Au début, quand ont débarqué les épisodes parodiques d'X-Files, ce fut un vrai pari réussi, un vrai courant d'air frais dans une série parfois un peu crispé. Puis par la suite, ces épisodes sont devenus une tradition, étant parfois les meilleurs moment de la saison, ce qui est assez révélateur d'une série à bout de souffle. Et dans ce nouveau comeback, c'est en train de devenir un passage tristement obligé.

Car le soucis de ce genre d'épisode est que du coup on se contrefout de l'intrigue, juste prétexte à la machine à gags. L'autre gros défaut est que ce genre d'épisode auto-parodie la série, en soulignant les clichés, en surlignant les défauts et approximations. Or dans une saison aussi médiocre que cette 11, est-ce vraiment nécessaire d'autant s'autoflageller?

Donc on obtient un épisode boursouflé, partant dans les sens, quelques flèches touchent leurs cibles (le X-Files revisited), mais c'est souvent très lourd (l'effet Mandela vs l'effet Mangele) ou maladroit (le gag sur la CIA et les frappes militaires, très douteux). C'est vraiment un gloubi-boulga fatiguant où on évoque en vrac Eels, l'emprise de Google, les théories du complot, les multi-univers, Twilight Zone,les fake news ou on fait un clin d’œil au discours limite de Trump sur l’immigration mexicaine, sans qu'on ne sache si la série critique, s'en amuse ou balance cela en l'air sans but.

L'autre chose notable est la scène finale avec le vaisseau spatial. On s'en doutait, mais là Chris Carter avoue : il est très embêté avec ses propres histoires d'extra-terrestre, qui sont pourtant le fond de commerce du show. Les ET, ça faisait flipper dans les années 90, aujourd'hui c'est ringard. Alors Carter n'a plus d'autre choix que de les dégager du récit (dans le premiere, on apprenait qu'ils avaient abandonné l'idée d'une invasion terrestre) ou de s'en moquer grassement comme dans cet épisode.

X-Files n'a vraiment plus foi en elle-même.