iZombie est vraiment l'une des séries à la narration la plus intelligente. Comme à la belle époque de Veronica Mars, Rob Thomas maîtrise ses histoires et ses personnages, ce qui fait que l'on est encore surpris de la qualité des intrigues au fil du temps.
Après une première saison qui a su séduire par son univers et son ambition, il y avait tout de même des points à retravailler. En particulier, les enquêtes à la semaine et le personnage de Clive. Procedural est devenu un terme "sale" dans le cadre des séries, mais c'est néanmoins un processus plus que divertissant lorsque c'est bien fait. Cette saison, dans la même veine que le ton plus sombre de la série, l'équipe créative derrière iZombie a décidé de rendre les affaires plus intéressantes, en nous proposant des lectures plus tragiques. Bien entendu, ce n'est pas toujours parfait, mais j'apprécie l'effort.
Quant au personnage de Clive... eh bien c'est le sujet principal de The Hurt Stalker, qui le voit accusé de meurtre. Réussite ou échec ?
Clive Babineaux : il joue du piano, il est fan de Game of Thrones et il cuisine pour ses amis !
Cela faisait longtemps que je demandais du développement pour le personnage de Clive. Comme je possède une influence énorme dans le monde de la télévision américaine – et parce qu’au vu du nombres d’articles que je consacre à iZombie, je devrais bientôt toucher des royalties – The Hurt Stalker approfondit réellement le détective, et ce de la meilleure des manières possibles.
Comme nous spectateurs, Liv et Ravi ne savent pas grand-chose de Clive. Lorsque ce dernier est mis à pied car suspecté du meurtre d’une de ses anciennes petites-amies, ce sera aux deux meilleurs amis du monde de mener l’enquête. Ce faisant, ils vont être motivés à en apprendre plus sur Clive, et on sent un réel plaisir de leur part, ce qui nous entraîne également dans le mouvement. Ravi est d’ailleurs on fire dans cet épisode, utilisant chaque nouvelle opportunité pour agacer Clive. Toutes les références à Game of Thrones sont excellentes, et l’énervement de Clive quant au rythme d’écriture de Martin doit résonner pour de nombreuses personnes.
L’enquête en elle-même est bonifiée par l’alliance Ravi/Liv. Je le dis et le redis, les deux forment une des amitiés homme/femme les plus appréciables du petit écran. Toutes leurs manigances sont drôles, cohérentes et touchantes. Qui plus est, la fin de l’intrigue sera plus émouvante que prévu. Et l’épisode contient quand même un suspect se faisant arrêter sous Karma Chameleon de Culture Club. Alors qu’il travaille dans un magasin nommé Karma. Oh qu’est-ce que je t’aime Rob Thomas…
Liv en mode stalker : histoire plus touchante que clichée
C’était risqué de s’aventurer sur le terrain du stalker – surtout après les résultats mitigés de Abra Cadaver niveau clichés de la magie – mais force est de constater que le résultat est plus que bon. La victime étant une harceleuse, Liv se voit donc affublée d’une partie de ce trait de caractère peu enviable. Les scénaristes profitent de cette opportunité pour étudier de manière plus détaillée la relation de Liv avec Major. Elle se met sur la voie à la fois de Rita mais également de l’autre secret que son copain lui cache depuis un bout de temps. Cela donne de très bons moments entre les deux amoureux, et la scène finale – sous fond d’une cover d’Everybody Hurts de REM – est absolument déchirante.
La storyline est également très intéressante parce qu’elle nous permet aussi de voir à quel point le cerveau d’une victime affecte Liv. On voit cette dernière lutter contre les pulsions d’une personnalité qui n’est pas la sienne. Et la voir ne pas y arriver se révèle vraiment triste. Ce qui nous donne de réelles bonnes scènes. Qui plus est, le passage où Liv est « sans cerveau » et en prison est rempli de tension. Cela fait toujours plaisir de revoir Liv en full on zombie mode et il est d’autant plus appréciable de voir Ravi lui rapporter un smoothie au cerveau en la sortant de prison. Je vous avais dit que les deux étaient les plus mignons des BFF.
Ça avance chez Max Rager !
Il existe plusieurs entités du mal au sein d’iZombie et, ces derniers temps, Max Rager se trouvait un peu en retrait. The Hurt Stalker le remet violemment sur le devant de la scène. L’entreprise, toujours dirigée par un Vaughn au sommet de la creepiness, avance doucement mais surement dans sa volonté de dominer le monde en profitant de l’existence des zombies. Tout cela ne fonctionnerait évidemment pas de la même manière sans un Steven Weber au meilleur de sa forme. Et même sans Supermax – une « révolution sous forme liquide » selon Vaughn – l’acteur s’éclate clairement.
Sa scène avec Major est très drôle, avec deux acteurs possédant une bonne alchimie, et on sent que Vaughn veut être ami avec le mec. Même s’il lui demande de tuer des zombies en menaçant Liv. Qu’on se le dise, Vaughn est clairement un gros taré. Ce qui est bien, c’est que sa fille ne semble pas en reste. La discussion entre les deux vaut son pesant de cacahuètes : le lien père-fille paraissait plus trouble de jour en jour. Steven Weber est tellement fort qu’il m’a pour la première fois fait apprécier le personnage de Gilda/Rita. Parfaitement bitchy, elle fonctionne très bien en contrepoids de Liv.
The Hurt Stalker est du iZombie parfait : c'est furieusement drôle, très intelligent, et l'enquête de la semaine se voit pleine de bons moments. La preuve : on ne remarque même pas que Blaine est absent ! Quoiqu'il en soit, j'attends plus que jamais la semaine prochaine, qui viendra mettre un terme à cette première partie de saison, extrêmement réussie.
J'ai aimé :
- L'amitié entre Liv et Ravi, qui monte encore d'un cran cette semaine. Honnêtement, c'est limite mon amitié homme-femme préférée.
- Ravi, exceptionnel.
- Le dialogue entre Vaughn et sa fille. Steven Weber est tellement bon dans le rôle.
- Liv. Le coup de la transformer en stalkeuse était risqué, mais l'équipe créative et Rose McIver s'en sortent très bien.
- On découvre enfin des choses sur Clive. Il était temps.
Je n'ai pas aimé :
- Euh...
- Hum...
- Non, j'ai rien du tout.
Ma note : 17/20.