Critique : Anger Management 1.04

Le 09 août 2012 à 19:45  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen, la faute à une histoire de départ assez pauvre et des personnages féminins insuffisamment soignés.
Par sephja

Critique : Anger Management 1.04

~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen, la faute à une histoire de départ assez pauvre et des personnages féminins insuffisamment soignés.
Par sephja

Rivalité  

 

Charlie voit Patrick, un de ses patients réguliers, partir pour un nouveau thérapeute en l'accusant de ne pas lui montrer assez d'attention. Ce nouveau médecin se révèle être Kate, sa maîtresse, perturbant leur relation en y introduisant une rivalité nouvelle qu'il a de la peine à gérer. De son côté, sa fille, inspirée par un livre de sa mère légèrement osée, raconte ses expériences sexuelles imaginaires à ses amies. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode faible que l'on peut détailler ainsi : 

  •  deux intrigues particulièrement faibles 
  •  le rapport entre Charlie et les femmes 
  •  une routine plutôt inquiétante 
  •  la scène de la chemise peu convaincante et trop tardive

 

Anger Management : Charlie se dispute avec Kate

 

Un épisode assez pauvre en contenu

 

Quatrième épisode d'Anger Management et la série de Charlie peine toujours autant à convaincre, malgré quelques bonnes répliques qui viennent masquer la maigreur de l'intrigue principale. Le format, vieillot et assez uniforme, n'a pas changé et les scénaristes ne nous proposent que deux storylines assez pauvres centrées sur le travail de Charlie et sa famille. Seul personnage à faire le lien entre les deux, Kate occupe une place centrale qui va malheureusement confirmer l'absence de potentiel comique de Selma Blair, incapable de proposer une vraie opposition à Charlie. 

Il y avait pourtant un certain potentiel dans cette histoire avec le départ de Patrick, refusant le fait que son thérapeute porte plus d'attention aux autres patients qu'à lui-même. Cette idée de centrer l'intrigue sur Michael Arden avait un certain potentiel, offrant l'occasion aux auteurs de l'approfondir en l'associant avec Kate pour mieux laisser apparaître les sources de sa névrose. Seulement, cela signifierait construire une séquence entière sans Charlie, idée non envisageable pour un show qui reste toujours scotché à son comédien principal.

Seule personnage à profiter d'une scène en dehors de la présence de Sheen, sa fille Sam hérite d'une scène où les auteurs confirment leur goût pour une structure avec le personnage principal au centre mis en valeur par des seconds rôles comiques. Son intrigue va malheureusement reposer sur une histoire de littérature bancale et peu intéressante avec sa mère qui laisse par inadvertance un de ses romans à l'eau de rose à sa portée, lui donnant un point de départ pour se créer une vie sexuelle imaginaire. Tournant rapidement à vide, cette intrigue a pour seul mérite de poser la question de la place restreintes des femmes à l'intérieur du show et de la relation de Charlie avec elle. 

 

Charlie et ses drôles de dames

 

Comme toujours, Anger Management parle d'un thème central à la série, à savoir le rapport entre Charlie avec les femmes, thème inépuisable où la fiction rejoint la réalité. Loin du défilé de pornstars auquel l'acteur nous avait habitué lors de sa crise de l'année dernière, Charlie montre pour sa fille une volonté acharnée de la préserver qui paraît très naïf, pour ne pas dire particulièrement puritain. Très vite, il apparaît que les femmes de cette série ne sont que des clichés sans épaisseur, portés par des actrices qui peinent vraiment à s'imposer.

Sam est la représentation de l'adolescente encore enfant, refusant de s'envisager dans une relation à cause du traumatisme né du divorce de ses parents. Un personnage plutôt sympathique au premier abord, Danielle Bobadilla offrant une performance plutôt intéressante, mais qui dispose d'une storyline creuse qui va servir à donner le beau rôle à Charlie au détriment des autres personnages. Limitée à de simples apparitions en coup de vent, la jeune femme semble ne servir qu'à nous vendre l'idée d'un Charlie protecteur et un rien papa poule, en rupture avec ses éclats de l'année dernière.

Pour son ex-femme, les auteurs nous resservent le cliché de l'ancienne fille délurée qui ne sait pas vraiment ce qu'elle veut, justifiant indirectement leur séparation par son comportement plutôt écervelé. Un personnage au potentiel comique très restreint, écrasée par Charlie là où elle devrait lui tenir tête pour lui renvoyer à la figure les motifs de leur rupture. Après avoir joué l'assistante psychopathe de Jigsaw, Shawnee Smith semble hésiter sur l'orientation de son personnage, l'un des moins intéressants du show.

Si son ex-femme a tout de l'ancienne cheerleader délurée, sa maîtresse Kate apparaît comme une femme indépendante, très cérébrale, en quête de compétition et qui aborde le sexe comme la seule satisfaction d'un besoin physique. A l'opposé du goût pour les fantasmes de Jennifer, elle représente la nouvelle vie de Charlie, abandonnant le sport pour le travail de psychothérapeute. Seulement, à force d'enfermer le personnage dans un cliché, le personnage de Kate ne fonctionne absolument pas, avec un Selma Blair apathique, très loin de ce que la comédienne propose dans Web Therapy par exemple.

 

anger management : Charlie en famille

 

Peu original

 

Cerné par les personnages féminins, Charlie enfile sa tenue préférée, celle de victime, pardonnant ses erreurs par son incapacité à maîtriser ses pulsions, éternel adolescent dans un corps d'adulte. Son affrontement avec Kate prend assez vite la tournure d'une dispute digne d'une cour de récréation, avec un gag du ketchup recyclé qui prouve la difficulté du show à s'inventer une identité propre. Patchwork de plusieurs séries à la fois, la création de Bruce Helford cherche avant tout à remplir sa mission première, à savoir redonner une image positive à Charlie.

Malheureusement, le show manque d'énergie et s'essouffle ici clairement, ressortant des gags peu inspirés en particulier autour de la confrontation entre le héros et son ex-femme. La scène de la thérapie dans la prison est sans hésiter la plus vulgaire par l'accumulation de clichés qu'elle propose, transformant une thérapie en une activité consistant à raconter son vécu sans se poser la moindre question. C'est dans cet amas de vulgarité que quelque chose étrange m'est apparu : cette série puise clairement une partie de son influence dans la très médiocre "Shit my dad says".  

En effet, le personnage de Ed a le même prénom et les mêmes références racistes et homophobes que le personnage de Shatner, laissant apparaître que tous les personnages d'Anger Management ne sont que des emprunts à d'autres séries. Un manque d'originalité et de créativité qui se retrouve dans une intrigue principale passablement fainéante, n'offrant pas grand-chose à se mettre sous la dent malgré un pitch de départ intrigant. La pirouette finale, pas très amusante, montre le peu d'ambition que les auteurs ont pour des personnages secondaires qui ne servent vraiment ici que de faire valoir.

 

Une chemise qui en dit long

 

Durant l'une des scènes de cet épisode, Charlie prend son habituelle chemise de golf directement inspirée de "Mon Oncle Charlie" et la jette au loin sous prétexte de son odeur. Un nouveau geste de mépris en direction de Chuck Lorre qui ferait sourire si sa nouvelle série se montrait un peu plus brillante dans son écriture que la précédente. En voulant devenir un personnage positif, Sheen oublie un des éléments qui faisait fonctionner son ancienne série, à savoir le fait que l'on se plaisait à détester Charlie Harper. 

Dans "Two and a Half Men", la famille Harper était une réunion de monstres à la fois détestable, mesquin, égoïste, lâche et surtout à l'opposée des valeurs familiales puritaines. C'est peut-être cette overdose de mauvais goût qui a scandalisé le comédien et provoqué la crise de l'année dernière, Charlie accusant le show de véhiculer une image négative de lui-même. Sa rébellion prend alors un sens inattendu, tout comme ce show qui fait apparaître le vrai visage de l'acteur : puritain, assez misogyne et légèrement ringard dans ses références.

 

J'aime : 

  •  certaines répliques sont amusantes 
  •  la scène entre Sam et ses amies 
  •  plutôt bien rythmé 

 

Je n'aime pas : 

  •  une accumulation de clichés 
  •  les personnages féminins qui manquent de profondeur 
  •  les mêmes gags recyclés encore et encore 
  •  le manque d'enjeu de l'intrigue 

 

Note : 11 / 20 

Malgré une intrigue médiocre et un léger sentiment de redites, Anger Management parvient à fournir les quelques répliques amusantes qui suffisent à sauver l'ensemble. Cela reste bien maigre pour une série qui peine à imposer une identité propre et ne parvient pas à exploiter son potentiel de départ.

L'auteur

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