Le manque de budget se fait un peu sentir surtout sur le monstre et effectivement, on a le droit à un peu trop de scène de couloirs.

Pour le reste, la série maintient le cap' et sait exactement où elle va. Le twist sur Vénus est ouf par exemple. J'ai également vachement apprécié qu'on ne sache pas si la créature était purement méchante ou juste si elle réagissait car elle se faisait attaquer. La série pousse ici jusqu'au bout son propos de neutralité et à par Jules Mao (qui devient peu à peu Olrik), il n'y a ni bon, ni mal. Et ce qu'explique Naomi à la fin.

Géniale deuxième saison et un modèle d'adaptation.

La fin de saison est un peu décevante parce que la protomollécule s'est transformée soudain en un alien menaçant assez banal - et l'idée "de génie" de prax pour s'en débarrasser tombait sous le sens depuis le début, ce qui gâche un peu l'aspect épique de la scène.

On sent toutefois que la série en a toujours sous le coude, j'attends beaucoup de la mission sur Vénus - j'aime bien la relation du scientifique et du militaire dont on pensait qu'ils allaient s'opposer au début alors que finalement c'était le début d'une belle amitié. Et j'aime le fait que Naomi remette la dimension politique de la protomollécule au cœur du débat, et Prax la dimension éthique, plutôt qu'un corps à corps un peu vain.

Je surnote un poil - le final ne conclut en fin de compte pas grand-chose et comporte extrêmement peu de politique pour beaucoup d'action ou de préoccupations disons plus urgentes mais à une échelle très réduite.

Je vais caricaturer, mais le final réduit la protomolécule à une créature donnant des coups de points dans la coque du Rocinante, Avasarala barricadée derrière une table tandis que Bobbie explore les couloirs d'aération pour s'infiltrer dans le vaisseau ennemi telles les pires heures des films d'espionnage.

Mais au final on sentait venir que la fin de saison allait être de cet acabit et d'un côté j'aime que la série assume ce choix de construire ses saisons en plaçant ses climax au début/milieu de saisons (épisode 5 pour celle-ci). C'est ce qui permet d'éviter les syndromes à la Game of Thrones en ayant une saison juste explosive tout du long, quitte à calmer le jeu à la fin un petit peu.

De plus, si l'épisode a quelques facilités un petit peu trop "the CW"-esque, comme Jim qui reste coincé à cause d'un objet magnétiquement attaché au mur traversant et bloquant ainsi sa jambe - ou je ne sais trop quel micmac technique ils ont cherché à faire, dans l'ensemble The Expanse ne perd pas le nord et sait très bien où elle va. Il y a d'excellents moments pour absolument tous les personnages, de Amos au botaniste en passant par Bobbie (qui a un potentiel badass de fou, elle me fait penser à Samus).

A l'image de l'excellent speech final de Naomi qui réunit développement de personnages, révélations et retournements de situations, et relance des enjeux politiques pour la prochaine saison avec la ceinture et très probablement Fred Johnson qui revient dans le jeu.

Excellente saison pour The Expanse, malgré deux ou trois facilités un peu dommageables sur la fin, toute l'intrigue autour de la protomolécule et l'interaction des personnages autour de celle-ci sont un pur régal à voir. J'attends la prochaine saison avec extrême impatience, étant donné comment la série a su honorer son titre et complètement accélérer exponentiellement son intrigue, son univers et sa qualité en l'espace de quelques épisodes.