C'est pas la peine d'arriver tous avec vos gros sabots, je vous ai vu arriver à des kilomètres! Et moi je commencerai par dire que How I Met Your Mother n'est qu'une énième série qui pue le conservatisme américain, et pourtant tout le monde aime! Et bien Terra Nova c'est peu ou prou le même effet que ça me fait. Il va être dur à défendre mon steack de dino mais tant pis, je me ferai défenseur de tous ceux qui savent mesurer la beauté intérieure d'une œuvre. C'est à dire une série avec des dinos, des ados débiles, Stephen Lang le général badass, des inspirations ou filiations nettes que j'aime, une atmosphère survival, une « terre neuve »,... ai-je cité les dinos? Je ne peux pas nier qu'ils aient préféré dépenser leur argent en allant aux putes plutôt qu'en engageant des gens talentueux, et il y a quelques histoires de sous et de gens virés derrière tout ça qui ont peut-être contribué au flop médiatique, je vous le concède. Mais Terra Nova à une échelle moindre provoque un peu certaines réactions à la « Avatar » et ça suffirait presque à me dire que cette série a du potentiel. Déjà, faut quand même dire que c'est un divertissement familial -si les petits sont pas effrayés par les dinos. Que les bons sentiments, le thème de la famille et l'Amérique qui trouve le remède pour sauver le monde, c'est certes redondant mais c'est une constante avec laquelle on doit savoir composer parfois pour apprécier un spectacle pour ce qu'il est. Avatar c'est pas plus brillant de ce point de vue, sauf qu'à côté de cela, on explore des thèmes un peu plus intéressants que sont la colonisation (thème cher aux américains par ailleurs) à travers cette science-fiction bon enfant, la « survie de l'espèce » qui quoiqu'il arrive nous renvoie à notre nature animale (!), la bêtise et puis toute la palette classique, remise à la sauce amerloc. Rien de très brillant vous me direz, surtout quand c'est servi par un casting un peu moyen, mais c'est là que l'univers entre en jeu (si l'on adhère) et nous fait voir autre chose que les cops series. Dont la référence à Jurassic Park quand on voit la fortification du camp, avec un fait que je trouve drôle : ce sont maintenant les humains qui sont enfermés dans un « parc » et qui ne peuvent pas en sortir, et non les dinos! Chose qui m'a amusé et j'ai peut-être été le seul. Tout le côté luxuriant fait effectivement penser à Avatar et à d'autres avant lui, mais faut dire que c'est propice à vous poser une ambiance « sauvage » aussi. C'est peut-être un peu trop chatoyant à mon goût mais c'est ça aussi, le rêve! Attendons de voir la suite j'ai envie de dire, mais quand je vois l'intrigue de Lost qui a mis des plombes à se devenir intéressante, je perds pas espoir.

Kaamelott ou comment réussir avec brio à faire passer de beaux et grands chevaliers pour de grosses tanches. Comment décrédibiliser le mythe arthurien... ou bien le rendre plus humain. Cette série a tout ce qu'il faut pour elle, notamment l'humour dans cette saison 1. Alexandre Astier & co, nos Monty Python à nous!

Je sais que vous m'entendez arriver de loin avec mes gros sabots... Et bien non non ce n'est pas une illusion olfactive je vous rassure. Je chargerai à nouveau la mule : cet épisode est nul. En fait il est dans la lignée du précédent... On essaye de nous montrer un peu plus de Nora pour nous appâter mais ça ne marche pas un instant... à part quelques tentatives de gags qui tombent à l'eau on se fait un peu chier. On est même dans du pur comique de geste... que c'est ringard et nul! Vidéo Gag ça vous dit quelque chose? Et l'objet principal de cet épisode, qui est censé apporter du fun quand même... à aucun moment je me suis surpris à rire. Je restais planté devant mon écran, consterné. J'avais même pitié pour le père de Marshall, du coup ça me révoltait d'autant plus. Et puis le personnage de Kevin est fidèle à l'image que je m'étais faite : très mal exploité et pas drôle. Voilà pour le portrait détaillé. Et plus globalement c'est donc un échec cuisant pour cet épisode qui augure un flop magistral.

La catabase continue : la série descend dans les Enfers... pour mieux en ressortir ? Pour le moment c'est pas vraiment ce que je lui souhaite : l'histoire stagne (oui oui, je dis ça malgré le "cliffhanger" de la fin), ça recycle dans les fonds de tiroirs des saisons précédentes... Est-ce qu'on essaye de nous rassurer en nous montrant des ex de Ted ou des blagues déjà faites? Même le coup des bottes de Ted c'est du recyclé (référence à ses santiags rouges j'imagine...) La série ne remplit plus son office.

J'ai beau regarder cette série pour ce qu'elle est, adoptant mes principes, tout ça. J'étais dans de bonnes conditions pour voir cet épisode, ça faisait un bail que j'avais vu le précédent, bref, je repartais sans a priori. Mais la réalité est dure et quand on y fait face, bah là pour le coup, on se fait terriblement chier -pardonnez moi la vulgarité. Le seul truc qui prête à sourire c'est le moment "façon film d'épouvante" en effet... mais là encore, la blague est trop longue, la mayonnaise a à peine pris qu'elle redescend aussitôt. Et puis les voir se lamenter tout l'épisode parce que Marshall et Lily sont partis, si c'était un prétexte pour montrer quelques boobs et faire remonter l'audience, chez moi ça fait flop. (sans jeu de mots douteux) Et la blague du générique est devenu un running gag dans How I Met? Va falloir penser à être moins écolo sur le recyclage. Bon, je ne charge pas la mule plus que de raison, la note va aussi parler d'elle-même.

La conclusion à la critique qui va suivre serait : un pilote en demi-teinte. Je dirais que le tout dans cet épisode est d'arriver à dépasser la sensation gênante que l'on ressent à voir jouer des acteurs peu convaincants délivrant des dialogues qui le sont tout autant, dans un environnement propret, parfois mal éclairé, le tout s'étirant un peu en longueur. Ca fait beaucoup de points noirs me direz-vous ! Oui mais heureusement ils sont compensés par mon indulgence, et le fait qu'Odysseus n'a rien de comparable à une série comme Rome qui bénéficiait pour son pilote de la totalité du budget de celle d'Arte. Et dans une série qui nécessite de recréer un univers, le manque de budget s'en ressent assez vite. Mais ne boudons pas trop vite notre plaisir, l'idée de faire d'Ithaque (et non Ulysse) le centre du récit et l'arène d'intrigues politiques autour de la reine (!), a le mérite d'être originale et de titiller notre soif de mythes et de jeux de trône -celui-là est de pierre! Je note 11/20 et émet un avis favorable uniquement pour ces raisons : l'idée, l'univers ; et le fait que globalement ce pilote tient la route dans son déroulement et puis parce que j'ai eu envie de voir le second épisode (ça reste le plus important!). Par contre, ça n'exclut pas les défauts, assez nombreux ... en commençant par les acteurs qui sont loin d'être tous convaincants. Les soldats sont à ce titre plutôt mauvais dans leur genre. Et Pénélope a beau être belle comme la légende le veut, ils pouvaient aussi lui laisser son intelligence. Télémaque a une tête à claque, mais ne tranche finalement pas trop dans ce décor grec (je dis pas que les grecs sont tous... enfin bon!). Et mention spécial au devin, tout droit sorti de Kaamelott (d'autant que la ressemblance avec le marchand d'esclaves est frappante), un peu loin de l'image du devin grec que je me faisais. Je pense qu'il faut avoir conscience de regarder une série française à petit budget, avec tout ce que ça implique en conséquence. Et essayer de mettre de côté nos références américaines, voire les productions Canal. Je dis aussi ça pour me convaincre, en espérant que les défauts n'empirent pas au fur et à mesure des épisodes. To be continued...