avec une énième « ça y est c’est la fin du couple, Kim se barre, ah bah bien au contraire), moi je demande « on ne nous a pas fait le coup un peu de trop fois pour que cela puisse encore fonctionner ? Tout cela est-il honnête ?».
Exactement mon ressenti, ça ne prend malheureusement plus chez moi.
Pour la première fois je... n'ai pas trop aimé un épisode centré sur Kim et Jimmy.
Là c'est la grosse panique car c'était ma constante, ma bouée de sauvetage dans cette série. Car autant dire qu'une fois n'est pas coutume, le reste est fort peu intéressant.
J'espérais autre chose pour Mike. Quand bien même je m'en fichais de son intrigue, une part de moi s'est trouvée un peu dur avec le précédent épisode, en mode "non mais tu dis que c'est trop bâclé mais t'inquiètes, ils vont encore passer plus d'épisodes à expliquer pourquoi Mike peut basculer du camp Gus, ça risque d'être chiant mais ça peut valoir le coup". Ouais mais non, ça y est : Mike est dedans. Parce que lolz revanche. D'accord.
Je trouve que ça n'a vastement aucun sens. Tout comme ses combines pour amener la police à capturer Nacho, bien trop facile. Première fois que je suspend mon incrédulité pour une combine de Better Call Saul. Franchement, restons objectif deux secondes : son plan a 1000 façons d'échouer, ça n'a absolument aucun sens comment il aborde et manipule avec aussi peu de subtilité la bibliothécaire (dans des scènes très mal écrites, que je ne sais pas si je dois prendre avec humour ou sérieux), ou comment il s'infiltre dans un commissariat, tombe sur le policier le plus peureux du lot et parvient à remplir comme il le faut un papelard qui traînait. Si c'était aussi facile que cela de faire tomber Lalo, on se demande juste pourquoi ils n'y ont jamais pensé plus tôt, et pour n'importe quelle autre situation...
Et je dois dire que c'est un peu le même problème du côté de la fameuse scène où Jimmy, pardon, Saul, déboule dans le bureau et fait tout son cinéma avec le faux spot publicitaire. Je n'y crois pas. Je n'y crois pas que dans la réalité ce puisse être aussi simple de renverser toute une affaire. Le personnage du CEO de Mesa Verde, est aussi un cliché sur patte et je ne vois pas comment Saul a pu prédire autant d'inconnues dans l'histoire.
Mais passons. Honnêtement, ce n'est pas si grave, je mets de côté car : c'était fun, c'était barré, j'ai beaucoup aimé l'humour sous-jacent au tournage de la publicité, de revoir les trois étudiants en cinématographie aussi. Tout le jeu d'hypocrisie reste bien mené et Rhea Seahorn réussit avec brio à montrer à quel point elle est désemparée. Globalement c'est ma partie préférée de l'épisode, ainsi que l'intermède où Saul continue de torturer Howard, avec une combine pour le coup marrante et crédible. On reconnait de plus en plus le Saul de BB.
Le problème, c'est cette scène de fin. Je ne comprends plus Kim. Et c'est bien la première fois que la série me perd avec ce personnage. Je m'en veux un peu de dire ça, car j'aime pas trop ce raisonnement mais : c'est pas un peu incohérent comme développement ? On a toujours eu un yoyo entre son attachement/besoin d'être avec Jimmy et sa raison qui devrait le pousser à le quitter. Et à de nombreuses reprises la série semble avoir passé le point de chute. Ok on peut se dire "encore une fois, on y était presque, dommage", et passer à la suite. Mais là c'est différent : Kim elle-même, le dit ! Elle dit qu'elle a passé le point de rupture. Première fois si je ne m'abuse. Prendre une nouvelle fois une porte de sortie d'urgence, je trouve ça un peu faible et je trouve que cela fait peu honneur au personnage, lui révélant des faiblesses dont on n'avait jamais trop eu connaissance.
La recherche absolue de la punchline finale est assez basse, car il est évident à 1000% que Kim pense au mariage non pas par amour, mais comme combine pour garder le secret avec Jimmy sans culpabilité (et si c'est pas ça, c'est encore pire). Je sais que dans la vie c'est pas toujours linéaire les décisions de vie de quelqu'un, mais là vraiment je suis un peu déçu. C'est sans doute moi qui ne voit plus vraiment où ils veulent en venir, sans doute. Mais j'ai rarement autant détester une dernière réplique d'épisode, je crois. La scène aurait pour moi eu beaucoup plus d'impact sans cette foutue réplique finale, qui vient vraiment tout gâcher. Finir par un silence gênant entre Kim et Saul, et faire de la décision de Kim une décision plus réfléchie. Mais bon, je réalise que je suis en train de jouer au jeu du "réécrivons l'épisode que je viens de voir pour faire coller la vision des persos avec celle que j'aurais aimé", un truc de con, donc je vais m'arrêter là. Je n'ai sûrement pas compris, en tout cas je n'ai pas été connecté à ce qu'on me dit.
Maintenant, concernant les implications de tout ça : l'idée d'une Kim qui reste en effet aux côtés de Saul pendant tout BB est en soi assez belle, mais si c'est vraiment cet épisode qui est censé l'amener sur cette piste, je trouve ça trop malhonnête et un peu en contradiction avec la trajectoire qu'elle suit depuis le début, quand même ? Il est inévitable qu'elle va encore s'en vouloir dans les prochains épisodes.
Enfin, la scène d'ouverture n'a aussi pour moi aucun intérêt en tant que telle, c'est une fraction du passé d'une personne beaucoup trop insuffisante et qui n'a franchement rien d'original, je trouve que ça retire plus du perso que ça n'en ajoute.
Dans tous les cas même s'ils en font un truc vraiment intéressant par la suite et que je me raccroche à nouveau à Kim, je garderai indéniablement ce goût un peu amer qui est toujours lié au problème de durée de la série : ils exploitent vraiment tout ce qu'ils ont jusqu'à la moelle, étire à mort les enjeux... Mais au bout d'un moment, à trop tirer sur la corde, ça casse.
Bref, Better Call Saul vient de trouer ma bouée de sauvetage, et j'ai un peu peur. Même si je pense qu'il ne s'agit que d'un accident de parcours, résultante de la volonté des scénaristes de trop tirer leur histoire, et donc que la suite devrait revenir à quelque chose qui me botte plus.
J'étais sur que tu n'allais pas aimer l'épisode. "Oh non Kim ne réagit pas comme tu l'espérais !"
Cela te semble si dingue que Kim fasse un mauvais choix ?
" Parce que lolz revanche. D'accord".
Si tu avais prété attention aux scènes de Mike (je sais, c'est compliqué pour toi qui n'aime pas le personnage), tu aurais peut-être vu que ce n'est pas qu'une question de revanche. Il s'agit de faire exactement la même statégie que Walt en fait : bosser pour mettre à l'abri sa famille, puis renverser le clan Salamanca et puis renverser Gus. Alors le plan peut paraitre super naif, mais n'oublions pas que Mike est un flic qui croit dans la notion de ce qui est juste. Je ne pense pas du tout qu'il soit d'accord avec cette proposition de revanche faite par Gus. Gus, lui il y croit et il croit même que Mike y croit. C'est cette apparance d'acquiscemment que Mike fait à Gus à la fin, afin de tranquiliser Gus, mais nullement, à mon sens, une approbation. En fait, il y a encore un mpnde entre le Mike qu'il nous ait présenté ici et le Mike de Breaking Bad. Ce chemin est long et il va te falloir l'arpenter avec joie et cérilité. Je sais que tu peux le faire.
Sympa de réduire mon (relativement long) avis à une pensée bêbête ^^ Alors que j'explique justement qu'au-delà du fait que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais (qui a parlé d'espérer ?), je trouve plein de problèmes à l'épisode, à la réplique finale comme au reste.
Non, j'ai juste l'impression que ce n'est pas Kim qui parle mais les scénaristes qui usent trop de leur meilleur atout pour faire une surprise cheap.
Que Kim plonge avec Saul, voire l'entraîne, c'est un grand oui (j'ai adoré dans l'épisode 4 (ou 3 ?) quand elle relance elle-même Jimmy là-dessus). Pas comme ça. Je pense que c'était le faux-départ de trop.
Je veux bien que tu me cites le passage où c'est expliqué/sous-entendu, car là je ne vois absolument pas...
Non ^^ Très honnêtement, je m'en fous. La trajectoire du perso n'est pas assez mémorable dans Breaking Bad pour que ça m'intéresse. Tu dis qu'il y a toujours "un monde" entre le Mike de BCS et celui de Breaking Bad, je trouve que c'est dès le début globalement le même personnage. C'est flagrant par rapport à Saul. Même Gus est plus intéressant avec moins de marge de manoeuvre.
Et ça rejoint quand même toujours le même problème d'inégalité entre les deux persos principaux dans la série, sur plusieurs aspects :
" Sympa de réduire mon (relativement long) avis à une pensée bêbête ^^ "
C'est strictement personnel, mais c'est l'impression que j'ai eu en lisant ton avis.
" Je veux bien que tu me cites le passage où c'est expliqué/sous-entendu, car là je ne vois absolument pas... "
C'est dans les épisodes précédents où Mike explique qu'il veut protéger sa famille. Et c'est aussi dans l'épisode précédent, par le choix de la mise en scène, où Gus en noir se tient près de la fontaine face à Mike en blanc qui se tient du côté du village. Les personnages ne sont pas d'accord et restent opposés jusqu'au bout comme le montre la mise en scène, même si Gus semble croire (comme lorsqu'on fait un voeu en jetant une pièce... dans une fontaine) que Mike le rejoind. Mais, ce n'est nullement le cas.
" Mike est plus souvent utilisé comme memento pour satisfaire la nostalgie Breaking Bad"
Non, je ne suis pas d'accord. Il est sytématique utilisé un contre-point du personnage de Saul, la série et l'univers de BCS fonctionnant souvent comme un miroir. Ca a été fait dans bons nombres d'épisodes depuis le pilot.
Oui pour sa famille, mais de là à prévoir déjà de renverser les Salamanca puis Gus, je trouve que tu extrapoles ? La mise en scène symbolique est juste mais rien ne te dit que c'est ce que GilliGould voulaient faire passer un message et un plan d'action aussi... précis. Mais ok. Pourquoi pas. Je trouve que ça manque quand même de dialogues tout ça (il manque une "Kim" à Mike en fait), mais c'est subjectif.