The Hangover III: Santa Barbara
Alors qu'il célèbre le départ à la retraite de Jim, Juliet abandonne Shawn et Gus à une fête qui va alors basculer dans un débauche d'alcool et de drogue tel qu'à leur réveil, les deux hommes ne se rappellent de rien. Totalement privé de souvenirs, les deux comparses découvrent Woody et Lassie enlacés dans leur bureau, victime du même black-out qu'eux. Tout ce qu'ils savent est qu'un homme est mort et que le pistolet de Carlton a été déchargé trois fois.
Résumé de la critique
Un épisode vraiment drôle que l'on peut détailler ainsi :
- un épisode qui part d'un hommage et sort le show de sa routine
- une association de personnage excellente
- un épisode qui s'essouffle fatalement
- deux héros pas encore adultes
La gueule de bois du dimanche matin
L'épisode démarre comme un hommage direct à The Hangover avec un quatuor de garçons composé de Shawn, Gus, Lassie et Woody, le médecin légiste toujours aussi allumé. On craint l'hommage trop appuyé pourtant l'épisode va vite se démarquer du film original en posant un principe de base : quelqu'un est mort, tout pointe directement sur Lassiter et Shawn est incapable de fonctionner avec la gueule de bois. La scène où James Roday sombre dans la panique est assez forte, suffisamment pour donner une vraie crédibilité à cette histoire, dépassant alors le registre du simple clin d'oeil.
Au contraire de la semaine dernière, les héros de Psych ne peuvent pas compter sur les Shawn Flashs pour progresser, hormis dans un dernier acte un peu moins ambitieux avec le retour un peu forcé d'Henry. L'intrigue a alors le mérite de proposer une progression cohérente, passant par des séquences d'autopsies hilarantes qui fournissent avec beaucoup d'adresse les éléments nécessaires à l'enquête. Entre sous-entendus et dissimulation de preuves, le quatuor s'en donne à coeur joie, s'efforçant de tenir le détective O'Hara le plus à l'écart possible.
Les gags fusent à un rythme élevé, jouant sur le décalage entre les habitudes du show et cet épisode unique et surprenant qui s'amuse avec ses propres références. Au-delà du simple délire, les auteurs ne laissent rien au hasard, profitant de la plume remarquable d'Andy Berman qui maîtrise parfaitement de la mécanique de la série.
Des comédiens en parfait adéquation
Evidemment, cet épisode ne fonctionnerait pas sans une parfaite synergie entre les comédiens, les auteurs les mettant en avant à tour de rôle avec beaucoup de réussite. Le plus extraordinaire reste Timothy Odmundson, incarnant un Lassiter complètement à côté de la plaque et incroyablement drôle, surtout lors des séquences d'autopsie où il conserve coûte que coûte ses lunettes de soleil. Son duo avec Woodie est une grande réussite, le légiste apportant une touche de folie supplémentaire à l'épisode, permettant ainsi à Shawn de se concentrer sur l'enquête.
Il reste un Gus totalement allumé, offrant l'occasion à Dulé Hill d'en faire des tonnes, peut-être même un peu trop lors d'une scène finale un peu faible. Le comparse de Shawn prend l'espace laissé par un James Roday plus concentré que d'habitude, surtout que l'alcool et la drogue l'ont poussé à s'engager un peu plus avec Juliette. Cette inversion ouvre une porte intéressante que Shawn referme avec délicatesse, ne faisant que renforcer l'impression de solidité du couple qui apparaît ici encore plus insubmersible.
La saison pose en tout cas clairement les bases d'une mise en péril forte du secret de Shawn, lequel est à chaque fois mis en difficulté de ce point de vue. Une bonne idée pour un épisode qui prouve que Psych sait s'amuser avec ses propres habitudes, avant un épisode trois qui va revenir à une construction thématique classique.
Un récit victime de sa propre construction
Tout comme le film "The Hangover", Psych est victime de cette construction reposant sur une succession d'effets de surprise qui finissent par fatiguer. L'intégration de Henry dans cette intrigue ne se montrera pas assez convaincante pour relancer une intrigue qui cherche à revenir à une forme classique. La gueule de bois passée, la série retrouve sa dynamique habituelle, cherchant avec maladresse à justifier certains aspects obscurs de l'intrigue avec une succès plus que discutable. L'humour est encore présent, mais la légèreté et l'efficacité du démarrage s'est évanoui, fournissant une scène finale excessive et peu crédible.
C'est une fois de plus en sortant de sa routine et en changeant sa mécanique que l'épisode est le plus réussi, retrouvant ce grain de folie irrésistible typique de la série. Très ambitieux, cet épisode prouve que la série de Steve Franks est encore capable de se réinventer, même au bout de six saisons particulièrement créatives. L'abandon des séquences avec mini Shawn est plutôt bien vu, celle-ci enfermant fréquemment le show dans uns structure trop prévisible que ce scénario parvient avec adresse à contourner.
Un passage à l'âge adulte inévitable
Psych propose un épisode particulièrement intéressant, d'autant plus qu'une fois drogué, Shawn se conduit en adulte responsable et tente de renforcer sa liaison avec Juliette. Du quatuor, il est le plus censé et le moins hystérique, prouvant qu'une évolution qui fait froid dans le dos a bien commencé et entraine de sa part une vraie colère : Spencer est en train de passer à l'âge adulte. Si son duo avec Gus offre encore quelques scènes irrésistibles, la série s'amuse à transformer lentement son héros en son pire cauchemar : un adulte responsable.
En conclusion, un très bon épisode de Psych qui prend pour point de départ une vilaine gueule de bois pour provoquer une enquête à rebours particulièrement drôle et bien construite. Timothy Odmunson en tête, les comédiens nous offrent une succession de scènes hilarantes, dépassant vite le cadre du simple hommage pour produire un épisode vraiment cohérent. Le thème de la saison apparaît ici clairement, à savoir la fin de l'enfance pour Shawn qui se montre enfin un peu plus responsable une fois désinhibé par la drogue et l'alcool.
J'aime :
- les comédiens excellents, avec une faveur personnelle pour Lassiter
- la construction de départ très bien pensée
- un humour assez irrésistible
- un récit très dynamique
Je n'aime pas :
- le passage avec Henry mal intégré à l'intrigue
Note : 14 / 20
Du très bon Psych, avec un hommage appuyé à The Hangover et une troupe de comédiens qui semblent beaucoup s'amuser et nous avec. Même si l'épisode s'essouffle un peu au final, l'intelligence du récit et la qualité d'écriture d'Andy Berman donne un épisode vraiment très drôle.