Après quatre saisons où les scénaristes commençaient doucement à tirer la langue niveau intrigues, j’étais plus qu’inquiet pour la saison 5 de Suits. Contre toute attente, cette dernière m’a donné envie de tout revoir. Les personnages évoluent enfin – notamment Harvey –, ce qui permet à l’équipe créative de prendre davantage de risques.
Le fil rouge du secret de Mike n’a jamais été la partie la plus divertissante de la série. Il faut dire que ce « secret » se retrouve aussi bien gardé que celui de Barry Allen dans The Flash. Ce qui attire dans Suits, c’est l’univers : de belles robes, de beaux costumes, de bonnes musiques et des acteurs plus que compétents. La saison 5 amorçait un changement de ton pour la série : moins d’humour, plus de drame. Faith, l’excellent dernier épisode de la première partie de saison 5, a pris le risque de définitivement révéler le secret de Mike au grand jour, tout en offrant une belle porte de sortie à tous ses personnages.
On assiste désormais à un mini-film de six épisodes pour clôturer cette saison 5. Blowback débute les hostilités, et quel début !
Mike est dans le pétrin
Première chose claire dans Blowback : Mike se retrouve dans un sacré pétrin ! Alors que son secret a été finalement révélé, une assistante du procureur suit l’odeur du sang et va tenter de faire craquer notre faux avocat préféré. À partir de ce moment-là, tout va s’empirer pour Mike. D’abord arrive son futur beau-père, le redoutable Robert Zane (Wendell Pierce revient !). Une salle vide, une simple lumière, deux acteurs et c’est parti. La scène entre les deux donne le tempo d’un épisode qui ne va jamais redescendre après être monté bien haut. C’est simple, on se croirait dans la mixtape de Barney Stinson.
On demande à Mike de lâcher Harvey mais, bien entendu, il refuse et se retrouve donc obligé de passer une nuit en prison. Cela va lui faire remettre pas mal de choses en questions dont, malheureusement, sa relation avec Rachel. J’aime bien les deux personnages ensemble, mais à chaque fois que du conflit est amené entre les deux, je trouve le procédé extrêmement forcé. Pour le coup, Mike se comporte vraiment comme un couillon. Je ne sens absolument pas le reste de leur intrigue, mais j’espère que Suits saura me contredire.
Harvey tente de sauver le monde
Voyant son protégé dans de beaux draps, Harvey n’hésite pas une seconde à voler à son secours. Si le personnage a beaucoup évolué – et est devenu bien plus sympathique – durant cette première partie de cinquième saison, il possède toujours cette propension à se croire au-dessus de tout. Il est intéressant de voir que, cette fois-ci, Harvey est dans le faux. Dans les précédentes saisons, Harvey et Mike luttaient contre de mauvaises personnes. Cette fois-ci, ce sont eux qui sont dans le tort. Aussi sympathiques qu’ils soient, ce sont eux les criminels. Cette inversion des rôles va être intéressante à voir par la suite.
Dans Blowback néanmoins, Harvey fait ce qu’il sait faire de mieux : crier, battre son adversaire avant même de passer au procès, ruiner les derniers restes de sa relation avec Scottie (une tellement sous-utilisée Abigail Spencer) et arriver finalement – avec l’aide de Mike – à trouver une solution pour que tout rentre dans l’ordre. Cependant, les problèmes sont loin d’être terminés pour Harvey, qui doit toujours faire avec la présence menaçante – même derrière des barreaux de prison – de Charles Forstman. Heureusement, il peut à nouveau compter sur Donna, qui revient travailler pour lui. Comme pour Mike et Rachel, je ne suis pas trop convaincu par cette décision : les personnages ont bien réussi à s’affirmer en-dehors de leur relation, cela aurait été préférable de les voir encore séparés pendant un moment.
Les manigances sont de sortie à Pearson-Specter-Litt
Alors que Mike et Harvey sont occupés, Jessica est toujours dans le viseur de Jack et Daniel Hardman. Les manigances de bureau ont toujours représenté une des moins bonnes parties de Suits à mes yeux, et la tendance continue dans cet épisode. Beaucoup de concours d’égo, de discussions pour montrer qui est le dominant, bref, rien de nouveau. J’apprécie toujours autant de voir que, dans cet univers hyper masculin – et d’ailleurs hyper blanc –, c’est une femme noire qui domine. Néanmoins, cela devient très répétitif après cinq saisons.
C’est pour cela que le rôle de Louis se révèle crucial dans Blowback. Le personnage – bien que mon préféré – reste toujours une énigme pour moi ; les scénaristes l’ont tellement fait changer de camp durant cinq saisons qu’il est dur de savoir où sa loyauté est. Cependant, il est – depuis le début de la saison 5 – sur le chemin de la rédemption, et les scénaristes utilisent parfaitement l’ambiguïté régnant à son sujet. Cela donnera lieu aux deux meilleures scènes de l’épisode : la première avec Donna, la seconde avec Jessica. Toutes les deux empreintes d’émotion, d’amour même, elles montrent encore une fois que c’est dans ses personnages que la série est à son meilleur.
Blowback montre que la saison 5 de Suits est définitivement la meilleure de la série. Tension, drame et petits moments d’émotion se retrouvent parfaitement dosés dans un épisode qui possède très peu de défauts. Suits recommence en pleine forme !
J’ai aimé :
- Revoir tout le petit monde de Suits.
- Un sentiment de tension qui ne s’en va jamais.
- Le retour de Wendell Pierce en tant que Robert Zane, et la décision de faire de lui le « méchant ».
- Les interprétations d’acteurs, toutes au point.
- Le moment d’émotion entre Harvey et Donna.
- Celui entre Louis et Jessica. Les deux ont une interprétation différente du Seigneur des Anneaux.
- Celui entre Louis et Paula : j’ai dit à quel point j’adorais Louis ?
Je n’ai pas aimé :
- Le gaspillage d’Abigail Spencer.
- Le retour de Trevor.
- J’aime pas trop la tournure que prend la relation Mike/Rachel.
Qui a dénoncé Mike ?
Blowback ne s’occupe quasiment pas de l’identité de la personne qui a pu dénoncer Mike. Les suspects sont nombreux, et la révélation va sûrement être réservée pour la fin de la saison. En tous les cas, ce n’est ni Scottie, ni Trevor. Cela laisse tout de même de la place à une belle tripotée de suspects.
Ma note : 15/20.