Une dernière petite chance, un infime espoir
L'explosion atomique a rayé l'entrepôt de la carte, réduisant en miettes tous les artefacts qui s'y trouvait, dont la boîte de Pandore qui contenait tout l'espoir de l'humanité. Avec la montre de Mc Pherson, Artie va partir à la recherche de l'astrolabe de Magellan, seul objet qui peut lui permettre de revenir 24 heures dans le passé. Bering, Lattimer et Claudia l'accompagnent dans un périple qui les mènera de la France au Vatican dans un monde au bord du chaos.
Résumé de la critique
Un épisode raté que l'on peut détailler ainsi :
- un récit aventureux assez plat et mal rythmé
- Artie pris dans une quête confuse
- une boîte de Pandore assez inutile
- une mythologie qui démarre très mal
Un récit qui multiplie vainement les péripéties
Avec l'explosion de l'artéfact atomique de la saison dernière, Warehouse 13 avait l'occasion de tout reprendre à zéro, la mort de Miss Frederics marquant la fin d'une époque. Les auteurs avaient donc la possibilité entre repartir sur les cendres d'un entrepôt qui révélait son plus dangereux secret avec la boîte de Pandore ou chercher à revenir au point de départ et effacer une part du final dramatique de la saison passée. Hors, le problème va venir de la volonté des auteurs d'essayer de faire les deux, créant une certaine confusion entre le potentiel d'un univers au bord du chaos et la déception d'une conclusion en forme de pirouette peu subtile.
Mais pour arriver jusque là, les scénaristes vont revenir aux sources de la série, à savoir le film d'aventure cheap en proposant une course contre-la-montre, Arthur et son équipe passant de pays en pays à la recherche de l'astrolabe de Magellan. Si l'aspect fauché de la série est une constante qui ne gêne pas et fait partie de l'identité du show, l'épisode déçoit par son manque de fantaisie, ne tirant que peu profit des idées exposées en début d'épisode. Trop hachée, pas assez fluide, la série marque beaucoup de pauses inutiles, en particulier lors de séquences dramatiques balourdes, en rupture complète avec l'urgence de la mission du jour.
Seul à se montrer un peu drôle, Lattimer remonte à lui seul un épisode à l'ambiance lourde qui perd inutilement son temps lors d'un voyage en France raté. Trop complexe et mal équilibré, le scénario s'embourbe et ennuie, les rebondissements se succédant sans être mis en valeur pour une conclusion qui laisse l'impression d'un aveu d'impuissance des scénaristes. Au final, le plus triste reste la sensation d'une série qui a perdu son enthousiasme, cette touche de légèreté qui lui donnait tout son charme.
Arthur seul aux commandes
Ma critique n'étant pas très positive jusqu'ici, il faut quand même que je souligne la bonne performance des acteurs qui font le métier, que ce soit un Eddie McClintock assez réjouissant ou un Saul Rubinek toujours impeccable. Seul aux commandes de cette opération, l'agent Nielsen se retrouve au centre de ce season premiere et de sa mythologie, même si son apport est dans un premier temps assez négligeable. Au lieu d'expliquer simplement le fonctionnement de la montre, les scénaristes proposent une suite d'explications douteuses et particulièrement confuses.
Pourtant, la première scène laissait quelques espoirs en soulignant de manière maladroite un point important, à savoir qu'avec la destruction de l'entrepôt, c'est toute la vie d'Arthie qui a été réduite à néant. L'occasion de fournir quelques révélations sur Arthur, les origines de l'entrepôt et de construire la saison autour des tentatives de l'agent pour le reconstruire. Difficile dès lors devant ce potentiel de comprendre pourquoi les scénaristes n'ont pas opté pour un développement de l'entrepôt en ruine comme un arc sur plusieurs épisodes, évitant le sentiment persistant d'une intrigue à la progression saccadée.
Tout va trop vite et plutôt que de poser les bases de la saison quatre autour de la quête d'un passé perdu pour Artie, les scénaristes choisissent la facilité en optant pour la solution de facilité. Là où l'importance des régents et l'historique de l'entrepôt auraient pu être exploré, les scénaristes se rabattent sur une pirouette décevante peu ambitieuse. Mal partie, cette saison de Warehouse 13 gâche une belle occasion d'explorer le passé d'Arthur et laisse un sentiment de déception qui justifie le ton un peu amer de cette critique.
Pandora's Box
Au-delà de l'objet mythologique, la boîte de Pandore est une idée reposant sur le danger que représente la quête de nos propres origines tant notre existence est loin d'être à la hauteur de ce que furent nos espérances. Composant un joli parallèle avec la situation d'Artie, l'idée paraît si séduisante qu'il est assez énervant de la voir ainsi balayée, l'absence de l'entrepôt n'empêchant pas que la chasse aux artéfacts se poursuive. Seulement, à la place de cela, les scénaristes font le choix de générer une crise mondiale de désespoir, matériel pas vraiment intéressant pour un divertissement qui gagne plutôt à privilégier une certaine légèreté comme Warehouse 13.
Si l'idée d'un monde où les gens commettent l'irréparable et perdent l'espoir est spectaculaire, elle n'apporte strictement rien à l'intrigue du jour et l'alourdit même dans son dernier acte. Le passage en France ne tire aucun profit de cette situation de crise et le personnage de Brent Spiner est si peu soigné qu'il apparaît comme un antagoniste assez ridicule. Au final, cette perte d'espoir apparaît comme celle d'une équipe créative qui semble peiner à croire encore à cette série fantastique habituellement sympathique qui joue avec les clichés du film d'aventure.
En ouvrant la boîte de Pandore, les scénaristes n'ont pas fait grand-chose, hormis montrer combien la mort de Steve a affecté Claudia, détruisant celui qui avait symbolisé l'année dernière un possible renouveau de la série. La scène de l'éboulement est totalement raté, à l'image d'un épisode assez hypocrite, cherchant juste une bonne raison pour justifier un retour en arrière assez frustrant. A l'opposé de l'épisode de Noël particulièrement réussi, Warehouse 13 surprend dans le mauvais sens, ne donnant pas le divertissement attendu tout en se reniant elle-même.
Un choix concernant Claudia discutable
Après une saison avec Steve Jinks qui avait montré l'incapacité du show à intégrer un peu de nouveauté, Warehouse 13 persiste en confirmant son incapacité à évoluer. Seulement, en choisissant le retour en arrière, les auteurs semblent avoir décidé de se focaliser sur Claudia, le personnage mascotte du show, pour lui faire prendre un virage tragique assez mal vendu. Et sur ce point, je dois avouer ressentir comme Lattimer de très mauvaises ondes concernant cette quatrième saison et la crainte de voir la série glisser sur une pente très savonneuse.
En conclusion, un épisode qui ressemble à une mauvaise pilule à avaler, cherchant avant tout à revenir sur une conclusion de saison trois qui soulignait le besoin du show de commencer un nouveau départ. Malgré de bonnes idées, l'épisode prend vite la forme d'une chasse aux trésors bâclée et indigente, symptomatique d'une série qui peine encore à divertir malgré un duo Arthur – Pete intéressant. Les séquences dramatiques, peu soignées, tombent totalement à plat tandis que le charme de la série semble s'être évanoui, ne laissant que peu d'espoir pour la suite.
J'aime :
- quelques répliques de Lattimer
- la situation de départ
Je n'aime pas :
- les antagonistes peu mis en valeur
- une intrigue confuse et inutilement compliquée
- le final en forme de pirouette
- les scènes dramatiques qui viennent couper inutilement le rythme de l'intrigue
Note : 09 / 20
Une reprise peu brillante pour Warehouse 13 qui balaye de la main les quelques bonnes idées du début d'épisode pour partir dans une chasse à l'artéfact décevante et mal rythmée. Seules quelques répliques de Lattimer viennent faire sourire pendant que l'intrigue aligne les rebondissements pathétiques et décevants.