Critique : Fargo 1.02

Le 07 mai 2014 à 19:15  |  ~ 4 minutes de lecture
Fargo, la série dérivée du film culte des Frères Coen passe l’épreuve toujours casse gueule du deuxième épisode.

Critique : Fargo 1.02

~ 4 minutes de lecture
Fargo, la série dérivée du film culte des Frères Coen passe l’épreuve toujours casse gueule du deuxième épisode.
Par nicknackpadiwak

 

Que les choses soient bien claires, Fargo est l’un de mes films cultes. Je le vois comme un excellent disque de rock, un album que j’ai écouté un nombre incalculable de fois et qui dès les premières notes me transporte comme dans une montagne russe. De plus, la force de ce film est qu’à chaque nouvelle vision, je tombe sur un détail que je n’avais pas repéré auparavant. Une vraie corne d’abondance. Et oui, j’adore  Fargo, c’est mon film préféré des frères Coen (avec the Big Lebowski, évidemment).

Et la série a su me conquérir.

 

Act 1.

 

Le pilote avait réussi son passage sur le petit écran. Dès le générique et le carton indiquant que le film est tiré d’une histoire vraie (ce qui est faux), et que par respect pour les morts, les événements n’avaient pas été changés, j’avais replongé instantanément dans l’atmosphère enneigée du Minnesota, ses longues plaines blanches et ses températures sibériennes. Les auteurs avaient réussi un décalquage savoureux du film. On retrouvait certaines scènes, certains plans mais interprétés par d’autres personnages et dans d’autres circonstances (Exemple : la découverte de la voiture abandonnée, où la policière enceinte est remplacée par un flic marié à une femme enceinte). Cela donnait un effet de familiarité troublant mais efficace, comme revenir dans la maison de son enfance décorée par les nouveaux propriétaires.

La balade était plaisante quand le pilote terminait par un violent coup d’accélérateur qui faisait passer à la trappe la moitié du casting.

 

 

Fargo TV Show 1

 

 

2ème round.

 

 

Pour ce second épisode, la série prend définitivement le large du film et s’instaure comme une entité indépendante. Par contre, le rythme redescend et à vrai dire, il ne se passe rien de nouveau ou de significatif dans l’épisode.

Lester se montre maladroit face aux questions qu’on lui pose, Malvo commence un nouveau contrat et un duo de tueurs fait son apparition. Mais, les intrigues (Duo de tueurs versus le sosie de Malvo ou Malvo versus l’écrivain) sont moyennement excitantes. L’humour noir est toujours présent et l’atmosphère  de cette petite ville recouverte de neige est prenante mais on n'est pas loin de trouver le temps un peu long. Heureusement, il y a le casting en béton armé.

Martin Freeman est excellent dans son rôle de lâche, pleutre et menteur. Il est beaucoup plus décontracté que lorsqu’il porte des oreilles longues et des pieds velus. Adam Goldberg et Russel Harvard forment un couple de tueurs cocasses se disputant en langage des signes. Le personnage de Colin Hanks en flic père de famille culpabilisant est très prometteur. Allison Tolman tient son rôle très sérieusement. Seul notre bon vieux Saul Goodman a un peu de mal à se dépêtrer de son cliché de personnage.

 

 

Fargo TV Show 2

 

Et il y a Billy Bob Thornton. Tout simplement au-dessus du lot. Il surfe au sommet de l’intrigue, insaisissable et décontracté. Il est clairement la locomotive du show, celui par qui arrivent les scènes les plus énormissimes du show (la scène de la chambre d’hôtel).

 

 

Mon tueur chez les débilos.

 

 

Un des ressorts comiques de Fargo est sa galerie de personnages de gros débiles profonds. Leurs réparties sont à se tordre de rire mais, attention à ne pas trop en faire. C’était déjà le défaut du film, cette façon un peu méprisante de se moquer de ses personnages. Mais celui-ci, de par sa durée, n’avait pas la possibilité de faire respirer ces crétins congénitaux. La série peut se le permettre. Elle le doit. Au risque de passer pour une série hautaine et condescendante envers le bas peuple.

 

 

Fargo TV Show 3

 

 

Fargo continue son petit théâtre des horreurs de la médiocrité humaine de façon certes moins spectaculaire que le pilote. Mais la série continue à intriguer par son humour, son originalité et son casting réussi.

 

J’ai aimé

 

  •  Billy Bob Thornton.
  •  La série prend ses distances vis-à-vis du film.
  •  L’humour noir.
  •  La galerie de personnages bas du front...

 

J'ai moins aimé

  •  ...mais attention à ne pas trop les charger.
  •  Le rythme parfois lénifiant qui peut refroidir.

 

Ma note : 13/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Stean
Stean
"Au risque de passer pour une série hautaine et condescendante envers le bas peuple." Pourquoi donc? Sinon belle critique ! J'suis d'accord sur pratiquement tous les points.

Avatar nicknackpadiwak
nicknackpadiwak
Bah, je trouve qu'il y a un coté méprisant à se moquer des classes moyennes, un côté "qu'est ce qu'ils sont débiles, ils nous font bien marrer, on est tellement supérieurs"

Avatar MembreSupprime2
MembreSupprime2
Très bonne critique ! Par contre, tu n'as pas mis ta note...

Image Fargo
13.87
14.16

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