Je ne mentirai pas. Non, cet épisode ne fout pas les boules au point de plus oser sortir de son lit la nuit pour aller au toilette. Et oui, cela reste assez convenu (la mort du père, donnée trop importante pour n'être qu'anecdotique).

Mais à l'heure où le genre horreur est bloqué depuis une dizaine d'année dans les mêmes ficelles où l'on confond faire sursauter (les jumpscares) et épouvanter (n'est ce pas, le paresseux Ça ?) et où l'autre série référence horrifique (American Horror Story) se sent obligé de faire dans la surenchère étouffante de peur de perdre son téléspectateur, Channel Zero fait office de bulle d'oxygène.

Ayant foi en son histoire et en l'intelligence des spectateurs, le pilote joue sur une atmosphère pesante et une structure onirique, y compris dans ses parties non fantastiques (l’ellipse qui soudain met les ados dans une voiture devant la maison).

Une fois dans la maison, on retrouve l'esprit David Lynch, fait de distorsion de réalité, d'univers où tout semble pouvoir déraper à chaque instant et personnages inquiétants et éructants.

Bref, un très bon premiere saison réussi, déstabilisant et marquant, qui ne perd pas son temps avant d'envoyer ses spectateurs au cœur de l'étrange.

PS : le look de la maison est très réussi.

Excellent season premiere (Nick Nack faut que tu jettes un coup d'oeil). Il y a toujours les coupures pub et l'effet série télé qui viennent un peu réduire la peur qu'on pouvait éprouver, mais sur tout le reste la série fait vraiment preuve d'une grande créativité.

C'est malin, original et psychologiquement pas idiot du tout. A voir la suite...