Walt, Walter and White.
Commençons par le commencement : Le générique en jette. Encore et toujours. Et même si je sais que certains l'ont trouvé quelconque, j'ai bien envie d'aller jusqu'à dire que je n'ai jamais vu un jeux vidéo aussi bien mis en valeur tout support confondus. C'est encore une fois stylé et propre sans être vraiment utile, une petite mise en bouche comme on les aime.
L'épisode se décompose en onze scène dont les sept premières sont entièrement consacrées à Walt. A noter toutefois le retour un peu timide de Saul et les nouvelles jouissives de l'avancée de l'enquête de Hank qui, on ne le répètera jamais assez, est définitivement un excellent personnage.
La construction de l'épisode m'a donc parut importante car ce sont les quatre dernières séquences, c'est à dire le repas au Pollos Hermanos avec Hank, Junior et Gus, la réunion du Cartel, Jesse chez les drogués anonymes et les explications sur l'enquête de Hank qui font le plus avancer l'intrigue. Les apparitions de Walter ressemblent de plus en plus à une mise en abime du personnage qui semble être définitivement entré du coté obscur. Heisenberg se manifeste de plus en plus sous la forme d'un personnage antipathique et capricieux, comme si la série nous montrait la naissance plus ou moins réaliste d'un monstre. En détruisant tout ce en quoi Walt croyait, Gus a créé un adversaire incontrôlable qui se raccroche encore pour le moment à l'argent pour justifier l'injustifiable.
Après avoir vu cet épisode, je me demande comment la série va se terminer. Je m'attendais jusque là à la mort de Walter, après avoir totalement « break-badé », mais j'ai désormais l'impression que Walter White est bel et bien déjà mort. Si tel est le cas, la situation de Gus est bien plus critique qu'elle n'y paraît, surtout après la réunion avec le représentant du cartel. Je m'explique : Walt a d'ores et déjà tout perdu : son amour propre, sa dignité, sa confiance en lui, l'amour de sa femme, l'admiration de son fils, la confiance de sa famille, la complicité de Jesse et surtout, la reconnaissance qu'il cherche depuis le début. Il n'a plus rien a perdre et les quelques bribes d'humanité qui rendaient le personnage sympathique jusque là sont de plus en plus éparses. Il pourrait bien s'avérer au final que Walt devienne un adversaire incontrôlable et riche pour Gus. En témoignent les diverses scènes qui lui sont consacrés : son attitude détachée avec la voiture, son arrogance avec Saul, sa méchanceté avec Jesse, sa manière de jubiler quand il montre son revenu à Skyler et enfin son insistance à trouver de n'importe quel manière un moyen de tuer Gus, même s'il faut manipuler Jesse au risque de le sacrifier.
Tout le petit monde qui gravite autour de Walt/Heisenberg pourrait bien passer de l'éventuel dommage collatéral en cas de problème à l'ennemi à abattre pour et par Walt. Reste encore à savoir la demande du Cartel à Gus : la tête de Walt? Celle de Hank? Nous le saurons, je pense, très vite.
I made you my bitch ! You accept?
Alors que Walt perd son humanité au fil des épisodes, Jesse semble être définitivement prisonnier de la sienne. Que ce soit dans son hésitation à tuer Gus que je n'arrive pas vraiment à cerner (est-ce parce qu'il l'admire? Ou parce que sa conscience le lui interdit?) ou dans son désir d'être punit pour ses actions pour pouvoir redonner un sens à sa vie, Jesse récupère toute la sympathie que Walt à perdu vis à vis des téléspectateurs que nous sommes. Son intervention aux « drogués anonymes » aurait put verser dans le pathos mais non. La performance d'Aaron Paul est une fois de plus totalement convaincante.
Ce qui rend Breaking Bad intéressant, c'est aussi de voir comment deux personnes au passé et à la personnalité diamétralement opposés vivent leur descente aux enfers. Si Walter semble être déjà mort de l'intérieur, Jesse de son coté lutte contre sa souffrance avec ses moyens pour rester vivant...
Like maybe... this guy.
Je parlais tout à l'heure du pré générique jubilatoire, mais il faut aussi reconnaître que Breaking Bad est une série qui sait conclure ses épisodes. Il y a un an, lors de la saison précédente, c'était Hank qui concluait le septième épisode également en devenant le héros martyr des stups. Cette fois, c'est confortablement assis autour d'un bureau qu'il nous en met plein la vue. Ça n'est pas aussi vibrant que son duel avec les jumeaux Mexicains, certes, mais la dernière minute de l'épisode le fait entrer avec brio dans le dernier carré de la compétition, en compagnie de Walt, Gus et le Cartel. La bataille finale s'annonce épique en tout cas.
Pour finir, nous avons encore eu droit à un excellent épisode de Breaking bad ou absolument rien, selon moi, n'est à jeter. Pas de fioritures, ces 47 minutes passent plus vite qu'un épisode de Kaamelott et on est maintenue en haleine. Que demander de plus?
Ce que j'ai aimé :
- Tout ce que j'aime d'habitude
- Le pré-générique
- Hank magistrale
- Jesse oscarisable
- Walt détestable
- Gus perturbable
Ce que j'ai moin aimé :
- La semaine que j'ai passé avant de regarder l'épisode.