Je partais avec un a priori tout à fait favorable. Et c'est bien dommage, car ça plombe mon avis d'aujourd'hui.

Cette première saison est on ne peut plus classique dans la caractérisation des personnages, la réalisation et le scénario. Je pense ne spoiler personne en disant que nous assistons à un énième copycat de Jack L'éventreur [Whitechapel est le quartier de Jack l'éventreur et il est aussi connu pour être l'un des lieux explorés par Jack London dans le Peuple d'en bas]. Un assassin dont nous ne comprendrons ni les motivations, ni la psychologie, à part cette fascination morbide pour les exploits de son prédécesseur. Un assassin qui n'arrive pas non plus à garder une certaine cohérence dans le choix de ses proies.

Mais passons, les tueurs de Luther ne sont pas des plus originaux et j'ai pourtant suivi la série avec intérêt, à cause des personnages et de la réalisation. Mais là, les deux pêchent. En tout cas pour moi.

La réalisation emprunte les tics de Seven, ces images stroboscopiques et nauséeuses des scènes de crime et de ce qui peut se passer dans la tête du tueur. Et ces effets commencent à dater sérieusement. Quant aux personnages, ce sont des clichés ambulants : le bleu intègre qui veut tout faire by the book et le vieux de la vieille, rompu au terrain et apprécié de ses hommes. J'ai cru revoir Sam Tyler et Gene Hunt, sans le décalage temporel et sans l'humour de Life on mars, et surtout sans le charisme de géant de Philip Glenister et le jeu toujours juste de John Simm.

Reste cette bonne idée, qui s'impose dès le deuxième épisode : comment arrêter un assassin dont on connaît à l'avance les crimes, sans connaître ses victimes ?

Bref, ça se laisse voir sans déplaisir, mais avec un peu d'ennui. Et je m'aperçois que j'ai noté large, tout de même... Je vais corriger de ce pas.