Critique : Ringer 1.03

Le 30 septembre 2011 à 09:05  |  ~ 7 minutes de lecture
Toujours à la recherche du bon équilibre entre le thriller et le mélodrame, Ringer commence enfin à laisser apparaître différentes storylines plus ou moins intéressantes.
Par sephja

Critique : Ringer 1.03

~ 7 minutes de lecture
Toujours à la recherche du bon équilibre entre le thriller et le mélodrame, Ringer commence enfin à laisser apparaître différentes storylines plus ou moins intéressantes.
Par sephja

Des difficultés de couple 

Bridget recherche les commanditaires de la tentative de meurtre sur Siobhan. Elle commence à avoir des doutes concernant Andrew après la découverte d'une photo semblable à celle de l'assassin dans son bureau. Elle reçoit alors une visite express de son "mari" qui lui demande de se rendre à une adresse sans préciser pourquoi. Elle tente alors de joindre son ami Malcolm, mais celui-ci a fort à faire avec Macawi, le tueur contre lequel elle était censée témoigner. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un thriller trop prévisible et maladroit centré sur Bridget et Andrew 
  •  des intrigues secondaires plus ou moins adroites 
  •  des storylines centrées sur le personnage de Gemma pas vraiment convaincantes 
  •  une héroïne moins passive et plus intéressante 

 

 

Une histoire de couple et de méfiance 

Après avoir pendant un temps envisagé la fuite, Bridget décide de s'installer pour de bon dans la vie de Siobhan, s'attachant petit à petit à Andrew et à nouvelle existence aisée. L'épisode va donc se charger de chercher un acte fondateur pour donner de la crédibilité à ce couple en laissant Bridget suspecter que son mari est la personne derrière la tentative d'assassinat du premier épisode. L'utilisation de la photo n'est pas très subtile, mais se révèle suffisamment efficace en amenant une scène finale plutôt efficace entre les deux comédiens.

A la recherche de bases solides, Ringer tente d'épaissir la relation entre ses personnages tout en évacuant les personnages les plus faibles comme celui de la belle-fille. En poussant Bridget à fouiller le passé du couple, elle va découvrir les nombreux secrets de Siobhan, lançant quelques pistes peu ambitieuses concernant sa soeur et les raisons de sa fuite. Le vrai souci du show vient surtout du fait que le spectateur en sait plus que l'héroïne, l'obligeant à jeter un regard condescendant sur ses fautes de jugement.

Trop prévisible, la série ne provoque plus pas l'enthousiasme, mais parvient à crédibiliser le couple formé par Bridget et Matthews, limitant du coup l'aspect thriller de l'intrigue au seul passé de Bridget. Une prise de risque minime, mais qui profite de la bonne performance de Ioan Gruffudd pour permettre de porter un nouveau regard sur la motivation réelle de Bridget. 

 

Le ballet des intrigues secondaires 

Après un second épisode qui profitait de la présence gênante d'un cadavre pour introduire une seconde fois chacun des personnages, Ringer commence à lancer différentes storylines assez inégales. Ces différentes intrigues tournent autour de deux personnages : Bridget et Andrew, Siobhan se retrouvant pour l'instant mise sur la touche. Son séjour parisien entraîneront quelques scènes plutôt étranges, donnant l'impression que les scénaristes ne savent pas vraiment sur quel pied danser avec elle. 

L'intrigue la plus intéressante concerne Victor, qui cherche à retrouver Bridget en faisant pression sur sa soeur présumée, le personnage de Nestor Carbonell se montrant enfin plus pressant et entreprenant. Creusant dans le passé de Siobhan, il permet aux scénaristes de dresser le portrait de cette inconnue qui possède de nombreux secrets. L'implication de l'agent du FBI dans cette histoire de téléphone portable va s'avérer judicieuse, les auteurs commençant enfin à tenter d'imbriquer les différentes histoires. 

Par contre, la storyline de Malcolm va se montrer bien moins captivante, assez pauvre en contenu et ne servant en définitive qu'à gagner du temps. La série montre alors ses limites, n'ayant pas pris le temps de créer une vraie relation entre Bridget et les personnages de son ancienne vie.

 

 

Une amie encombrante

Le principal problème de Ringer réside dans le personnage de Gemma, la meilleure amie de Siobhan, qui semble totalement incapable d'évoluer et de faire preuve de la moindre profondeur. Sans aucun caractère particulier, elle n'apporte rien à l'intrigue, nous égarant soit dans des histoires de shopping ennuyeuses, soit dans une intrigue particulièrement flou concernant les placements financiers de son mari. Mal construit, elle incarne tout ce qui alourdit le récit d'une série en manque de personnages forts et de contenu, surtout dès qu'il est question de Siobhan.

Le cas d'Olivia Charles est encore plus agaçant car le personnage possède un vrai potentiel, mais souffre d'une totale déconnexion avec l'histoire principale. Reliée à Andrew, elle apporte à la série une histoire sur fond de manipulation dont les enjeux tardent vraiment à s'éclaircir. Lançant beaucoup d'idées sans les approfondir, cet épisode se révèle très inégal, entre un univers fade du côté de Siobhan et un récit trop prévisible concernant Bridget. Manquant de clarté et d'intensité, ces storylines cassent le rythme d'un épisode qui pousse enfin son héroïne à prendre son destin en main.

 

Ringer vs The Lying Game 

Les deux séries ayant été lancées avec peu d'intervalle sur un thème équivalent, il est intéressant de les comparer pour voir qu'elles rencontrent les mêmes difficultés. Les deux héroïnes partagent par exemple des nouvelles amies aussi inintéressantes l'une que l'autre (à l'exception de la souffre-douleur Charlotte pour Emma), mais Bridget aura montré dans cet épisode une vraie capacité à prendre son destin en main. Moins coupable que sa concurrente d'ABC Family, l'héroïne de Ringer fait son choix en détruisant le souvenir de sa jumelle auprès de ses proches, permettant à la série de marquer sa supériorité sur sa concurrente.

En conclusion, un épisode trop prévisible et par instant ennuyeux, mais qui parvient dans son second acte à offrir quelques scènes intéressantes grâce au téléphone portable du meurtrier. Refusant de subir, Bridget choisit de jouer selon ses règles et commence à découvrir les secrets concernant sa soeur jumelle. Ringer prend alors une forme plus aboutie, celle d'un soap feuilletonnant avec une pointe de thriller pour marquer le début et la fin des épisodes. Il ne reste plus alors qu'à résoudre le principal problème du show, à savoir le manque d'envergure, de charisme et de caractère de Siobhan.  

 

J'aime :

  •  l'histoire du téléphone portable et sa résolution adroite 
  •  Bridget qui se montre plus réactive 
  •  la présence de Nelson Carbonell qui tente d'apporter un peu d'intensité à l'histoire 

 

Je n'aime pas : 

  •  les scènes avec Gemma 
  •  la confusion autour de l'intrigue sur Olivia 
  •  le premier acte assez ennuyeux
  •  l'astuce de la photo moyennement crédible 

 

Note : 11 / 20 

Un épisode assez moyen qui pose les prémisses de futures storylines sans parvenir à résoudre le principal problème du show qui réside dans le manque d'intérêt de Siobhan et ses amies. Trop confuse par moment, Ringer sauve la mise grâce à quelques comédiens convaincants et à une volonté indéniable de faire enfin avancer un peu l'intrigue. Loin du compte, le show parvient quand même à se recentrer dans une direction pas très ambitieuse, mais qui pourrait se révéler payante sur la longueur.

L'auteur

Commentaires

Avatar alanparish
alanparish
"Le vrai souci du show vient surtout du fait que le spectateur en sait plus que l'héroïne, l'obligeant à jeter un regard condescendant sur ses fautes de jugement." Clairement tu as mis le doigt sur le défaut du show (bon je parle des trois premiers épisodes, ça change peut être par la suite). Etait ce vraiment utile pour le spectateur de savoir que Siobhan était vivante ? On enlève du suspens et du doute et en contrepartie la présence de Siobhan à Paris est anecdotique tellement on apprend rien... Sinon comme d'habitude bonne critique :) vu que tu as vu la suite ça monte un peu en puissance ? Ou ça reste une petite série pop corn sympa à regarder ?

Avatar sephja
sephja
ca monte (un peu) en puissance avec quelques coups de théâtre inattendus. Une bonne série pop corn qui s'avère moins prévisible par la suite... Marci pour le commentaire :)

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