Il est temps de rétablir la vérité. J’écris en dehors de toute actualité, la saison 5 ne sera pas diffusée avant plusieurs mois, et de toute façon personne ne parle de cette série pour le moins confidentielle au-delà de sa fanbase (probablement principalement composée d'ados, mais c’est bien dommage !). En même temps, je ne peux pas vraiment donner tort aux personnes s’étant arrêtées aux trois-quatre premiers épisodes : oui, ils sont mauvais. Le premier est même un grand nanar télévisuel. Mais comme pour Teen Wolf, derrière les nanars se cachent parfois de grandes séries. D’ailleurs, l’inverse est aussi vrai. Bref, sans plus attendre…
Les 100 raisons qui font que The 100 est une bonne série
... Non je plaisante, je vais pas aller jusqu’à 100 vous êtes fous. Bref.
1) La qualité de la série s’améliore vite. Honnêtement, dès le quatrième épisode, la série propose des choses intéressantes, et la qualité ne cessera ensuite d’augmenter progressivement au moins jusqu’à la saison 3. Bien sûr, la série reste inégale et aucune saison ne sera parfaite, mais mieux vaut cela que des séries qui proposent des pilotes de malade avant de se prendre les pieds dans le tapis, non ?
2) Dès le pilote et jusqu’à la saison 4, la série reste très divertissante. Au début parce que c’est hyper con, ensuite parce que la série joue à la fois sur le terrain des rebondissements d’aventure et celui des dilemmes et questionnements moraux constants. On peut trouver ça foiré, mais je défie quiconque de fermer l’œil devant ou de trouver qu’une intrigue tourne en rond. On ne peut pas en dire autant de Game of Thrones… (j’étais contractuellement obligé de tacler cette série au moins une fois dans cet article).
(je cherche actuellement du boulot en graphisme d'ailleurs, n'hésitez pas à me contacter)
3) C’est l'une des séries actuelles avec la plus grande diversité ethnique et sexuelle. Bon les termes ne sont jamais nommés, on aurait peut-être aimé par exemple que ce soit le cas de la bisexualité d’un personnage. Mais comme tout est au même plan, au moins pas de jaloux et de laissés pour compte. C’est peut-être le meilleur exemple où les personnages gay ne sont pas juste définis par leur sexualité, et c’est d’ailleurs la même chose pour les personnages noirs, latinos et asiatiques. Certes, la mort d’un personnage important homosexuel a fait beaucoup polémique en saison 3 car correspondant au trope de la lesbienne sacrifiée par le scénario, mais les scénaristes se sont heureusement rattrapés en fin de saison avec une vraie conclusion au personnage, à la fois émouvante et respectueuse.
4) C’est très clairement la série actuelle où les personnages féminins sont les plus badass et prennent les décisions les plus importantes pour le sort des personnages. Pour être plus clair : pas un seul épisode où la série ne passe pas le test de Bechdel. Le camp des alliés ET celui des ennemis sont dirigés par des femmes (et pas que blanches non plus), et le personnage principal de la série, Clarke, est une femme complexe, bisexuelle et tout sauf manichéenne. Dernièrement, ce n’est pas particulièrement ce qui manque dans le paysage audiovisuel, mais pour de la SF avouez que c’est plutôt rare.
5) Dans l’écriture, The 100 est loin d’être parfaite, il faut le reconnaître. De grosses facilités scénaristiques, des CGI à la ramasse (loin d’être horribles non plus pour les moyens de la CW), des intrigues de qualité inégale, parfois la série laisse bien voir qu’elle reste principalement un divertissement un peu cheap avec en majorité des ados en personnages principaux. On pourrait même critiquer le pourtant bon générique en le faisant passer pour une pâle copie de celui de Game of Thrones.
MAIS. Au fil des saisons, et plus particulièrement à partir de la deuxième, le propos de The 100 s’épaissit considérablement, le manichéisme des débuts devient de plus en plus trouble, la série de plus en plus sombre, les personnages de plus en plus complexes. Bref, la série devient plus solide, et sans jamais renier sa qualité de divertissement efficace, propose des questionnements moraux, sociaux et politiques très intéressants. Certains moments sont sincèrement à un niveau tragique qui se rapproche des tragédies grecques, et pour une série post-apocalyptique c’est finalement tout ce qu’on peut attendre d'elle.
D’ailleurs, on a rarement vu dans une série des adolescents prendre des décisions aussi sombres, évoluer aussi vite vers l’âge adulte. Ainsi, en plus d’être une série post-apocalyptique d’aventure, The 100 est aussi une série vaguement politique (comment gérer des ressources insuffisantes, des affrontements primordiaux et sacrifices pour la survie,…) et un bon teen show. Toutes proportions gardées bien sûr, mais ça fait déjà pas mal de raisons de s’y mettre.
Bilan : regardez The 100 (ça rime en VF).