Critique : Endgame 1.01

Le 28 mars 2011 à 21:36  |  ~ 4 minutes de lecture
Créé par Avrum Jacobson en 2011, Endgame est un concept show policier prenant pour héros un champion d'échec . Reste à voir si la série est un échec ou si elle saura faire mat.
Par sephja

Critique : Endgame 1.01

~ 4 minutes de lecture
Créé par Avrum Jacobson en 2011, Endgame est un concept show policier prenant pour héros un champion d'échec . Reste à voir si la série est un échec ou si elle saura faire mat.
Par sephja

Pitch Zugzwang

Arkady Balagan, champion du monde d'échec, passe ses journées à déambuler dans les couloirs d'un hôtel en pyjama depuis que sa fiancé s'est faite assassiner sous ses yeux. Incapable d'affronter le monde extérieur, il y séjourne plusieurs mois avant de se retrouver suffisamment fauché pour être menacé d'expulsion. Lorsqu'une somme d'argent lui est proposée pour aider à retrouver un enfant kidnappé, il ne peut se permettre de refuser...

 

Une méthode d'investigation vraiment originale

A la lecture du pitch, nombre d'entre vous ont du se dire: "Formidable, un Monk qui joue aux échecs" tant les histoires de civil qui jouent au policier semblent ces derniers temps à la mode. Pourtant, la série va intelligemment se démarquer des autres par un détail réellement remarquable : Arkady Balagan (Shawn Doyle, énergique et amusant) n'a que mépris pour une police incapable de trouver le coupable du meurtre de sa fiancée. Il va donc mener son enquête seul, en refusant toute communication directe avec les enquêteurs officiels et en recrutant d'autres civils pour l'aider.

L'autre originalité du show tient en un concept simple et original : il est impossible à Arkady de sortir de l'hôtel, il lui est donc indispensable d'utiliser d'autres personnes pour aller recueillir des informations. Cette démarche, plutôt amusante, correspond bien avec le caractère volubile et manipulateur du personnage, parfois chaleureux ou méprisant en fonction de son humeur. 

 

Un concept difficile à vendre

Dès le commencement, un malaise se fait sentir au niveau scénaristique, car les créateurs vont être obligés de donner un maximum de crédibilité à un concept à la fois bancal et ambitieux. Très vite, la narration tente d'alterner présentation des personnages et description de l'intrigue sans réussir à trouver un réel équilibre. Trop forcé, le récit peine à trouver le ton juste, laissant croire rapidement que l'épisode va simplement s'effondrer dans le ridicule complet. 

Pourtant, la seconde moitié va rapidement venir rattraper ce démarrage poussif, en insistant sur l'intrigue policière, la résolution de l'enquête se développant au travers d'une galerie de personnages vraiment amusants. Les ficelles sont énormes, mais la narration arrive à maintenir le cap sans jamais basculer dans la facilité, trouvant petit à petit la bonne approche pour finalement emporter l'adhésion du spectateur dans un final malin. 

Une série avec un principe de fonctionnement aussi complexe a besoin d'une routine, et nul doute que les épisodes suivants sauront se montrer plus convaincants. 

 

Voyage dans le cerveau d'Arkady

Arkady ne pouvant agir sur le terrain, son action se limite donc à tenter de conceptualiser chaque situation, donnant lieu à des scènes surréalistes, comme des flashs à la Johnny Smith (Dead Zone) où le personnage tente de reconstituer les faits. Fréquemment très drôles, ces petites séquences sont l'une des plus grandes qualités de ce pilote, comme une plongée dans le cerveau d'Arkady. Expression d'une certaine réalité tout comme miroir de la conception du réel du héros, elles sonnent toujours très justes, fournissant la dose de divertissement que l'on attendait. 

Cette modélisation du raisonnement sous forme de sketch constitue le moteur du pilote, donnant lieu à une seconde moitié d'épisode bien mieux réussie. Dés lors, Arkady passe à l'action, et la série montre parfaitement ce qui fait sa différence, une vision du réel particulière provoquée par son isolement forcé. 

 

Une série qui ne parvient pas à vraiment convaincre 

Trop occupé à tenter de justifier au mieux le concept de la série, les auteurs ont oublié de construire une vraie enquête permettant de mettre au mieux en avant les talents d'Arkady. De manière un rien maladroite, le récit semble sans cesse à deux doigts de basculer dans le ridicule, maintenu à flot par un héros sympathique et un concept assez original qui remporte l'adhésion. 

Maintenant que le plus dur est fait (introduire les personnages, l'intrigue fil rouge de la mort de la fiancée), nul doute que la série va pouvoir soumettre à Arkady des énigmes digne de son talent. Le potentiel est clairement là, la suite des évènements nous dira s'il sera gâché ou non. 

 

J'ai aimé : 

  • les séquences de reconstitution d'Arkady vraiment réussies.
  • le personnage principal sympathique.
  • l'idée amusante de maintenir Arkady dans l'hôtel en utilisant des recrues.

Je n'ai pas aimé :

  • les flash lumineux totalement inutiles.
  • la première moitié du scénario pas assez crédible. 
  • l'intrigue policière mal construite.

Note : 09 / 20 

Mais  avec l'envie de voir l'épisode deux, car la seconde moitié laisse présager une embellie.

L'auteur

Commentaires

Avatar sanschiffre
sanschiffre
Bonne critique par contre je serrai pas aussi sévère sur la note car l'épisode a quand même beaucoup a faire et s'en tire pas trop trop mal. Et pour l'enquête voir marcus en gay m'a tellement obnubilé que j'ai zappée les imperfections. On s'est donc enfin a quoi rêve un V lorsqu'il se fait soigner d'une blessure par balle.

Avatar sephja
sephja
Je tenais juste à montrer que malgré ses nombreuses qualités (je regarde dès demain l'épisode 2) la série n'était pas au niveau auquel il devrait être. J'ai beaucoup aimé Marcus moi aussi, je n'ai pas trouvé la place d'en parler dans la critique (mais je m'en veux.)

Avatar Taoby
Taoby
Bon je n'ai pas vu la série, mais je préfère quelqu'un de sévère à quelqu'un de trop conciliant. Donc Sephja n'hésite pas, tes bonne notes n'auront que plus de valeurs.

Image Endgame
13.18
13.18

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