Y a-t-il un plus beau cadeau pour cette fin d’année que ce nouveau numéro du Vrickavrack ?
La réponse est oui, heureusement. Mais tout de même, cela reste une belle offrande, d’autant que le courrier des lecteurs, réclamé à corps et à cris, est de retour. Eh oui, le bonheur est dans la place.
"À quand le retour du courrier des lecteurs dans le Vrickavrack ?" Syphax, 23 ans.
Le voilà, justement, lapin.
"Bonjour. J’adore Série-All. Où en est le projet d’une version 2 du site ? Est-ce toujours d’actualité ?" Béatrice, 45 ans.
Oui, tout à fait. Nous sommes en pleine préparation et réflexion sur ce que sera le site prochainement. Donc, nous vous demandons un peu de patience, mais cela vaudra la peine, car (spoiler) cela sera magnifissime !!!
"Où en est le projet d’une adaptation en film du Vrickavrack ? Ça a l’air trop bien". Gothier, 8 ans.
Ah mon brave, alors que nous avions signé Vincent Lacoste pour jouer le rôle de Galax, Virginie Efira pour celui de MarieLouise et Jean Reno qui devait entrer dans la peau de Koss, malheureusement le projet a capoté pour des raisons financières. Andy Serkis (interprète de King Kong et Gollum), qui devait reprendre le personnage de Nicknackpadiwak, a demandé un trop gros cachet. Dommage.
Mais on réfléchit à une adaptation en comédie musicale.
"Depuis la fermeture d’un site où il était possible de télécharger des séries, ma vie s’est effondrée. Je ne plaisante pas, je me sens perdu. Que vais-je faire de tout ce temps soudainement récupéré ? Avoir une vie sociale ? Voir des amis ? Soyons sérieux. Je vous envoie donc ce courrier qui est un vrai appel au secours. Je ne sais pas ce que je vais devenir. D’ailleurs, je m’inquiète, je commence à avoir des démangeaisons de velléité sportive, cela me fait peur. Pour dire à quel point je perds pied, je me surprends à traîner de plus en plus près des salles de sport ou dans les rayons "running" des magasins de sport. Aidez-moi, s’il vous plaît". Kevin, 22 ans et demi.
Kevin, bien fait pour toi. Cela t’apprendra à pirater, tu le sais que c’est interdit. Te voilà puni. Car…
"Bonjour. J’ai regardé la série Westworld dont tout le monde parle, mais je n'ai pas tout compris. Quand interviennent les dinosaures ?" Cédric, 40 ans.
En effet, tu n’as rien compris. En fait, Bernard est un raptor, on le découvrira dans la saison 2. C’est juste une question de time-line différente. Pour t’aider, je ne ferai pas mieux que de te conseiller cet excellent podcast fait par notre rédaction où l’on discute de la saison 1.
"Je n’ai encore rien prévu pour le réveillon de Noël. Quelqu’un a une idée pour moi ?" Meleagris, 20 semaines, dinde.
T’inquiète ma gueule, on va trouver pour toi.
Le Fonz du mois : Aymé Césaire (H)
Avis très favorable
Avis favorable
Avis neutre
Avis défavorable
Sommaire :
- Channel Zero
- Dead Landes
- Designated Survivor
- Lastman
- People Of Earth
- Rectify
- Stan Against Evil
- The Affair
- The Crown
- The OA
- Westworld
Channel Zero
Nick : Channel Zero, qui part d’une creepypasta (légende urbaine) où une émission de télé flippante, que seuls les enfants peuvent voir, les pousse à commettre des crimes, est une série d’horreur aux antipodes d'American Horror Story. Ici, aux effets tape à l’œil, aux jump-scares, à la surenchère un peu fatigante, le show préfère l’instauration d’une atmosphère cotonneuse et onirique. L’absence presque totale de musique de fond et un montage très relâché provoquent un continuel sentiment d’engourdissement et ainsi, lorsque l’horreur débarque, elle est encore plus frappante et choquante. Channel Zero est vraiment une expérience troublante qui mérite d’être tentée, même si à force de refuser les effets clichés, la série prend le risque d’être parfois évanescente.
Avis favorable
Dead Landes, les escapés
Gizmo : On s’en fout. C’est la réaction qui n’a cessé de m’accompagner durant le visionnage des dix épisodes que proposait Dead Landes, nouvelle création de l’ancien petit génie du web François Descraques, aujourd’hui égaré dans un brouillard créatif douteux.
Dead Landes est une mauvaise série, tout simplement. Prisonnière des tics d’écriture de son créateur (sexisme ordinaire et autres beauferies en tout genre), incapable de proposer du neuf tant sur le fond (la série n’a aucun propos) que sur la forme (le found footage est géré n’importe comment), elle a en outre le culot de n’offrir aucune conclusion à ses (courageux) spectateurs, repoussant les réponses à une improbable saison 2.
Avis (très) défavorable
Designated Survivor
Nick : La bande annonce le laissait craindre, on a eu la confirmation lors du visionnage : Designated Survivor possède toutes les caractéristiques les plus détestables des séries US. En effet, elle est patriotique (les États-Unis sont plusieurs fois nommés comme le leader du monde libre, formule terriblement fausse), réactionnaire (un bon Président, tout gentil qu’il soit, doit avoir de grosses c** du cran lorsque la situation l’exige), débilitante (on explique bien pour ne perdre aucun spectateur en route), pompière (les violons sont là pour marquer les émotions des scènes) et utopique (un homme politique honnête et fidèle à sa femme, n’importe quoi). Bref, Designated Survivor est hyper représentative d’une frange de l’Amérique, renfermée sur son patriotisme, la même qui a amené Donald Trump au pouvoir.
Après, au second degré, la série peut être très drôle…
Avis neutre
Lastman
Koss : L’animation française a enfin sa référence !
Lastman est un prequel du manga Lastman qui suit la jeunesse de Richard Aldana. Attention : nul besoin d’avoir lu le manga pour apprécier cette série. Les deux s’apprécient indépendamment et sont très différents dans la forme et le ton.
La seule certitude avec cette série, c’est de ne jamais s’ennuyer. Malgré la faible durée des épisodes (12-13 minutes), tout s'enchaîne à toute vitesse et on bascule d’un statu quo vers un autre statu quo, en rythme et mouvement. Les personnages sont de purs délices, les vannes sont magistrales et l’écriture est une vraie réussite. Point bonus : le fait que la série soit française donne la garantie de références familières et communes avec le spectateur. C’est un grand oui et c’est vraiment à voir.
Avis très favorable
People of Earth
Nick : De prime abord, j’ai pensé que la formule de The Last Man on Earth avait fait des émules. À savoir : partir d’une idée de base assez rigolote, d’un pilote délirant (ici, un journaliste rencontre un groupe de personnes qui se disent avoir été enlevés par des extra-terrestres), puis poursuivre l’aventure en donnant l’impression d’improviser épisode après épisode (et donc de foncer dans le mur). Sauf que dans People of Earth, on sent la volonté de développer les personnages secondaires, de leur donner chair. Exactement ce que n’a jamais fait The Last Man on Earth.
Bon, il ne faut pas être laudatif non plus, c’est loin d’être parfait (par exemple, les scènes avec les Aliens qui se vannent sont lourdingues), mais cela donne un divertissement honnête et sympa.
Avis favorable (mais attention)
Rectify - Saison 4
Nick : Comme sa cousine The Affair, Rectify propose une saison d’afterworld, de calme après la tempête, une sorte de "que sont-ils devenus ?". Maintenant que les enjeux principaux ont été résolus à la fin de la saison précédente (qui a violé Hanna ?) qui aurait presque pu faire une conclusion honorable à la série, le show décide de continuer et nous propose de suivre le devenir des personnages, qui tentent avec difficulté de reprendre une vie normale. Le résultat est plus que jamais réservé aux fans les plus hardcore de la série, tant cette option anti-spectaculaire qui mènera à coup sûr vers des pics émotionnels, demande d’accepter de traverser des plaines plus plates, pas loin du désert de l’ennui. Mais on garde confiance car la série a prouvé son génie dans le passé.
Avis favorable
Stan Against Evil
Nick : Stan Against Evil pourrait être un bon palliatif, un placebo pour ceux en manque d’Ash vs Evil Dead et qui bougonnent à l’idée d’attendre une année pour une hypothétique nouvelle saison. En effet, il s’agit d’un copié-collé : le même personnage principal prétentieux, égoïste et bourru, la même Amérique profonde en fond et les mêmes histoires de démons qu’il faut combattre. Malheureusement, le dosage humour-horreur est terriblement loupé : les gags sont lourds et le sang est discret, presque timide. Bref, Stan est au final une version light et sans imagination de son modèle. Autant dire que cela a très peu d’intérêt. Pour plus de détails, voici un versus à charge.
Avis défavorable
The Affair - Saison 3
Nick : Comme sa cousine Rectify, The Affair propose une saison d’afterworld, de calme après la tempête, une sorte de "que sont-ils devenus ?". Maintenant que les enjeux principaux ont été résolus à la fin de la saison précédente (qui a tué Scotty ?) qui aurait presque pu faire faire une conclusion honorable à la série, le show décide de continuer et nous propose de suivre le devenir des personnages, qui tentent avec difficulté de reprendre une vie normale. Le résultat est plus que jamais réservé aux fans les plus hardcore de la série, tant cette option anti-spectaculaire qui mènera à coup sûr vers des pics émotionnels, demande d’accepter de traverser des plaines plus plates, pas loin du désert de l’ennui. Mais on garde confiance car la série a prouvé son génie dans le passé.
Avis favorable
The Crown
Koss : Le fantasme, ça ne fait pas toujours faire des choses bien. Parfois, ça fait faire des séries.
Alors oui, c'est beau, les plans sont nickels, travaillés, éclairés comme jamais, c'est bien joué, les costumes sont crédibles et la reconstitution est soignée. Sauf que c'est complètement nul.
C'est quoi exactement le but de cette série ? Réciter en image un livre d'Histoire ? Mettre en illustration des pages Wikipédia ? Pourquoi raconter ce qu'on sait déjà ? Il est où l'intérêt, le croustillant, le propos même de la série ? Malgré tout et presque par elle-même, la série parvient à raconter des choses, mais c'est soit des anecdotes peu connues (cf. : épisode 4), soit un cours de droit constitutionnel pas inintéressant, mais assez peu subtile (cf. : épisode 7).
C'est donc l’équivalent d’un téléfilm TMC, à la Hercule Poirot ou Downtown Abbey, avec beaucoup beaucoup de moyens. Il n'y a rien de sociologique là-dedans. C'est juste la transposition en image d’Épinal des rêves moites de Stéphane Bern. Pire encore, lorsque la série tente – enfin ! – de raconter quelque chose, ça donne certes la meilleure scène de ce pilote (la chasse), mais surtout une scène où tu as à 300% la certitude que c'est faux. Le minimum dans ce cas, c'est que le spectateur y croit un tout petit peu. Au lieu de ça, il sombre dans un morne ennui digne d'un dimanche après-midi pluvieux de novembre où t'es allé ramasser des champignons. Triste et mou.
Regardez The Deal ou The Queen (les deux de Stephen Frears) au lieu de ça.
Avis défavorable
The OA
Antofisherb : Je n’ai pas encore vu les huit épisodes de cette première saison, mais le début est en tout cas très prometteur. Il sera difficile d’annoncer sans spoiler le sujet de la série, d’autant que le découvrir peu à peu par soi-même fait partie intégrante du plaisir de visionnage. En tout cas, cette série dramatique aux relents fantastico-existentiels est fondamentalement ambitieuse, parfois un peu kitsch, mais toujours très poétique et humaniste. Le personnage principal, interprété par la géniale Brit Marling (qui est aussi la co-créatrice de la série), est passionnant.
Avis favorable
Westworld
Koss : La boîte parfaite. Celle dont tu as rêvé toute ta vie. Qui contient tout ce que tu aimes et tout ce qui te plaît. Je ne peux pas mieux résumer cette première saison.
L’enjeu après les deux premiers épisodes était de parvenir à maintenir le niveau jusqu’au bout. Et la série y parvient. En nous délivrant une avalanche de rebondissements, à chaque fois cohérents, parfaitement exécutés et qui s’intègrent à merveille dans la série.
Il faut voir le travail monstrueux des scénaristes pour non seulement être parvenus à nous distiller des indices et des fausses pistes, et à nous proposer une profonde réflexion sur leur propre métier, dans ce qu’il a de frustrant et de contradictoire.
Alors n'écoutez pas les sombres Nick (cf. : ci-dessous), et plongez dans Westworld.
Avis très favorable
Nick : Don’t believe the hype.
Une série au potentiel énorme qui n’aura au final que trop rarement décollé. La faute en incombe à un rythme plan-plan et à l’incroyable complexité du scénario construit sur différentes lignes de temps, au point d’être totalement perdu (si on refuse de lire les forums de discussions). Les quelques facilités (la révolte de Maeve), des règles du parc volontairement floues et une absence quasi-totale de personnages attachants achèvent le constat.
Alors, rien d’honteux mais une impression de "aurait pu faire mieux" et le sentiment que la montagne a accouché d’une souris.
Avis neutre
Bonnes fêtes à tous les lapins et à l'année prochaine !