Mes chers amis, Série-All n'a peur de rien. Après avoir lancé sa nouvelle rubrique « Quand on débat, ça vole haut ! » en osant questionner l'hégémonie du mastodonte du moment Game Of Thrones, allant même jusqu'à sous-entendre que la série pourrait être surcôtée, c'est à présent à un genre entier que Série-All s'attaque.
En effet, les série-vores que nous sommes avons tendance à nous comporter en élitistes et à froncer des sourcils à la moindre évocation de ces séries qu'on appelle aux States les « procedurals ». Ces séries, dont les exemples les plus marquants sont les NCIS, Les Experts ou Mentalist, sont destinées au grand public, à la « masse », et usent donc d'ingrédients que certains n'apprécient pas et sur lesquels je reviendrai. Pourtant, elles s'imposent comment des valeurs sûres pour les chaînes de télé avec leurs audiences tonitruantes, et par conséquent leurs revenus publicitaires juteux.
Alors la question de cette quinzaine est la suivante : devons-nous être inquiets de la montée en puissance des « procedurals » ?
Oui parce que franchement, entre vous et moi, voir Gibbs coller des tartes à Di Nozzo, voir Grissom, Horatio ou Mac étudier un cheveu ou un poil de couille, ça commence sérieusement à me saouler. Alors, si ces séries-là arrivent à se taper des saisons par dizaines, quand à côté certains bijoux peinent à dépasser la dizaine d'épisodes, non là franchement c'en est trop !
L'intérêt principal est de pouvoir maintenir une grande audience par vents et marées : on accroche le spectateur avec quelques effets intéressants ou quelques personnages atypiques, on reproduit systématiquement les mêmes schémas pour ne pas le perturber, et puis on ne connecte quasiment pas les épisodes entre eux, de sorte que si l'on en manque un, on puisse suivre le prochain. Vous vous imaginez bien que rater un épisode de Breaking Bad ou Game Of Thrones, ça vous fout un peu dans la merde en comparaison.
J'en entends déjà certains s'indigner « oui mais attends, c'est pas que ça, y'a aussi de l'humour, de l'action, voire de l'amour... et des fils rouges » et je ne les contredirai pas. Mais personnellement, ce n'est pas ce que j'attends d'une série. Et celles-ci resteront donc au mieux un divertissement correct.
Toutefois, je ne suis pas complètement obtus non plus, et je suis convaincu qu'on peut faire des choses bien voire très bien avec ce type de format. Les exemples les plus frappants sont House, qui reste quand même une série brillante, X-Files, dont je ne cesserai jamais de louer la qualité, Fringe sa petite sœur, ou même encore Lost, par exemple, qui a souvent usé de ce format en se focalisant sur un personnage, chacun son tour, au moyen de flashbacks, et en distillant quelques révélations. Mais celles-ci restent quand même assez exceptionnelles, et surtout elles se démarquent parce qu'elles se focalisent sur ce que j'aime personnellement dans une série (le background, les personnages, leurs histoires, leurs relations...), et pas vraiment sur le sujet ponctuel de l'épisode.
La série-feuilleton, c'est justement la l'intérêt par rapport au cinéma, pouvoir développer des personnages, des intrigues sur plusieurs heures, sur des dizaines d'épisodes, c'est un luxe incroyable dont il ne faudrait pas se priver dans une course à la rentabilité. Alors ouais, personnellement, quand j'imagine des séries comme Six Feet Under, The Wire, The Sopranos ou autres remplacées progressivement par les Experts San Francisco, Chicago, NCIS Seattle ou que sais-je encore, bah je vous le dis, j'ai mal à mon disque dur.
Mais comme je suis un mec ouvert d'esprit malgré ce que vous avez pu imaginer à la lecture de cet article, je vous propose qu'on en débatte amicalement dans les commentaires.