Avec son lot de note moyenne, je pense que beaucoup beule reprocher à De Lestrade de faire dans le happy-end sans résoudre la situation de départ. Mais, au final, il choisit de faire un acte de foi qui a du sens dans l'intrigue et nous concerne tous, celui de croire que l'on peut s'insérer sans perdre ce que l'on est.

Car l'homme est social, l'humain est une créature qui a besoin du collectif pour s'affirmer, pour exister, il ne peut être qu'un simple animal sauvage, refusant les règles et le principe du vivre ensemble. Car la société est une machine complexe et passionnante, à la fois maternelle dans ses faiblesses et paternel dans sa volonté de plier l'individu aux carcans des valeurs morales.

Certains, aujourd'hui, dans le monde, refuse cette dualité des sociétés démocratiques, ce refus de laisser sur le côté au nom de sa propre conscience. Cette faiblesse, cette lâcheté est pourtant ce qui fait toute sa force et sa profondeur, cette certitude que l'épanouissement de l'individu est possible malgré l'évolution qui n'a de cesse de la remettre en cause.

Croire dans la société comme une alternative positive à la brutalité, comme un moyen de transformer la haine en montrant l'ampleur de sa vacuité. La brutalité apparait alors pour ce qu'elle est, à savoir rien du tout, un pouvoir si dangereux qu'elle nous brule les ailes et nous laisse aveugle, le coeur détruit, vide au sens topologique du terme.

Alors oui, voilà un happy-end regrettable, mais la vérité est que la société se doit de se battre pour intégrer les plus marginaux si elle ne veut pas subir la loi première des sociétés humaines : un monde qui ne se construit pas sur un idéal de bonheur est voué à la déchéance.

Attention, je parle d'un idéal, à savoir une limite inaccessible que personne ne peut atteindre... Juste comme Manon, trouver ces instants de grâce et avancer pour les retrouver... s'améliorer petit à petit, se reconstruire loin de toute barbarie, loin de toute tempête.

Une belle réussite.