Critique : Psych 6.05

Le 11 novembre 2011 à 08:43  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode laborieux, mal construit, à la conclusion peu crédible mais qui réserve heureusement quelques scènes assez drôles.
Par sephja

Critique : Psych 6.05

~ 8 minutes de lecture
Un épisode laborieux, mal construit, à la conclusion peu crédible mais qui réserve heureusement quelques scènes assez drôles.
Par sephja

Take me out to the ball game

Depuis toujours, Shawn est un fan de l'équipe de base-ball de ligue mineure de Santa Barbara et d'une de ses anciennes vedettes, Cal Eason. Lorsque le coach de l'équipe vient lui proposer une enquête sur le décès de son assistant d'une crise cardiaque, Shawn n'hésite pas et demande de pouvoir s'infiltrer au sein de l'équipe. Mais, alors qu'il se rêvait parmi le roulement des batteurs, Shawn se retrouve assistant chargé des serviettes pendant que Gus hérite du costume de la mascotte. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode poussif que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue mal inspirée et poussive 
  •  un rapport père-fils qui fournit les meilleures scènes 
  •  quelques idées ne font pas une histoire 
  •  le base-ball est un sport de mélodrame, pas de comédie 

 

 

Strike three. You're out ! 

Après le football américain dans la saison deux, Psych s'intéresse au milieu du base-ball, inscrivant son épisode dans la grande tradition des films autour de ce sport, genre typiquement américain et source intarrissable de parodie. L'occasion était idéale pour offrir un terrain de jeu à Shawn et Gus, surtout que l'épisode propose des guest-stars de renom comme Michael Trucco et Danny Glover pour les épauler. C'est d'ailleurs lui qui va venir chercher Shawn, plaçant d'office Lassiter et Juliet sur la touche, ce qui va s'avérer une erreur indéniable, la série perdant avec le duo les personnages qui structurent les épisodes. 

Tout est en place pour offrir un bon divertissement et pourtant rien ne va vraiment fonctionner, hormis quelques séquences sur lesquelles je reviendrais plus tard. Shawn est trop présent, multipliant les diversions au point que l'enquête devient presque impossible à suivre, le fil de ses idées passant trop rapidement d'un suspect à l'autre. La scène de dispute géante entre les membres de l'équipe est désastreuse tant elle ne fait l'objet d'aucune construction et d'un manque de maîtrise effarant du récit.

Très vite, le constat s'impose, les auteurs sont en panne d'inspiration et font des tentatives dans différentes directions pour combler les quarante minutes de l'épisode. Pourtant, l'équipe créative cherche à bien faire, mais rien n'y fait, cette scène de bagarre géante sur le terrain de base-ball prouve l'impossibilité de construire toute une intrigue autour de Shawn. Trop confus et pas assez structuré, le médium de Santa-Barbara perd vite sa capacité d'analyse et embarque la scénario dans une succession de rebondissements sans queue ni tête.

 

La famille et le base-ball 

Heureusement, quelques scènes viennent rattraper le reste de l'épisode, en particulier la première où le père de Shawn élimine son fils à la dernière base. Evidemment, Henry triche un peu, mais la réaction de Shawn envers lui est très intéressante tant le père et le fils semblent se retrouver comme rarement autour de cette passion. Durant tout l'épisode, jamais les Spencer ont paru aussi proches, Corin Bernsen se montrant impulsif et capricieux par rapport à toute cette affaire, laissant des regrets sur le peu d'exploitation que les scénaristes font de ce duo. 

La séquence d'ouverture est vraiment réussie tant James Roday parvient à nous convaincre de la sincérité de son personnage dans la passion pour ce sport. Seulement, une fois son père hors de l'écran, le fils Spencer semble un ton en dessous, peinant à se montrer crédible en coach assistant, à l'exception d'une courte séquence où il parvient à lire les signaux de l'équipe adverse. A peine esquissée, cette idée apporte pourtant un peu de crédibilité à l'histoire, avant de sombrer dans une bagarre générale qui marque le glas de l'épisode.

La scène du bar, plutôt amusante, est la dernière de l'épisode à être parfaitement maîtrisée, posant des bases pour l'intrigue qui ne seront pas vraiment exploitées, l'enquête s'avérant être beaucoup trop facile. La dernière partie va donc constituer à créer artificiellement des rebondissements, alignant les invraisemblances et les séquences rajoutées à posteriori pour combler un contenu trop mince. Au final, un épisode qui laisse une impression négative à cause d'un dernier acte désastreux, mais possédait quelques bonnes idées de départ mal exploitées par la suite.

 

 

Un joueur ne fait pas une équipe 

Là où l'épisode échoue, c'est dans l'utilisation des différents personnages, en particulier Gus qui se retrouve enfermé dans un costume de mascotte peu intéressant. Le gag du numéro de claquettes est répétitif, donnant l'impression que l'équipe créative est arrivée au bout de l'exploitation comique de ce personnage. De même, les raisons pour lesquelles il va se joindre à la mêlée lors de la grande bagarre laisse pantois, les pièces du scénario peinant à s'emboîter. Conçu autour de quelques rares idées, cet épisode est la preuve que Psych ne peut se bâtir autour de son seul duo et a besoin d'une intrigue consistante pour fonctionner. 

L'absence de Lassiter et Juliet au sein de l'histoire entraîne un manque de concurrence qui nuit à Shawn, le poussant à ne pas se concentrer suffisamment sur l'affaire. Dans son poste d'entraîneur adjoint, Spencer vit son rêve, au plus près de son idole et n'a donc aucune raison de résoudre ce meurtre qui le renverrait à son quotidien. Le retour de Lassiter en fin d'épisode le poussera à se montrer plus dynamique avant une scène de course-poursuite en costume plus embarrassante que réellement drôle. 

Seul, Shawn Spencer ne permet pas de tenir un épisode qui ressemble un peu trop à son héros, incontrôlable et sans la moindre rigueur. Bourrée d'incohérence, le final a heureusement l'intelligence de verser dans la parodie avec l'arrivée de Wade Boggs, le champion de base-ball créant la diversion comique pour clore cette intrigue qui aura clairement duré vingt minutes de trop.

 

Base-Ball et comédie ne font pas bon ménage 

Temple sacré des Américains, le stade de base-ball n'aura pas beaucoup réussi à Shawn, peut-être parce que l'épisode ne sera que peu moqué de ce sport et ses pratiques (on est loin du Batty Baseball de Tex Avery). Trop respectueux de cette tradition typiquement américaine, Psych ne parvient pas à trouver le juste équilibre entre le délire et l'intrigue policière. Les deux aspects de l'intrigue finiront par se chevaucher lors de la scène de la bagarre générale, entrainant un dernier acte qui semble avoir fait l'objet de nombreuses rajouts. 

En conclusion, un épisode très faible, mal construit et pas suffisamment maîtrisé, les tentatives de délire comique l'ayant emportée sur l'intrigue policière. Tirant peu parti des personnages secondaires, l'épisode pèse tout du long sur les épaules de Shawn qui s'épuise dans tout le second acte à justifier des rebondissements artificiels et peu crédibles. Dommage car les guest-stars semblent s'être bien amusés, mais sans profiter de personnages vraiment fouillés qui leur aurait permis de jouer un vrai rôle dans cet épisode.

 

J'aime : 

  •  la scène d'ouverture 
  •  Woody et la pastèque 

 

Je n'aime pas : 

  •  Lassiter totalement absent 
  •  Gus et son numéro de mascotte ridicule 
  •  l'intrigue invraisemblable 
  •  la course poursuite en costume de mascotte ratée 
  •  la scène de bagarre générale ridicule dans le mauvais sens 

 

Note : 10 / 20 

Difficile à reconnaître pour le fan de Psych que je suis, mais cet épisode est mauvais, rarement drôle, à l'exception de quelques scènes citées ci-dessus. Seul à l'image, Shawn en fait des tonnes, mais ne parvient pas à rendre crédible une intrigue totalement invraisemblable et qui ne fait que trop tard le choix de l'autoparodie. 

L'auteur

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