Des taxis et des hommes.
Pendant que Bill le con fait du chantage à Charlie le triste, Joe la classe accompagne Janet l'insupportable qu'un taxi est venu chercher pour l'emmener en dehors de la ville, alors que Moira la folle se cache tellement bien qu'on ne la voie pas, ou juste sur une scène avec Graham le soldat, et que Tori la capricieuse devient complètement folle dès qu'elle se met une robe rouge. Voilà pour le résumé de l'épisode.
Nous sommes enfin devant un épisode qui va nous permettre de prendre le temps de réfléchir un peu à l'intrigue, profonde s'il en est, de la série. On met quelques instants de coté tout le monde pour se pencher sur Joe et Janet en aparté et développer le thème de l'emprisonnement sous une autre facette et de manière un peu maladroite, celle de la liberté.
Les évadés.
Joe et Janet sortent faire une balade en taxi mais manque de bol, le taxi tombe en panne. Pendant que le conducteur en profite pour leurs offrir du lait de coco, un gros camion explose le taxi par derrière et désintègre le gentil taxi driver. Ce n'est pas grave, dit Joe, on va marcher. Et ils marchent jusqu'à la tombée de la nuit ou ils trouvent une petite cabane fort opportune en cette heure tardive. Joe et Janet décident de regarder les étoiles, et Janet, qui connait vachement bien les constellations, nous indique qu'ils se trouvent dans l'hémisphère nord pendant que la caméra s'éloigne dans un fondu sonore et visuel peu subtil. Au petit matin, toutes les abeilles du monde sont venues leurs rendre visite et Joe, qui est allergique à leurs piqures se dit qu'il est temps de partir. Après avoir croisé de nouveau le gros camion, qui passent tous les jours par là, et qui s'est même arrêté pour les saluer sans succès, vu que ces derniers se cachent parce qu'ils ont peur des gros camions (stress post traumatique de la veille sans doute) nos deux compères reviennent en ville fatigués pour passer la nuit ensemble.
Je ne sais pas s'il y a une parabole dans cet épisode, et s'il y en a une qui me vient en tête, elle est tellement brouillonne que je ne vais pas m'attarder dessus. Ce qui me plait ici, c'est que la série se montre un peu plus clair sur ses intentions: traiter de l'enfermement. Les protagonistes ont été enfermés dans une chambre alors qu'ils avaient la clef, puis se sont enfermés tous seuls dans l'hôtel parce qu'ils avaient peur de sortir, puis dans la ville parce qu'elle est clôturée de champs magnétiques, et enfin dans la région, car on ne peut pas partir sans revenir au point de départ. Cet aspect là est intéressant, car même si cela nous fait quand même un peu penser à The Prisonner, le fait d'étendre la superficie de la cellule tout doucement de cette manière apporte un aspect psychologique intéressant. Cela étant dit, j'ai extrêmement peur des intentions finales de tout ça. J'ai peur d'arriver à un jeu de télé-réalité pour milliardaire en mal de sensations, ou quelque chose dans la genre. En attendant, l'arc scénaristique de la balade en taxi m'a plu, et la scène des abeilles est pour le moment ma scène préférée de ces quatre premiers épisodes.
Un mec relou.
Bill est méchant. Je pense que c'est ce qu'on veut nous faire comprendre, pas vous? Sérieusement, pourrait-on savoir pourquoi il est aussi con, méchant, lourd, opportuniste et hypocrite? Sa personnalité s'arrête-t-elle la? Il illustre un gros défaut de Persons Unknown, et l'épisode dont nous parlons enfonce le clou à grand coup de masse. Les personnalités des 7 protagonistes sont dessinés à la règle et au rapporteur, sans aucune demi mesure. On verse dans le cliché à chacune de leurs paroles, et sans aucune retenue. Alors d'accord, je comprends complètement que ce soit un choix artistique de nous présenter des personnages de manière si peu réaliste, mais pourquoi alors ai-je l'impression que ce n'est pas autant voulu que ça? Pour moi, on ne sait tout simplement pas par quel porte nous faire entrer dans l'histoire ni par quel moyen nous faire nous attacher à eux. A moins que le twist final nous donne une possible explication à tout cela.
Twiiiiist!
Le final de l'épisode est pas mal et je ne l'attendais pas. Comme je l'ai dit quelques lignes au dessus, il se pourrait que ce twist explique le fait que beaucoup de protagonistes sur-jouent leurs rôles. Peut-être que Joe n'est pas le seul à savoir pourquoi il est là, et à devoir « jouer » les héros. Ce serait sympa que chacun sachent pourquoi il est là, mais que personne ne sache que les autres savent pourquoi ils sont là. Je me permet cette fantaisie vu que visiblement Joe sait des choses, mais ne sait rien de Janet. En tout cas ce twist apporte un peu d'audace, et cet épisode mérite plus que la moyenne vu qu'il relève légèrement la barre.
Il va falloir continuer sur cette lancée et éclaircir le tout pour consolider les maigres bases que cet épisode a posées sans trop en dévoiler non plus. Ça va être dur, oui, mais c'est ce qui fait les grandes séries à mystères.
Ce que j'ai aimé:
- On agrandit la cellule de manière intéressante.
- La scène des abeilles.
- Un peu d'audace, et un twist réussi.
Ce que je n'ai pas aimé:
- Tori est folle tout à coup
- Les personnages sont des clichés
- Un filtre ne suffit pas à faire une bonne photographie
Note: 12/20