J'entends parler de The Shield depuis 2002, depuis cette époque ou une série TV, ça me servait à passer le temps quand il n'y avait pas de Jeux Vidéos chez la famille. Non, ma vie n'est pas si triste que ça, mais j'avais vu un épisode par-ci, un par là, sans vraiment y prêter attention. Depuis, les points de vue de mon entourage ayant vu tout ou partie de cette série sont unanimes : The Shield : c'est de la bombe.
Mais comme je me méfie de ce genre de série, qui se veut à part, comme je voyais souvent un peu partout la tête de Mr Michael Chiklis, et surtout comme les Emmys Awards et Golden Globe ne me font ni chaud ni froid, je me suis dit que je pouvais passer à côté de cette série sans regret. Erreur.
Brut de décoffrage
Dès la première image, on est en terrain inconnu. Pas de générique, une entrés en matière plus cinématographique que télévisuelle, un cadrage qui suit les protagonistes, aucun effet de caméra, tout juste ce petit filtre propre aux shows américains. On entre dans du brut de décoffrage, on ne se sent pas pris par la main par un gentil réalisateur qui a tout fait pour que toute la famille soit réunie devant sa série.
Le langage est ordurier, la trame sort du conventionnel « meurtre enquête résolution », on est dans un pilote qui nous familiarise avec les personnages. Evidemment, il y a un fil conducteur, l'histoire d'une fillette enlevée par des pédophiles, mais le brodage autour est si rondement mené qu'on assiste plus au préambule d'une grande histoire qu'à la résolution d'une enquête par une équipe de cerveaux et de muscles, qui ont des histoires parce qu'il faut donner de la profondeur à leurs personnages
Brute au grand coeur
Parlons-en, d'ailleurs, des personnages, ou plutôt, du personnage, car je n'en ai pas assez vu pour vous en dire plus sur les coéquipier de Vic Mackey, tout en en ayant assez vu pour vous donner mes premières impressions sur ce dernier. On lui donne un rôle qui s'annonce « gros bras », un rôle qui semble si facile et cliché que j'ai peine à croire que j'ai autant accroché à son jeu. Un Bad_boy flic, vous avez déjà vu ? Moi oui. Souvent. Au cinéma, à la télévision, on nous en a servi en veux-tu en voilà. Mais la c'est juste. Oui, juste: Juste.
Il parvient à avoir assez de charisme pour qu'on s'attache à lui sans pour autant nous donner cette vague impression de super bad-flic, qui a toujours la petite phrase pour rire, et qui est super, parce que c'est classe, et bad, parce que les filles aiment bien. Là, Vic Mackey tient un rôle qui réussit à apparaitre, après seulement 44 minutes, profond et complexe. On ne nous livre absolument rien de son passé, et le jeu de Michael Chiklis suffit à lui donner une épaisseur que Simon Baker n'arrivera pas à donner à son Mentalist de personnage en une saison.
Rythme Brut
Autre point intéressant: le rythme est soutenu et ce, sans fioritures. On ne s'ennuie pas et vous me direz, c'est bien normal pour un pilote, tout est frais, on découvre, mais justement, sans procédés haletants à la 24, ni montage ultra rapide comme sait le faire Tony Scott, ni même encore avec effet et images de synthèse sur musique rythmé d'un épisode des experts, chaque image à son importance, chaque plan fait avancer la trame, tout est à sa place. Naturellement, on attend de voir un épisode stand alone, pour réellement juger des qualités de mise en scène et situation, et surtout, voir si on parvient à ne pas s'ennuyer une seconde durant les sept saisons (ce dont je doute tout de même fortement).
Brut de pomme (désolé, j'en avais plus)
The Shield est donc une série aux accents impertinents et arrogants qui s'en tire très bien. On y trouve bien quelques petits défauts, comme quelques zooms pas encore au point, comme dans les premiers épisodes de Battlestar Galactica, ou encore certains personnages qui ne semblent pas encore bien en place, ou simplement éclipsés totalement derrière Mackey, mais je vous suggère de vous pencher sur ce pilote pour vous faire votre propre idée, et nul doute que comme moi, vous aurez envie de voir la suite.
Ce que j’ai aimé:
- Vic Mackey et son interprète
- La réalisation simple et soignée
- L’arrogance et l’impertinence qui sonnent « juste »
- On ne s’ennuie pas une seconde
Ce que je n’ai pas aimé:
- Quelques zooms et dé-zooms assez désagréables.
- Certains personnages un peu transparents dans l’équipe.
Note: 15/20