Critique : Endgame 1.10

Le 22 mai 2011 à 22:20  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode très réussi où le Huxley subit un braquage en pleine grève des employés et au milieu d'un mariage indien. Au programme, une série qui se renouvelle sans cesse et le sens de la négociation d'Arkady.
Par sephja

Critique : Endgame 1.10

~ 5 minutes de lecture
Episode très réussi où le Huxley subit un braquage en pleine grève des employés et au milieu d'un mariage indien. Au programme, une série qui se renouvelle sans cesse et le sens de la négociation d'Arkady.
Par sephja

Pitch mechanical turk 

Le Huxley subit une grève des femmes de ménages qui crée un grand désordre au sein de l'hôtel. Tous les biens des clients sont enfermés dans un coffre, dont la bague de Rosemary et le cadeau de mariage d'un jeune couple d'Indiens. Aussitôt, Balagan s'empare de l'affaire. 

 


Un démarrage poussif 

Même si l'épisode va s'avérer très plaisant et vraiment réussi, je vais commencer par un petit reproche car Endgame est une série qui a toujours su se faire remarquer par des introductions très efficaces et réussies.  La série essaie de faire passer un maximum d'informations avec le plus d'efficacité possible, au milieu d'un semblant de désordre créé autour d'Arkady. Chaque épisode possède ainsi plusieurs intrigues qui apportent un vrai rythme et permettant la fabrication d'un divertissement de qualité. 

Ici, les différents enjeux de l'épisode portent sur une grève du personnel d'entretien, un cambriolage et un mariage indien entre tradition et modernité. Le seul problème consiste pour les scénaristes à contraindre Arkady à mettre la bague de Rosemary dans le coffre, afin de lui donner une motivation plus forte qu'à l'accoutumée. Seulement, les auteurs vont se montrer plutôt vagues concernant les justifications de ce choix. 

On regrettera, au vu de la qualité de la suite, cette introduction un peu balourde qui laisse une mauvaise impression, celle de scénaristes qui forcent Arkady à se plier à leurs besoins. Or Balagan n'est à son meilleur que quand il retrouve son statut d'électron libre, enquêtant avec sa malice habituelle dans les recoins de l'Huxley. Car je vous rassure, si l'introduction est un peu faible, l'épisode va pleinement remplir les attentes des amateurs de Endgame.

 


Une enquête remarquablement bien construite 

Toujours à la recherche d'une certaine originalité, Endgame propose une histoire de braquage qui va permettre à Arkady, Sam et Hugo de parcourir tout l'hôtel à la recherche des coupables. L'intrigue s'oriente d'abord vers le mariage indien, permettant au héros de faire preuve de son habituel sens du charme et de la répartie. Très vite, des mensonges sont mis en évidence, le chessmaster faisant usage sans la moindre économie de la clé magnétique de l'hôtel qui lui a été remise.

L'idée est excellente car elle permet à Balagan de se montrer particulièrement actif sans recourir à l'aide d'Alcina qui manifeste à l'extérieur de l'hôtel. Et comme Danni est totalement débordée en devant assumer les tâches du personnel d'entretien en plus des siennes, seul Sam va venir prêter main forte au champion d'échec. Par ailleurs, le rapprochement entre Balagan et Danni montre qu'à l'approche du final, les auteurs mettent lentement en place différents éléments pour faire évoluer la relation de Balagan avec chacun de ses acolytes.

Malgré un démarrage un peu confus et le grand nombre de personnages de l'intrigue, l'épisode va se montrer remarquablement clair, reposant au final sur un retournement certes prévisible, mais plutôt bien pensé. En plus de servir de motivation, la présence de la bague de Rosemary dans les affaires volées va permettre de ramener Pippa le temps d'une courte scène qui annonce le développement futur de l'intrigue fil rouge.

 

 

 

Arkady et l'art de la négociation 

L'idée la plus brillante de l'épisode qui va permettre de faire d'Arkady le centre de toutes les attentions consiste à priver tout l'hôtel de la drogue du quotidien : le café. En utilisant Sam pour introduire du breuvage en douce, le Chessmaster devient une sorte de dealer à qui les personnes viennent se confier sans qu'il ait besoin de gagner leur confiance. Utilisant cet atout avec son style si charmeur, Balagan va obtenir une grande quantité d'informations de manière particulièrement crédible.

Car plutôt que rendre classiquement la justice, il cherche avant tout à mettre tout le monde d'accord, dans le seul but de retrouver le calme de son existence. De plus en plus éloigné d'un rôle de justicier ou de policier (qu'il appelle milice avec un profond mépris), Arkady préfère régler tout lui-même, se montrant habile dans l'art de la négociation, comme tout joueur d'échec, qui ne gagne qu'une fois qu'il a su convaincre son adversaire de sa défaite.

 

 

Une série qui a su gagner le respect 

Si au début le scepticisme l'avait emporté concernant les qualités d'Endgame, force est de constater que la série a su faire taire mes réserves, produisant semaine après semaine des épisodes de bonne qualité pour une série procédurale. De plus en plus originale, la série a trouvé avec l'Huxley un terrain de jeu surprenant, permettant d'utiliser intelligemment les différents personnages du show sans jamais donner l'impression de manquer d'inspiration. 

Conçus avec un réel soin, les épisodes ont une construction très précise et surprenante, dans un décor qui s'adapte parfaitement aux différentes intrigues, Endgame est sans nulle doute la série procédurale de cette fin d'année, car moins répétitive et formatée que les autres. La preuve qu'il est possible d'être ambitieux et original même dans un genre hyper-cloisonné et ultra référencé. 

 

J'aime :

  • du pur divertissement qui donne le sourire 
  • un casting étonnant 
  • assez original pour ne pas paraître ennuyeux 
  • des flashs toujours plus exubérants et drôles

 

  Je n'aime pas : 

  • une introduction imparfaite 
  • la séquence de Pippa mal placée

 

Note: 14 / 20 

(127)

L'auteur

Commentaires

Avatar sephja
sephja
Et voilà, Endgame est annulé. Les aventures d'Arkady Balagan ne connaîtront pas de suite. Mince (pour rester poli)

Avatar Aureylien
Aureylien
Je compati, et je suis assez furieux contre la chaîne canadienne... Zut (pour resté poli).

Image Endgame
13.18
13.18

Derniers articles sur la saison

Critique : Endgame 1.11

Malgré la triste nouvelle de l'annulation du show, hors de question pour moi de lâcher Arkady avant le dernier épisode. Au programme, des parties d'échecs à enjeu, un épisode qui resserre les liens entre Sam et Balagan et un climat trop tendu qui ne convient pas à Endgame.

Critique : Endgame 1.13

Peu importe que cet épisode ait été un succès d'audience ou la campagne à laquelle j'ai tenté de participer au mieux pour sauver ce show, Endgame risque de s'achever sur un fort sentiment de frustration. Au programme, un meurtre, beaucoup de rires et la révélation d'un grand showrunner : Avrum Jacobson.

Critique : Endgame 1.12

Episode délicieux où je retrouve tout ce que j'apprécie dans la série Endgame, soit un mélange harmonieux entre la comédie et le cop show. Au programme, une star du rock et un ours polaire qui a le droit de manger les décideurs de Showcase Canada.