Du surplace durant 30 minutes
Sean ayant réussi (enfin) à coucher avec Morning, on pouvait espérer un début de relation ou ne serait ce qu’une petite évolution entre les deux personnages. Que nenni ! La belle blonde a considéré notre brave anglais comme un coup d’un soir, rien de plus. Une fois de plus, le décalage anglo-américain se fait parfaitement ressentir, Sean étant assez vieux jeu et n’ayant pas spécialement l’habitude de ce genre de pratique. C’était tout de même drôle de le voir le lendemain tout content comme l’est un adolescent après sa première fois. Le sentiment d’être un homme et d’avoir assuré toute la nuit a été parfaitement retranscrit par l’acteur. C’est juste dommage que cette histoire soit qu’une petite parenthèse qui n’aura vraisemblablement pas d’impact, si ce n’est pour Beverly.
Car pour le moment, même si Sean et Beverly ne sont plus ensemble, la rupture n’est pas plus prononcée que cela. Et c’est peut être ce qui manque en ce début de saison, un peu de désaccord entre les deux protagonistes. On n’a pas l’impression d’avoir un couple séparé, leur complicité reste intacte. Et surtout on ne sait pas trop les pensées de chacun, on peut observer les faits mais pas leurs états d’âme. La série a tout intérêt de creuser par là pour faire bouger les choses en tout cas.
Statut quo aussi au niveau de Matt LeBlanc. Le personnage obtient enfin ses propres histoires même si on peut légitimement se demander la finalité de son plan cul avec la femme aveugle. Je dois bien avouer que j’aime bien cette relation, il y a un côté décalé dans leur conversation, le handicap de Jamie provoquant quelques quiproquos délectables. De même sa relation avec Sean n’avance pas spécialement. On sent toujours que Matt est désolé de ce qui est arrivé (bien que, comme le souligne Sean, il couche à nouveau avec une femme mariée). Les discussions autour de la voiture étaient assez faibles sauf le moment où Matt réussit son coup. Les deux compères ont renoué plus ou moins avec les liens d’antan mais la phase de pardon n’est pas encore achevée et il n’y a plus, pour le moment, cette intensité dans leur relation qui donnait un réel peps au show.
De manière plus générale, les personnages semblent installer dans une zone de confort. Il n’y a plus des touches de folie comme on pouvait les avoir dans la première saison. Ces soixante premières minutes de la seconde saison posent des bases très solides pour chaque personnage. Peut être même un peu trop solide. Au final seul Matt a une histoire intéressante. Et encore, c’est se satisfaire de bien peu que de dire ça. Une raison de cette latence scénaristique est peut être le nombre d’épisodes prévus cette saison (neuf), chiffre un peu plus conséquent que l’année dernière (sept).
Papa a un beau cadeau pour toi !
De la difficulté d’être original
C’est une remarque que l’on peut faire depuis maintenant deux ans, il est assez difficile d’innover en ce moment dans le monde des séries TV. L’âge d’or des années 2000 touche à sa fin avec les fins de Desperate Housewives et House cette année et il s’agit maintenant d’être novateur. Apparemment c’est chose assez délicate et Episodes nous le fait bien comprendre. A de nombreuses reprises, Merc fait allusion à une série avec un chien qui parle et qu’il avait décidé de ne pas garder, à son plus grand regret. Cette série fait immédiatement penser à Wilfred, série comique complètement décalée et sortant des sentiers battus. Finalement on se rend compte que les producteurs ne veulent pas prendre de risque (sérieusement un chien qui parle…) et au bout du compte ne propose que du réchauffé et parfois regrettent leurs choix antérieurs. Il y a une sorte d’équilibre assez précaire entre tenter des choses et assurer un show qui plaira moyennement. La table ronde pour trouver une nouvelle idée de pilote reflète bien cette pensée et le spectateur a la sensation que les idées sont difficiles à trouver et que, lorsque un concept fonctionne, on essaye de l’épuiser au maximum.
Cette recherche de nouvelle série permet de mettre en place une histoire autour de Merc et Carol. En effet, quelques mois auparavant, Merc avait renvoyé un certain Button alors que c’est lui qui avait proposé l’idée du chien qui parle. Là où ça se complexifie c’est que ce dernier porte plainte pour licenciement abusif, Button étant homosexuel. Autant être honnête, j’ai trouvé cette partie de l’histoire très faible et ennuyante. Le duo Merc/Carol me convainc de moins en moins et devient le boulet de la série. La seule chose que je retiendrai c’est que le monde des séries semble être très fermé, Button ayant énormément de mal à retrouver du travail et acceptant pratiquement sans concession d’être repris auprès de Merc. Ce dernier étant toujours aussi lourd avec ses « blagues »…
Enfin Sean et Beverly ont toujours un rôle important dans le développement de leur série. Comme il en était question dans le premier épisode, ce sont les secondes audiences qui sont déterminantes pour la suite du show. Et malheureusement elles ne sont pas bonnes. Pas bonnes du tout. C’est assez amusant de voir le décalage entre ce que pense Carol et ce qu’elle dit au couple pour les rassurer. On a cette sensation de protection des producteurs vis-à-vis des scénaristes qui donne un côté plus humain à l’élaboration d’une série. Du coup Sean et Beverly continuent leur travail à l’accoutumée et nous gratifient d’une table ronde pour discuter du scénario et des dialogues. Ce qui est fort regrettable c’est que c’est totalement loupé, la faute au personnage de Myra totalement horripilant du début à la fin. On en viendrait même à louer la patience du couple devant un tel excès d’incompétence. Et l’humour tenté dans ce passage ne fonctionne absolument pas, à moins d’être amateur des différences de dictions anglais/américain. En tout cas j’espère ne plus revoir ce personnage car il n’apporte rien si ce n’est de l’énervement. Il permet juste de montrer qu’il arrive parfois de travailler avec des gens incompétents ou/et énervants. Mais je crois que tout le monde a déjà vécu cette situation…
Pitié qu'on ne la revoit plus !
Pour conclure, ce second épisode d’Episodes est très médiocre. Il n’apporte rien au niveau des situations des personnages et les coulisses de Pucks sont moins intéressantes que d’habitude. Certains personnages (Merc, Myra) tirent le show vers le bas et les personnages forts (Sean, Matt) ne parviennent pas à renverser la donne mais juste à éviter la noyade.
J’ai aimé :
- l’attitude de Sean après sa coucherie
- la relation Matt/Jamie
Je n’ai pas aimé :
- les personnages de Merc, Carol et Myra, inutiles et insupportables
- la non évolution chez les personnages
- des coulisses peu passionnantes
Note : 10/20