// Quelques petits spoils ! //

Chez Canal+, ils ont des bonnes pubs, une bonne programmation, et parfois même des bonnes séries qui redonneraient presque espoir en l'avenir des séries télévisées françaises (n'est-ce pas Joséphine ?).

Alors quand on apprend que Les Revenants est la seconde meilleure performance d'audience de la chaîne pour un lancement de série, on se dit "chouette alors !", et quand cet engouement est largement appuyé par une presse unanime, on se re-dit "chouette alors !".

Donc on se lance, et on se fait - un peu - avoir.

En fait, la série débute franchement bien : on y découvre une ambiance sinistre, véhiculée par un rythme lent, une belle photographie, précise et lugubre, et les douces mélodies mélancoliques de Mogwai. On ne sait pas encore tout à fait de quoi il en retourne, et pourtant tout paraît déjà vide, éteint, sans vie.

Les premiers rebondissement ne se font pas attendre, et les morts commencent à surgir de nulle part. On ne parle pas de zombies hein, juste de "revenants" : des gens, qui reviennent chez eux comme si de rien était, sans toujours avoir conscience qu'ils sont morts depuis des années.

L'idée est intéressante de par son traitement très réaliste, on se surprend à se demander "et si ça m'arrivait ?".

Mais l'enthousiasme s'arrête ici.

Le premier problème de la série, c'est qu'elle ne décolle jamais vraiment. Chaque épisode introduit de nouveaux personnages qui viennent s'ajouter à une trame qui stagne. On essaye de nous faire patienter avec des fausses intrigues du style "QUOI ?! C'est Camille ? Vous voulez dire la fille qui est morte il y a trois ans mais que j'ai pas reconnu tellement j'ai pas de mémoire alors que sa photo est sur sa pierre tombale ?".

Les choses n'évolueront réellement qu'au court du dernier épisode, que je n'oserais appeler "final" tellement il en est loin. Là où je me retrouve bien con, c'est que je ne peux même pas me faire un avis sur les choix scénaristiques de la série tellement les réponses sont inexistantes. On ne connaît toujours pas précisément le but de la venue des revenants.

A limite, un final qui laisse place aux ouvertures : pourquoi pas ! Mais un final aussi peu crédible ? Non. Pourquoi la horde est-elle accueillie avec les armes, alors que les autres morts étaient quasiment les bienvenus ? Pourquoi des gens iraient se sacrifier vers l'inconnu pour "sauver" la fille d'un flic qui ne les a jamais soutenu ?

Pourquoi le casting est-il aussi mauvais ?

Voilà le deuxième problème de la série : Camille et ses intonations de mort vivante, Claire (la mère) qui fait péniblement son possible pour pleurer 24h/24h, Jérôme (l'ex-mari) qui ne sait que froncer les sourcils, Samir (le flic) qui n'arrive jamais à endosser l'autorité que son personnage devrait avoir... j'en passe et des meilleurs !

Mais je serais vache de parler du casting sans parler des - quelques - perles qui s'en détachent : Victor (le gamin), Julie (la "Fée"), Léna (soeur de Camille) : voilà de vrais acteurs qu'on prend plaisir à voir jouer.

Au delà du scénario et du casting, le principal problème de cette fiction c'est qu'elle aborde des sujets fondamentaux - la vie, le rapport à la mort, le rapport aux morts - sans jamais les approfondir.

Je ne demande pas des réponses à toutes mes questions, car ce sont des sujets qui nous dépasseront toujours, mais juste de quoi m'interroger, de quoi me poser les bonnes questions, les vraies questions, celles qui touchent et qui font qu'on s'identifie.

Fabrice, inspire toi un peu de Six Feet Under s'il te plait.

Bref, regarder cette première saison n'était pas si déplaisant au final (pour 8 épisodes, encore heureux), car elle profite d'une belle esthétique et d'une ambiance originale, mais la déception est grande face à la pauvreté de qu'elle a à nous raconter. Il n'y a plus qu'à espérer que les réponses apportées par la suite donneront davantage de sens à la série.

Enfin ça, c'est à condition de ne pas l'avoir oubliée d'ici 2014.