Le pitch
Eric Judor veut faire un film sérieux avec des gens qui chantent.
Running gag, nains, etc.
Ce qui manque dans Platane, c'est un "Once per Episode". En effet, déjà qu'il n'y a pas d'unité de lieu. Pour ne pas perdre le téléspectateur, c'est bien de lui donner des repères. Dans "Police Squad", tous les épisodes avaient sa séquence avec l'informateur cireur de chaussure, par exemple. Ici, rien de tel. Mais, à défaut de repères entre les épisodes, cet épisode nous offre une répétition d'un gag, avec des variations minimes qui amènent le rire. Une sorte de AAA'. Cette séquence est celle de la visualisation par Eric Judor de son projet de film qui se transforme. La première fois qu'on la voit, c'est déjà drôle, parce qu'il y a des nains. Oui, les nains, c'est drôle. Je sais que notre éducation nous a appris de ne pas rire à la vue d'un nain, parce que cela ne se fait pas et que cela peut faire souffrir celui-ci, mais c'est drôle. Observez un enfant qui n'a jamais vu de nain en voir un pour la première fois, il s'étouffera de rire. La vérité sort de la bouche des enfants. Et, cette vérité, en l'occurence, n'est qu'éclat de rire. Mais, les bien-pensants nous empêchent ce rire au nom de la dignité humaine, quitte à mettre des nains au chômage. Ainsi, le maire de Morsang-sur-Orge a fait interdire un spectacle de lancer de nains au nom de la dignité humaine. Et cela a été confirmé par un arrêt du Conseil d'Etat du 27 octobre 1995, au nom de l'ordre public. Mais, revenons en à nos nains. Donc, ces nains sont déjà drôles la première fois, mais quand il y a une petite modification sur eux lors de la séquence suivante, à savoir la mise en place d'une broche en forme de banane là on se marre. Donc, la construction de l'épisode est plutôt réussie.
Eric Judor n'est pas très très gentil
Depuis le début de la série, Eric Judor dit vouloir en finir avec le comique de dénigrement, sauf qu'il ne fait que ça. C'est un procédé comique classique : prétendre l'inverse de ce que l'on fait. Il y a finalement une vrai fatalité dans le sens tragique du terme dans le personnage d'Eric Judor. Il essaye de fuir ce qu'il est sans pouvoir y parvenir. C'est Oedipe qui voulant échapper à son destin finit par le faire s'accomplir. Eric Judor en voulant abandonner son humour dénigrant se met dans des situations où il ne peut s'empécher de l'utiliser. Et, dans cet épisode, il y en a une qui s'en prend plein la tête. Non, je ne parle pas de Clotild Courau, et le beau coup de pied qu'elle se prend. Je fais référence au clash avec la stérile. Voir autant de méchanceté, tant de douleur avec si peu de réaction d'Eric Judor est juste hilarant. Ceci dit, le reste de l'épisode est loin d'être au même niveau. L'autre victime de dénigrement se sont les Noirs (cela passe, car le rire ne vient pas de la blague raciste, mais du moment de solitude qui la suit), personnifié ici par le Luc Besson zaïrois. D'ailleurs, l'acteur, qui le joue a autant de potentiel comique que ses figurants de collaborateurs. Peut être aurait-il dû tous les remplacer par des nains ?
Ce que j'ai aimé
- Les nains
- La méchanceté d'Eric Judor
- L'autocentrisme d'Eric Judor
Ce que je n'ai pas aimé
- Clotilde Courau (pas drôle)
- Les personnages secondaires
- La voix de Luc Besson
Ma note 13/20
Serivore
