Les césures à la USA Network me donnent des migraines. Que ce soit Covert Affairs ou White Collar (sniff sniff), le découpage en deux parties de saison distinctes a souvent pénalisé la série en question. Du côté de Suits, c’est un peu la même chose. Dans l’idéal, les parties A et B d’une saison donnée seraient totalement indépendantes ; en pratique, l’histoire continue souvent entre le dixième épisode et le onzième, sauf qu’il y a cinq/six mois entre les deux !
Oui, mais. Cette saison, les scénaristes de Suits ont parfaitement maîtrisé leur intrigue, rendant pour une fois cohérent le découpage opéré par la chaîne. On est donc face à un mini-film de six épisodes, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il avait bien commencé ! Blowback envoyait du bois, qu’en est-il de Live to Fight ?
Une plongée dans le passé de Donna
S’il représente l’une des plus grandes qualités de Suits, le personnage de Donna n’a jamais été réellement développé. On ne sait absolument rien d’elle, excepté qu’il semble que tout ce qui se passe dans sa vie a un rapport avec Harvey. Dès lors, ces flashbacks vont dans la bonne direction : nous permettre de mieux comprendre Donna Paulsen. La secrétaire intrépide se voit confrontée à une situation difficile : son père est amené pour répondre d’un deal réalisé sept ans auparavant. Tout cela est évidemment un move d’Anita Gibbs pour mettre Donna dans une situation perdante-perdante. Soit elle dénonce Harvey, soit son père sera poursuivi.
Bien évidemment, les liens entre Donna et son père ne peuvent pas être très forts alors qu’ils sortent de nulle part. Toutefois, l’équipe créative fait un assez bon travail pour rendre leur relation crédible, notamment dans le tout premier flashback, où une jeune Donna console son père, qui a perdu tout l’argent de sa famille. En elle-même, l’histoire n’est absolument pas originale. Elle offre néanmoins un joli contraste entre la personne qu’était Harvey et celle qu’il est aujourd’hui. C’est toujours aussi pénible de voir qu’Harvey est toujours celui qui sauve Donna mais, bon, je connais mon Suits.
Mike a la tête sous l’eau
Du côté de Mike, la situation ne s’améliore pas. Gibbs est toujours après lui, et semble être capable de tout pour le coincer. Si cette décision scénaristique est juste pour décrédibiliser celle qui attaque Harvey et Mike, cela contribue néanmoins à ne pas relâcher l’étau qui se trouve autour de notre cher faux avocat. On le voit courir un peu partout pour obtenir des solutions, sans jamais voir la lumière du jour. Et lorsqu’il entraperçoit une sortie de crise, la porte se referme violemment sur ses doigts.
Au milieu de tout cela, il y a la relation entre Mike et Rachel : les deux semblent irrémédiablement s’éloigner l’un de l’autre, séparés par une affaire qui révèle les non-dits accumulés depuis le début de leur idylle. Je suis toujours aussi peu convaincu par la direction que prend cette partie de l’intrigue, notamment parce qu’il semble avoir une envie de faire de Rachel la « méchante » de l’affaire. C’est idiot, surtout que la jeune femme est dans le vrai, et pense à sa relation d’abord. C’est intéressant d’avoir un autre point de vue, mais cela peut être fait d’une manière plus subtile. Mais bon, encore une fois, je sais ce que ma série est, et je l’apprécie quand même.
L’épisode des retours !
Live to Fight voit plusieurs anciens personnages faire leur retour. C’est dans ces moments-là que les scénaristes doivent être contents que Rachael Harris et D.B Woodside travaillent à nouveau dans la même série – Lucifer. Parce que oui, Suits fans : Jeff Malone et Sheila Sazs reviennent dire bonjour !
L’efficacité de leur retour est contrastée. Sheila est celle qui a envoyé un mail suspectant Mike de fraude. Louis vient la voir, pour tenter de lui faire changer d’avis, et surtout pour l’empêcher de dire qu’elle était la source anonyme. L’entrevue entre les deux est chargée en émotion, Rick Hoffman maîtrisant parfaitement son personnage. Cependant, Sheila souffre du fait d’être trop éloignée de l’action principale : on ne la voit interagir qu’avec Louis. Certes, c’était déjà le cas lorsque son personnage vivait encore avec Louis, mais l’impact de ses décisions – pourtant majeur – ne se fait pas réellement sentir.
En ce qui concerne Jeff, la donne se révèle différente. D.B Woodside ramène son charisme et sa prestance dramatique et, cette fois-ci, il interagit avec plusieurs membres du cast. Il y a évidemment Jessica, avec qui il menait une relation personnelle, mais également Mike. La scène entre ce dernier et Jeff représente Suits à son paroxysme : un homme crie sur un autre, le menace physiquement, et le force à faire ce qu’il demande. Bien que très divertissante, cette scène souffre du fait que ce qui se passe entre Mike et Jessica soit trop compliqué.
Live to Fight opère une accalmie après Blowback. Les scénaristes prennent le temps de poser les enjeux, faisant revenir des visages connus, mais nous permettant également d’en découvrir un peu plus sur Donna. Un épisode solide, comme Suits a pris l’habitude de délivrer dans sa saison 5 !
J’ai aimé :
- En découvrir un peu plus sur Donna.
- Le retour de Jeff ! Quel homme que ce D.B. Woodside.
- Le retour de Sheila.
- Harvey a quand même bien évolué.
- Gretchen ! Qu’est-ce qu’elle est bien cette femme !
Je n’ai pas aimé :
- J’ai pas trop compris ce qui se passe entre Jessica, Mike et Rachel, mais je suis content que ça soit terminé.
- Je n’aime pas trop l’idée de faire de Rachel la « mauvaise » personne. Surtout que bon, dans l’affaire, c’est elle la plus sensée.
- Le clash entre Rachel et Donna. For-cé.
- J’étais content de revoir Sheila, mais l’impact du retour se révèle mineur.
Ma note : 13/20.