se poser des questions concernant la loyauté de son équipier. 

Réussir à se montrer à la hauteur de la confiance des autres, voilà la tâche difficile qui attend le détective Burkhardt, en particulier envers Rosalee, Griffin et Monroe qui montre une réelle foi dans son intégrité. Une position délicate qui conviendra parfaitement au jeu tout en finesse de David Giuntoli, lequel gagne beaucoup à la nouvelle situation de son personnage. Un changement qui marque un changement en profondeur de la dramatique du show, même si cette nouvelle direction n'a pas amené de nouveaux spectateurs pour l'instant.  

Le choix de NBC de programmer Grimm si tôt dans l'année s'avère moyennement payant du point de vue comptable (4,9 millions en première diffusion avec 1,7 points sur la cible privilégiée, soit un bon score), mais aura permis aux auteurs d'éviter une grosse coupure et de travailler dans la continuité. Si on peut reprocher à la série son pitch initial bancal, les progrès effectués depuis le début du show prouvent toute l'ampleur du travail effectué par l'équipe de David Greenwalt. Un effort qui se sent dans cet épisode maîtrisé de bout en bout, qui lance cette saison sur de bonnes bases et donne vraiment envie d'être présent la semaine prochaine pour la suite de Grimm. 

 

J'aime : 

  •  le déroulement de l'intrigue ingénieux 
  •  les acteurs convaincants 
  •  la scène entre Kelly et Monrosalee 
  •  l'histoire de Renard 

 

Je n'aime pas : 

  •  le personnage de "mauvais dent" à peine survolé 
  •  la mère du Grimm qui trouve sans que personne ne lui dise l'adresse de Catherine

 

Note : 14 / 20 

Grimm continue sur une bonne lancée et confirme toutes les améliorations entrevues la semaine passée, offrant pour le coup un épisode particulièrement réussi. Il reste à espérer que les auteurs sauront enchaîner et exploiter correctement la situation intéressante de Juliette.

L'auteur

Commentaires

Avatar Natas
Natas
Tout comme toi, j'ai trouvé l'épisode réussi ! Je l'ai trouvé très prenant, plus que le précédent... Tout d'abord : "Monrosalee" !! J'adore, j'ai entendu Bree Turner utilisé l’expression lors d'une interview. J'adore le duo et leur relation avec Nick... D'ailleurs leurs scènes communes commence à me manquer... Je suis complétement rassuré vis à vis du changement de mon Grimm préféré, car s'il a bien eu lieu c'est quand même assez impressionnant et fascinant de le voir évoluer ainsi. Quand il s'est débarrassé de son arme j'étais scié... On a eu un aperçu de la face caché du Capitaine Renard ! Génial aussi. C'est dingue on voit dès le pilote que ce personnage n'a rien d'un allié et pourtant il a tout du prince charmant... Cette saison est prometteuse, avec les Shade, les pièces, Juliette, Monrosalee et la famille royal, je pense que les auteurs ont beaucoup à raconter !

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sephja
Je confirme pour monrosalee :)

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