Nobody's perfect.
Voilà, la quatrième saison de Breaking Bad s'achève avec un bouquet final d'évènement plus ou moins attendus mais toujours aussi jouissifs. Je vais avoir le temps de développer tout le bien et le mal que je pense dans les lignes qui vont suivre, et surtout de vous expliquer un peu comment j'ai vécu l'épisode parce qu'après tout c'est à ça que sert une critique, mais avant, je vous propose de dégrossir un peu la chose .
L'épisode est très bon... Et là en général, quand on fini une phrase par un adjectif suivi de points de suspensions, on ajoute un « mais » dont le rôle est d'annuler tout ce qui le précède. Ce « mais » est bel est bien de rigueur, mais n'enlève rien à l'épisode (ou juste cinq points à la note) mais il va bien falloir que je le développe et c'est donc ce que je vais faire en commençant, contrairement à la semaine dernière, par vous dire ce qui aurait pu amener cet épisode à la note ultime si ce « mais » n'existait pas.
Mais si tu n'exiiiistais paaas...
La partie d'échec de la saison se termine par un mat après un retournement de situation spectaculaire. Oui! Walt est un génie, et oui! Walt est un enfoiré. Nous, on aime parce que le rythme reste soutenu et qu'une fois de plus aucune scène n'est à jeter. En parlant de ces dernière, on peut, à l'instar de la semaine dernière, établir un top 3 amplement mérité des séquences les plus remarquables à savoir, selon mon classement personnel :
- Le passage de l'oncle Tio chez les D.E.A
- Toute la dernière marche de Gus avec ce qui suit
- L'intégralité des dix dernières minutes avec cette sorte de pied de nez à la série.
Cette dernière scène nous permet d'ailleurs de revoir Walter et Jesse à nouveaux réunis sur une musique, si je ne m'abuse, de Rodrigo y Gabriela, comme au bon vieux temps. Cette petite brise de fraicheur arrive à point nommé après une saison aussi éprouvante et on en pardonne d'autant plus la fausse happy end tant elle laisse de points de suspensions.
Bref, pour ce final, Breaking Bad est à la hauteur de Breaking Bad avec ses petites idées de mises en scènes (comme par exemple, la narration visuelle de ce que fait la voisine de Walt pour aller couper le gaz via les jumelles) , ses conversations parfaitement écrites comme la rencontre entre Jesse et la police d'Albuquerque et ses séquences interminables mais ô combien prenante fixée sur un visage, en l'occurrence sur celui de Gus ou de Walt. Je vais d'ailleurs m'arrêter sur ce dernier point pour développer un peu plus un aspect qui revient depuis plusieurs épisodes :
Si le début de la saison représentait - dans l'approche – un western, les derniers épisodes m'ont d'avantage fait penser à une partie d'échec. Comme nous avons désormais la réponse à la question de la semaine dernière (mais qui à empoisonné le fils de la copine à Jesse?), nous pouvons dire sans nous tromper que l'épisode précédent s'était terminé par un coup magistral de Gus qui lui permettait d'éviter un mat in extrémis. En revenant en arrière, remarquez comme à chaque « coup » de l'un des deux adversaire, la caméra se fixe sur leur visage pour renforcer l'impression de réflexion et de passage à l'action, comme aux échecs. La semaine dernière, Walt décidait de manipuler Jesse que nous avons suivi tout au long de l'épisode, juste après un plan serré sur Walter au bord de la piscine, laissant un revolver décider pour lui de la suite.
Une fois que tous les évènements qui ont suivi se sont mis en place, la balle était dans le camps de Gus que nous retrouvons, après avoir compris le coup de Walter, dans un parking, avec une nouvelle fois un gros plan sur son visage, nous signifiant que ce coup pourrait être le dernier. Gus évite le mat en battant en retraite, et c'est de nouveau à Walt d'attaquer en cherchant un autre moyen de l'atteindre, Jesse n'étant plus en état de « jouer ».
Et c'est la pièce « Oncle Tio » que Walt décide de déplacer ensuite, en nous rappelant au passage qu'il n'y a pas un seul personnage inutile sur l'échiquier. En approchant cette pièce de Gus, Walt le pousse à la « manger », lui laissant libre champs pour terminer sur un mat magistrale. C'est encore par un gros plan sur les visages de ces deux protagonistes que la machine se lance.
Ok, mais après? Après, Gus étant mort et le cartel décimé, toute la menace « illégale » qui pesait sur Walt s'est évanouie. Toute à une petite exception : Mike est encore vivant, et il ne portait pas vraiment Walt dans son cœur. Sur ce dernier point, je me garderais de m'avancer sur une théorie car nous n'avons aucune idée des motivations qui poussaient Mike à servir Gus avec autant de passion.
En laissant de coté cette menace, la dernière saison devrait normalement se concentrer sur le trio d'arrivée (ou quatuor si Mike revient) à savoir Hank, Walter et Jesse. Le bon, la brute et le truand. Ça promet.
Walter ou Heisenberg?
La question de cette semaine est la suivante : Mais qui à empoisonné le fils de la copine à Jesse? Non, ce n'est pas la même que la semaine dernière, car le choix définitif s'oriente sur deux autres personnes, à savoir : Heisenberg et Walter. Personnellement, j'aurais tendance à dire que les deux n'existent plus. Gus à tué Heisenberg en démontrant depuis longtemps que ce dernier ne faisait pas le poids face à lui. Du coup, toute cette saison nous a montré la lente agonie du Walt misérable et capricieux qu'il était lorsqu'on l'acculait. Walt est donc mort aussi. Ce qu'il semble rester n'est rien d'autre qu'un nouveau chef précis et méthodique dans sa manière d'agir, un autre Gus à qui il reste cependant des attaches encombrantes, comme un beau frères aux stups ou un associé à qui l'on a tué la petite copine et tenté d'empoisonner le beau fils.
En cela, la fin de cette série demeure imprévisible mais n'a jamais été aussi proche du moment de la réaction en chaine que maintenant, alors que toute menace directe est écartée. Je m'attendais jusqu'à la dernière minute à voir Jesse sortir un flingue et tuer Walt pendant leur conversation sur la Lys des vallées tant la tension était encore oppressante. Et ce sera le dernier point positif que je relèverais, à savoir l'interprétation magistrale de Bryan Cranston et Aaron Paul, tout au long de cette saison et d'autant plus dans ce dernier épisode. Tout ce que ces deux acteurs arrivent à transmettre à une caméra par leur simple gestuelle me donne envie de ne plus jamais regarder d'autres séries tant le fossé est énorme. J'ai presque envie de dire que Breaking Bad est l'iphone de la série TV (un troll? Ou ça?)
Les cinq points de moins
Bon, si nous en restions là, l'épisode aurait écopée d'un 20/20 bien mérité mais ce n'est pas le cas. Je lui ai mis 15 pour trois raisons :
- Je lui enlève deux points pour la scène de la mort de Gus. Deux point, oui, c'est énorme, mais au dessus de 15, on est plus exigeant. Ok, on sent bien que le too much est complètement assumé. D'accord, on voulait nous montrer que Gus était indestructible/imperturbable. Certes cette scène casse nette toute la tension et représente bien tout ce que cette mort implique. Mais le T1000 dans Breaking Bad, c'est juste non. Gus ne méritait pas ça et cet affront vaut bien deux points.
- J'enlève également deux points à cause de l'épisode précédent qui m'a parut plus intense que ce final. Or comme je viens de le dire, c'est un final de saison donc on en attends beaucoup. Alors même si j'ai envie de dire merci aux scénaristes de ne pas tout mettre dans le dernier épisode et de maitriser aussi bien la montée en pression, un bouquet final reste un bouquet final est doit se montrer supérieur à ce qui précède.
- Enfin, j'enlève un point à cause de la dernière scène. Dites moi que vous aussi, vous vous êtes demandé si on vous prenait pour des cons en vous montrant qu'en fait, si Walt à regarder le pot de fleur, c'est parce que c'était un Lys de prairies (tindin!) On aurait vraiment pu se passer de ce « au cas ou vous auriez pas compris » beaucoup trop facile pour Breaking Bad.
C'est dommage en tout cas, l'épisode était vraiment génial.
Voilà, s'est ainsi que s'achève cette saison de BB et les critiques qui vont avec. Merci à tous ceux qui me lisent, et aux encouragements dans les commentaires, et merci à Taoby de m'avoir orienter sur pas mal de points de compréhensions lors de nos conversations.
A bientôt pour Misfits!
Ce que j'ai aimé :
- Tout, sauf :
Ce que je n'ai pas aimé :
- La mort de Gus/T1000
- Un rythme en deça du précédent
- Une dernière scène... euh?