Pour son dernier de piste, Gilles Triquet laisse parler son plus moche profil, en se montrant lâche, menteur, mesquin, susceptible, jaloux, méchant et opportuniste. Heureusement qu'il continue d'être drôle (j'adore la scène de la bonne et de la mauvaise nouvelle), sinon il serait totalement détestable.

C'est d'ailleurs tout le final qui distille une vraie noirceur et un vrai pessimisme notamment envers le système capitaliste qui broie les rêves de pureté des employés, que ce soit Gilles qui sacrifie sa "famille" ou Paul ses idéaux contre une promotion et des zéros en plus sur le salaire. Et la fête finale où les salariés dansent sur des hits des années 80 distille une vraie mélancolie, une ambiance de fin de soirée dépressive, où chacun festoie, oubliant un instant les nuages qui se profilent à l'horizon, notamment le spectre de la fermeture du site et le chômage pour tous. Et encore, nous sommes en 2005, c'est encore un peu l'insouciance, on n'a pas encore conscience du réchauffement climatique, Trump n'est pas encore entré en politique, (Poutine lui si entre parenthèse), les riches commencent déjà à tout garder pour eux et Bayrou n'a pas encore sorti un plan de relance économique qui attaque les acquis sociaux. Comme quoi, le pire n'est jamais réellement atteint.

En tout cas, c'est bien dommage que le Bureau n’ait jamais eu de saison 2, mais aussi que cette saison ne se soit pas émancipé de la version UK, car il y avait tant de choses à raconter sur l'impitoyabilité du monde du travail à la française, notamment lorsqu'on a des personnages aussi forts que Gille ou Joël, (ce dernier encore une fois étant à mourir de rire à chaque intervention lors de cet ultime épisode). Dommage. Mais je prends toujours autant de plaisir à regarder cette version FR de The Office.