Vol au-dessus d'un nid de Spencer
Lassiter célèbre son succès dans la résolution du meurtre de Sheila Hansen, assassinée par Bernie Bethel, un gérant de fond de pension multimillionnaire. La seule défense de celui-ci est de plaider la démence ce qu'il obtient à la surprise générale, Carlton étant plus que convaincu qu'il n'est qu'un simulateur. Henry Spencer choisit d'envoyer Shawn et Gus infiltrer l'asile où il séjourne, son fils devant passer pour un malade afin de gagner la confiance de Bernie.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue thématique classique qui offre quelques bons gags
- un traitement de la folie pas très subtil
- un épisode qui ne prend aucun risque
- la mode du placement produit
The Asylum
Pour cet épisode, Psych propose une nouvelle mission d'infiltration à Spencer qui va s'avérer un peu plus réussi que son séjour avec l'équipe de base-ball de Danny Glover. Cette fois-ci, Henry Spencer à l'idée de faire interner Shawn pour mieux révéler la supercherie de Bernie Bethel, le suspect de Lassiter ayant échappé à la justice en prétextant la folie. Interprété par l'excellent Brad Dourif, ce personnage va être au centre d'une intrigue qui va se révéler assez bien construite malgré un schéma des plus classiques.
Sans faire dans la subtilité, le show va donc confronter Shawn à la thérapie de groupe, alignant les clins d'oeil vers quelques films comme "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Milos Forman. Malgré tout, Shawn n'est pas Mc Murphy et le trait est un peu lourd, proposant une vision de la folie assez simpliste sans jamais jouer sur l'ambigüité. Pour évoquer la folie des différents patients, la série multiplie les références et s'appuie avant tout sur la qualité des seconds rôles. Le but est clairement de vendre une intrigue tout en poussant Shawn à un comportement extrême pour des scènes assez amusantes.
L'épisode est inégal, prévisible, un peu pauvre en contenu, mais fournit un divertissement agréable grâce à une intrigue très classique. Certes, l'occasion est manquée de pousser Shawn à s'interroger sur son évolution, mais l'épisode fournit quelques séquences assez drôles comme celle de la plante avec Lassiter, donnant au final un épisode peu original, mais assez amusant.
Une comédie pas toujours drôle
En envoyant Shawn et Gus dans une institution, la série se retrouve face à un risque important : celui de ne pas sombrer dans les clichés et l'humour idiot concernant la folie et son expression. Les auteurs font alors le choix assez simple de différencier clairement le comportement incontrôlable des patients et celui totalement simulé de Shawn qui ne perd jamais le contrôle. Le but est de produire un divertissement léger, tout en montrant un visage positif de la psychiatrie et de la folie comme une expression d'une vraie faiblesse intérieure.
Pour le cas de Gus, son intégration va se révéler plus compliquée, son personnage se retrouvant à faire le ménage et à jouer le rôle du méchant typique des thrillers psychiatriques. Les clins d'oeil sont multiples et amusants, mais l'idée d'inclure une intrigue romantique avec Vivienne se révèlent par contre assez peu intéressants. Burton occupe d'ailleurs une place peu enviable durant cet épisode, apparaissant sous un visage assez cruel surtout dans la dernière scène qui relève à mes yeux de la faute de goût pure et simple.
Durant cette scène, Shawn met du saxophone à plein volume pour pousser Bernie à réagir, entraînant chez celui-ci une crise de panique et une souffrance bien réelle. Ce passage se justifie pleinement par la nécessité et s'avère fournir un final plutôt intéressant, avant de virer au délire sadique lorsque Gus demande de laisser tourner la musique. Voir ainsi Dulé Hill exprimer une telle cruauté aurait pu être amusant, mais ne fonctionne clairement pas ici, laissant l'épisode se conclure sur cette séquence violente totalement gratuite et gênante.
Un épisode qui joue la sécurité
Si l'introduction peut paraître assez lente, elle possède l'avantage de mettre Jules et Lassiter en avant, les deux policiers de Santa-Barbara ne pouvant intervenir par la suite pour aider Spencer. L'occasion était parfaite de placer Shawn vraiment en danger ce que les auteurs vont faire lors d'une séquence vraiment réussie où il se retrouve entravé, incapable de prouver qu'il est vraiment sain d'esprit. Si l'idée est judicieuse, créant une ambiance un peu trouble vraiment intéressante, la suite va vite abandonner cette direction ambitieuse à l'aide d'un retour miraculeux de Gus.
L'occasion de s'apercevoir combien la série semble rechigner cette saison à faire prendre des risques à Shawn, jouant fréquemment la sécurité en offrant un épisode qui peine à produire des enchaînements cohérents. La fuite de l'asile, le retour miracle de Gus sont autant de facilités que le scénario se permet, masquant le manque de clarté de toute cette machination. Sans nuire totalement à l'épisode, l'intrigue est trop artificielle pour maintenir cette ambiance troublante que la scène du lit avait permis d'installer.
Au final, un épisode qui ne met pas assez Shawn en danger et se limite à nous servir un divertissement basique et sans grande prétention. L'occasion était pourtant bonne de questionner Shawn sur son besoin de mentir et de se faire passer pour un autre, masquant ainsi son véritable talent, mais aussi sa normalité.
Ceci n'est pas une pub
Certes, les placements produits sont une nécessité financière pour les séries en manque de financement, certes cela n'influe pas vraiment sur le scénario, mais il n'empêche que cette saison de Psych est prolifique en la matière. Ici, ce sont des petits bonbons qui trônent au beau milieu de l'image, après une marque de soda dans l'épisode 6x01 et celle d'une voiture fréquemment citée. Petit à petit, le show s'impose comme la série spécialiste du placement produit, même si elle reste aussi la moins hypocrite de ce point de vue.
En conclusion, un épisode agréable, mais qui propose une intrigue trop classique et artificielle pour soulever un réel enthousiasme. La scène finale et le manque d'intérêt de la storyline de Gus nuisent au visionnage et viennent s'ajouter aux quelques faiblesses d'un scénario pas vraiment original. Heureusement, quelques scènes vraiment amusantes et une séquence du lit intéressante suffisent à fournir le divertissement attendu, l'épisode trouvant en l'excellent Brad Dourif un second rôle particulièrement convaincant.
J'aime :
- la séquence du lit troublante
- la séquence où Lassiter ordonne à Shawn de bouger la caméra
- quelques répliques très réussies
Je n'aime pas :
- l'idée de départ pas assez exploitée
- le scénario assez flou
- la scène finale de mauvais goût
Note : 12 / 20
Un épisode très classique et plutôt confus qui s'inscrit dans une certaine routine et ne prend que le minimum de risques, offrant le divertissement attendu sans tirer profit du potentiel de l'idée de départ. Heureusement, quelques séquences amusantes et quelques répliques vraiment drôles donnent au final une intrigue amusante, mais sans surprise.