Ça démarrait un peu comme tout le reste de la série : banal dans son "anormalité", avec une scène de sandwich over-the-top, des intrigues B assez ridicules qu'on ne comprend pas vraiment (la rencontre dans les bois entre Léo, Bobby et l'autre mec, où les trois acteurs se battent en duel pour savoir qui jouera le plus mal).

Et puis l'épisode m'a aggrippé avec cette superbe scène du lancer de cailloux, complètement loufoque mais utile dans la narration donc tout de suite beaucoup plus marquante que le sandwich par exemple. Franchement c'était très drôle et très particulier.

Bien sûr, le délire final est tout aussi loufoque et j'ai l'impression d'entrer à fond dans la mythologie de Twin Peaks, avec son sol en zigzag, ses rideaux rouges et son "Fire Walk With Me", des choses un peu "cultes" autour de la série. J'étais pas prêt pour le nain qui parle le minish par contre. Sans trop expliquer pourquoi, j'espère que plus de délires de la série seront dans ce sens.

A noter que durant la scène des cailloux, le côté très exposition des suspects avec un rappel sur le lien avec Laura et un flashback sur leur visage, confirme encore que la série tient vraiment à ce que l'on connaisse bien tous les persos. Du coup, pour faire travailler ma mémoire et être en phase avec la série, petit point sur mon état d'esprit vis-à-vis des personnages :

Ils m'ennuient beaucoup :

• Audrey (je m'en contrefous royal de sa danse olala qu'est-ce qu'il a tant que ça ce personnage ?)
• Leo Johnson, vraiment antipathique et cliché même si c'est le but et donc réussi
• La famille Horne, avec le père dont les intrigues me dépassent

Je suis neutre sur :

• Le vieux, sa femme et Jocelyne, leur lien n'étant pas très clair (ex belle-fille depuis que leur fils est mort si j'ai bien suivi ?)
• les parents de Laura, perchés à souhait, et le père "Leland" que je confonds avec d'autres vieux de la série je crois (pourquoi tous les acteurs se ressemblent-ils, argh !)

J'aime bien :

• James et Donna, petite amourette qui fonctionne (et les parents de Donna sont gentils aussi, cette famille me rassure au milieu de toute la folie ambiante)
• La serveuse dont j'ai oublié le nom mais qui est dans la "liste J", assez classe à ses apparitions je trouve
• Shelly Jenkins et sa petite amourette avec Bobby, un aspect soap qui marche bien pour le coup

Je suis fan de :

• l'assistante de Dale Cooper, très candide, et les trois Men in Black légistes qui débarquent dans cet épisode
• la femme à la buche, bien sûr, meilleur perso, même si absente de l'épisode
• la femme à un seul oeil et ses tringles huilées, bon gros délire (son mari est un peu plus transparent mais sert surtout à la faire resortir)
• Dale Cooper of course

(j'espère n'avoir oublié personne d'important)

La scène du sandwich.

La scène du lancé de caillou quoi.

La scène finale.

La série est lancée ça y est.

Jusqu'ici tout allait bien. Là, c'est l'épisode du dérapage, celui où Lynch semble reprendre le contrôle.

En 45 minutes, on assiste donc à l'apparition de Jer et ses sandwichs au brie, une démonstration de méthodes tibétaines absolument improbables et surtout cette dernière scène de rêve. On dirait un kamoulox géant. On a : l'agent Cooper vieilli qui discute avec Laura Palmer et une nain dansant et parlant au ralenti dans une pièce glauque aux rideaux rouges. Wow !

PS : La danse d'Audrey, c'était quand même quelque chose.

L'agent Cooper est en train de faire une entrée fracassante, dans mes personnages préféré toutes séries confondues.

Le mystère et la mise en scène sont toujours aussi tarés et jouissif.

La seule certitude que j'ai pour le moment c'est que personne n'est net.

Quand à la dernière scène, c'est tellement génial que je vais en faire des cauchemars pendant un moment.

Episode surprenant, où Lynch reprend la main et parvient à déstabiliser le spectateur pour mieux le laisser entrer dans son univers. entre une séance de lancer de caillou hilarante et un final mystérieux, Lynch marque les esprits avec talent.

Bon je ne vais pas me répéter cent mille fois, j'aime beaucoup Twin peaks. Son atmosphère trouble, son histoire mais surtout ce ton complètement décalé. Les gueules des trois péquenauds lorsque Cooper explique ses méthodes d'investigation, c'est énorme. Et que dire de ce rêve dans une salle de style rococo avec Dancing Midget qui parle à l'envers sous effet stroboscopique, si ce n'est que moi ça m'a filé la trique.