Dans un monde post-élections américaines de 2016, cet épisode ne sonne plus comme avant.

The Waldo Moment c'est le vilain petit canard de Black Mirror dans son ère pré-Netflix sans aucun doute. Qui aurait cru que ce serait le premier à bien vieillir, voire un de ceux qui vieilliraient le mieux ? Que ce serait celui qui nous renvoie le plus à la figure ce qu'on pense des événements ?

L'épisode avait deux défauts principaux. Le premier, qu'il possède encore, est son format. 45 minutes. Si cela colle à celui de The National Athem, l'autre épisode "politique qui joue la provoc" de la première saison, le propos est ici trop dilué et certains raccourcis sont dommageables, notamment les multiples changements d'avis du protagoniste.

Le second défaut, c'était les blagues trop irréalistes et enfantines du Waldo Moment couplées aux rires systématiques de la foule, qui agissaient comme des rires préenregistrés dans une sitcom sur des gags tout sauf drôles. Cette absence de nuances dans les réactions du public (le premier truc qu'ils auraient pu développer sur un plus grand format d'épisode, en fait) mettait complètement à mal la satire, trop “peu crédible”.

"Impossible de prendre au sérieux la situation" se disait-on (ou en tout cas, me suis-je dit). Pour info, j'avais écrit il y a 5 ans : "D'ordinaire, un épisode de Black Mirror me remet les idées en place et j'y pense encore des heures durant. Là, c'était trop léger, pas assez dérangeant, trop facile, irréaliste (si Waldo arrivait dans le monde réel il durerait même pas 3 minutes)." Et ben...

Et puis on est là 5 ans plus tard où le désintérêt et le désenchantement pour la politique règnent et où Donald Trump est président. Finalement aujourd’hui, si Waldo arrivait dans le monde réel, non seulement il durerait plus de 3 minutes, mais en plus il accaparerait une bonne partie du brassage médiatique, je pense. Au lieu de vraiment débattre.

La façon dont cet épisode avait prévu l'ère des débats punchlines, de la quête du buzz sur Twitter et des "fakes news" est assez hallucinante.

En 30 minutes on croirait assister à une parodie certes toujours un peu crue mais hyper précise d'une réalité politique dans plusieurs pays (car oui du coup, quand on élargit un peu le champ de recherches, Waldo peut s'appliquer un peu partout). C'est d'un avant-guardisme fort qui passe presque pour de l'anachronisme à l'époque.

Du coup, l'épisode annule totalement son second défaut, et les véritables piques dirigées contre les partis politiques de l'époque (l'hypocrisie des interviews, l'intérêt pour le peuple, le fait qu'ils ne sont que porte-paroles d'une équipe...) qu'on ne prenait pas au sérieux lorsque l'épisode est sorti, apparaissent maintenant comme totalement légitimes. Peut-être n’étais-je pas assez alerté sur la réalité politique à l’époque, et peut-être donc que je grossis peut-être mon appréciation revisitée de celui-ci car j’ai vraiment été surpris de lui trouver beaucoup plus d’intérêt la deuxième fois ?

Ne ne reste donc qu'une histoire certes un peu trop expédiée, aux personnages assez limités et à la démarche simpliste, mais aujourd'hui terriblement prenante.

Et puis, même si on est un peu laissé en suspens avec l'intrigue, j'ai toujours été ultra fan de cette scène de fin, extrêmement belle et sinistre esthétiquement, qui nous renvoie la misère du monde à la figure lors d'un plan final quasi digne d'un Blade Runner.

The Waldo Moment est pour moi passé du stade de l'épisode le plus irréaliste de Black Mirror (et le pire), au premier épisode de la série à appartenir au passé dans la mesure où la réalité a maintenant rattrapé la fiction dans la majeure partie des éléments de l'épisode. Sans effacer tous ses défauts, c'est un résultat inattendu et franchement plus déprimant que d'autres épisodes de la série jugés plus réalistes... Enfin, c’est un épisode finalement plus crédible, plus intéressant et plus unique que le pilote notamment, et en cela la série parvient encore une fois à innover tout en gardant une certaine constance, ce qui est vraiment remarquable.

J'ai mis du temps à regarder ce dernier épisode car les critiques mitigées m'ont refroidi. Mais maintenant que je l'ai enfin vu, j'avoue que c'est une agréable surprise. Personnellement je me suis attaché aux personnages, et j'ai beaucoup aimé tant sur le fond que sur la forme. Bref, pour moi, dans la lignée du reste. Un sans faute donc pour l'instant pour cette série.

Des personnages très attachant, surtout le principale, on s'y reflète de suite. L'idée encore est bluffante mais reste sur sa fin pour clore une saison.

La s2 de Black Mirror suit un peu le schéma de la première saison, mais à l'envers et en moins bien (à mon avis).

L'épisode 1 est le drama intimiste autour d'une nouvelle technologie séduisante mais malsaine. Bien écrit/joué, esthétiquement léché, relativement prévisible. Deux épisodes très solides qui feront référence dans leurs thèmes, j'aurais aimé plus d'essais du genre.

L'épisode 2 c'est un twist malin qui justifie (ou pas) 40 min d'intérêt très relatif et basées sur des prémisses improbables, même si j'ai bien plus aimé "15 millions merits".

L'épisode 3 c'est l'intrigue assez linéaire qui mêle politique, médias, réseaux sociaux et vulgarité. Celui ci est vraiment sans éclats, léger et avec des facilités, mais quand même honorable et pertinent (quoiqu'un peu vain si vous ne vous sentez pas visé). Il climaxe sur la bonne séquence du débat télévisé sûrement.

Hmm... En effet, la forme est pas mal mais sur le fond, ça reste assez léger... Et c'est, comme dit MoolFreet, très caricatural. Les gens qui rient tous à ses blagues pipi caca...

j'attendais plus de ce dernier episode de la saison, ça reste très correct bien sur mais il n'y a pas l'effet de surprise que j'aime dans cette série... sujet cool mais pas assez approfondi je trouve

Trop classique, en plus j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'épisode, en fait jusqu'à ce que l'acteur pète un câble pendant le débat. A partir de là c'est devenu plus intéressant mais assez classique voire caricatural (genre "the Agency"). C'est dommage de clore la saison là-dessus même si l'épisode reste de qualité.

Un épisode peut-être un peu moins original que le précédent, essentiellement parce qu'on voit plus ou moins l'intrigue se dessiner après 5-10 minutes. C'est peut-être le petit défaut de l'épisode, parce qu'après, c'est efficace avec des idées intéressantes (Youtube, l'intérêt du monde pour la politique, le vote par internet...), le personnage de Waldo est fun. J'aurais juste aimé que l'épisode développe un peu plus l'interview de Waldo par le journaliste.