Avant tout et encore une fois, désolé pour mon absence de ces derniers mois. J'ai enfin réussi à me libérer de certaines obligations qui me prenaient beaucoup de temps , et je vous promet désormais de passer plus de temps sur le site, et d'écrire plusieurs articles par semaine désormais. Les excuses, c'est fait, passons maintenant à notre critique.
Un petit je ne sais quoi...
J'attends Persons Unknown depuis la première bande annonce alléchante et le mystérieux site avec juste une caméra dans un globe en photo, c'est à dire depuis la création de Série-All, avec une impatience renforcée par l'appréhension de la fin d'une époque télévisuelle, celle de la fin de Lost, du déclin d'How I Met Your Mother, du foutage de gueule d'Heroes, de la tristesse de perdre Battlestar Galactica. Il faut dire qu'elles se font désormais rare, les séries que j'attends de pied ferme et en toute confiance. Le déclic est pourtant simple : si pendant le premier épisode, je regarde souvent le timer en me disant: « merde, il ne reste plus que 15 minutes », et qu'à la fin de celui-ci, je commence à aller sur le net pour me renseigner sur la série en question, c'est que la magie à opérer. Avec Persons Unknown, c'est plus ou moins ça. Il y a du potentiel, on a envie de voir la suite, de savoir ce qu'il se passe au juste, mais il y a un mais et ce mais est très important. Il manque quelque chose dans tous les aspects de la série, et cet épisode, égal aux deux premiers en terme de qualité confirme parfaitement ce sentiment.
Cette semaine c'est le boule de moira qui est à l'honneur
Lourdingue.
Avec un titre de paragraphe pareil, on se doute bien que je ne vais pas être très gentil dans mon analyse, mais voilà bien le défaut principal de la série, et malheureusement, je ne parle pas d'un aspect en particulier, mais de tous. On dispose, avec cette série, de tout ce qui pourrait en faire une référence ou au moins un bon divertissement : il y a du mystère, des protagonistes à connaître avec une sympathie potentielle, de jolies prises de vue, un filtre intéressant, une atmosphère prenante et des pièges sadiques à la « Cube » comme on les aime. Cela dit, toutes ces ingrédients qui font normalement partie des recettes qui fonctionnent sont soit mal dosés, soit de mauvaise qualité. Le mystère est structuré maladroitement car on nous le pose comme un mystère mystérieux et ouh la la vous allez voir comme on va être mystérieux parce que tout est mystérieux : lourdingue. Les sept héros ont une personnalité et une psychologie académique que l'on a vu partout ailleurs, sans aucune subtilité, tant et si bien que je me demande si ce n'est pas bâclé exprès pour laisser le téléspectateur se concentrer sur l'intrigue... OK, mais quel facilité lourdingue. Les prises de vue et la réalisation en générale sont à peu près soigné, mais il manque une pointe de subtilité et d'audace qui n'auraient pas fait de mal; le filtre de caméra et les petits effets de narrations sont travaillés, mais bâclés, et enfin l'atmosphère et les pièges se noient dans les précédents défauts et ne parviennent pas, par manque de subtilité certainement, à nous faire entrer dans la série.
Ce troisième épisode enfonce le clou des deux premiers. Je dis plus haut qu'il est d'une qualité égal aux autres et dans ce cas là, c'est franchement péjoratif. Les protagonistes de l'aventure sont coincés dans un village très étrange ou tout est mystérieux. Ils ne savent pas pourquoi ils sont là, ils ne savent pas non plus qui les a enfermés, ce que font là les employés chinois et le veilleur de nuit, et comment on peut sortir de cet endroit. On ne sait pas qui ils sont, ni où ils sont, ni même encore qui sont ces gens qui enquête sur leurs disparitions. Alors oui, on aime le mystère, mais tous les mystères, pour être intriguant et valables doivent se poser sur des bases crédibles et intéressantes avec des implications plus ambitieuses et une structure clairement posée. C'est ce qui a fait l'intérêt de Lost et son succès. Tout était également incompréhensible, mais les personnages étaient intéressants, avec une vraie histoire qui donnaient de la matière et un but à tout cela. Vous me direz : ça fait à peine trois épisodes, ce à quoi je répondrais : ça fait DEJA trois épisodes, soit deux heures sans fondement ni matières et donc deux heures que le téléspectateur ne dispose d'aucun point d'entrée dans une intrigue quelconque, si tant est que celle-ci existe.
"Si j'ai la classe ? Tu crois pas que la photo parle d'elle même tocard !"
Fait exprès ?
Alors comme me le disait Taoby, on peut se placer du point de vue de celui qui regarde la série sans se poser de question, et surtout sans s'attarder sur des ambitions démesurées. Je n'accroche pas sur ce point. Moi je crois surtout que les pressions en matières d'audiences sont désormais tellement fortes qu'on ne prend plus le temps de poser les bases d'une histoire et que l'on se jette désormais à corps perdu dans le vif du sujet en espérant que les gens accrochent en nombre suffisant pour disposer d'un budget qui permettra plus tard d'établir un fondement à l'histoire. Je ne sais pas si je suis vieux jeu, mais pour moi une bonne histoire doit disposer d'un background solide pour être crédible, car c'est ce même background qui va permettre de créer une mythologie qui deviendra la carte d'identité de la série. Là on est dans un Cluedo géant ou le seul intérêt réside dans la curiosité légitimement humaine de savoir pourquoi la femme elle doit tuer son voisin pour sortir, et pourquoi le mec il est con comme un balai, et qui c'est qui est derrière la caméra. C'est presque du Loft Story, et on est pas loin d'une mise en abime de télé-réalité. Et moi je dis oui, mais NON. Cette série a du potentiel, et elle peut désormais soit se poser, au risque de perdre quelques téléspectateurs de TF1 ou de ses équivalents américains, pour faire ensuite partir une intrigue qui pourra la faire s'étendre sur plusieurs saisons, soit continuer comme ça et s'écraser sur le même mur où git un certain FlashForward.
Tiens ? il s'habille en orange maintenant super Mario?
J'espère qu'il y a de la matière derrière, mais comme désormais je me méfie, je vais contenter de mettre la moyenne, vu qu'on se contente de me mettre de la poudre aux yeux.
A suivre avec des pincettes.
Ce que j'ai aimé :
- La réalisation
- La photographie
- L'intrigue
- Le mystère
Ce que je n'ai pas aimé :
- La réalisation
- La photographie
- L'intrigue
- Le mystère
- Et aussi les personnages sans saveur
Note: 10/20