Une tentative pour tout connecter
Catherine tient enfin Bridget à sa merci et met au point toute une mise en scène pour faire croire à une tentative de suicide. Conscient de la menace qui pèse sur elle, Machado tente d'alerter les autorités, mais se fait intercepter par des agents locaux du FBI qui ont pour ordre de lui intimer l'ordre de quitter New-York. Pendant ce temps, Siobhan tente d'obtenir de la femme de ménage qu'elle retire son témoignage contre Henry Butler.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- un scénario très attentiste
- un abus de flashback vraiment regrettable
- une storyline étrange pour Siobhan
- une rampe de lancement discutable à l'approche du final
Une gestion du tempo étrange
Avant-dernier épisode de la saison pour Ringer qui est parvenu à relancer efficacement l'intrigue principale la semaine passée, offrant un bon point de départ avec la mise en péril de Bridget. Si près de la fin, difficile de ne pas imaginer que les auteurs vont faire monter la pression afin de servir un final où ils trouveront l'occasion d'exprimer totalement leur goût pour les renversements de situation inattendus. Pourtant, l'épisode va couper l'accélération de la semaine passée, proposant un faux rythme déplaisant avec la mise en place trop longue du plan de Catherine.
Le choix de la baignoire comme moyen de tuer l'héroïne prête d'ailleurs à discussion, étirant la séquence d'ouverture et ruinant une bonne part de la tension de cette confrontation. De garce manipulatrice, Andrea Roth devient lentement une femme jalouse et faible, chaque flashback appuyant le portrait d'un personnage victime des humiliations de Siobhan, incapable de prendre son destin en main. Mal pensé, cet épisode tire tellement sur la longueur que l'intensité du cliff de la semaine passée finit par s'éteindre peu à peu sans qu'aucun rebondissement ne vienne en relancer l'intérêt.
La séquence décisive où les scénaristes tentent un twist important concernant Olivia devient la scène pivot où le scénario échoue totalement à nous captiver. Pendant quelques secondes, Catherine perd son statut de personnage clé et laisse apparaître le portrait pathétique d'une femme qui s'accroche à tout ce qu'elle peut avec l'énergie du désespoir alors que la situation s'étire inutilement. Pour combler les nombreux silences, les scénaristes misent sur l'emploi de petits bonds dans le temps dont l'effet va s'avérer plus que discutable.
L'art de mal placer un flash-back (spoiler alert)
Pour raconter cette histoire et remplir cet épisode, les auteurs ne vont pas hésiter à réécrire l'histoire pour donner l'illusion d'une cohérence, les utilisant à deux fins totalement différentes avec une certaine maladresse. Les premiers flash-back ramènent à la rivalité entre Catherine et Siobhan, s'efforçant de donner du sens à la haine de celle-ci, montrant clairement le caractère garce de la jumelle de Bridget. Loin d'être une révélation, cette mise en lumière permet au moins de montrer l'ampleur de son désir de vengeance, même s'il a pour effet pervers de rabaisser l'ex-femme d'Andrew.
Le second type de flash-back va s'intéresser au hors champ, s'efforçant de justifier la connexion entre Catherine et Olivia au travers de séquences clés un peu trop explicite. Là, la série place le spectateur face à un choix délicat : soit il adhère et se laisse emporter dans le tourbillon d'un complot à l'ampleur inattendue; soit il sourit désabusé à ce rebondissement terriblement alambiqué. Nul doute qu'un travail préparatoire en amont aurait permis de donner plus de crédibilité à ce twist, la répétition des sauts dans le temps ressemblant à un moyen peu subtil pour les auteurs de faire passer la pilule.
Mal maîtrisé, le récit de Ringer finit par s'emmêler les pinceaux, donnant un final à la dimension tragique minime malgré la présence de Machado, seul à faire preuve d'une force de conviction suffisante pour faire exister cette confrontation entre Bridget et Catherine. Les révélations, loin d'éclaircir l'intrigue principale, nous en éloignent un peu plus, le rôle de la soeur de Bridget restant assez secondaire. Totalement hors du coup, Siobhan va se retrouver du coup embarquée dans une nouvelle histoire surgie de nulle part, instant dramatique où Ringer perd toute cohérence.
Heu... sérieusement ?
Mais il y a toujours un moment où même le spectateur le plus assidu se fait prendre par surprise et se retrouve incapable de donner un avis vraiment constructif sur un point du récit. L'intrigue de Catherine a beau posséder des défauts visibles, elle s'inscrit dans une continuité et possède un certain charme grâce à la qualité des interprètes et une cohérence au sein de la saison. Seulement, face à la storyline de Siobhan, difficile de trouver les mots, tant ce passage chez Oksana est à la fois imprévisible et saugrenue, son utilité restant le grand point d'interrogation de l'épisode.
Si les auteurs ont l'intention de développer un arc autour de cet accident, le risque principal est que l'histoire de Bridget et sa jumelle deviennent totalement accessoire. La seule idée que cette séquence n'ait pas la moindre conséquence par la suite confirmerait le sentiment d'une écriture peu maîtrisée, utilisant des moyens disproportionnés pour mettre fin à une histoire plus que secondaire. Seul le season final de la semaine prochaine permettra de clarifier une séquence totalement parachutée et bizarre, avec un sens du timing plus que discutable.
L'accouchement vient lancer la fin de cette saison, annonciateur d'un final qui devrait logiquement se concentrer sur l'histoire des deux jumelles. Toujours à la limite, Ringer semble peiner à achever cette première année, l'épisode ne fournissant pas les révélations attendues et montrant une ambition minime assez décevante. Espérons que la semaine prochaine marquera le vrai retour à l'histoire de départ, à savoir la relation entre Siobhan et sa soeur, dans un show qui aurait besoin de plus de stabilité dans sa progression.
Une conclusion en ton mineur
Alors que le dernier épisode de Ringer est programmé pour la semaine prochaine, la série semble présenter cette intrigue comme le climax d'une saison pour le moins inégale. Le problème vient alors du ressenti, cette histoire ne possédant pas la dimension dramatique attendue pour créer une quelconque impatience. Délaissant ses habituels cliffhanger, Ringer semble vouloir tourner une page et relancer l'intrigue dans une nouvelle direction, proposant une conclusion en forme de respiration, annonciatrice de changement.
En conclusion, un épisode qui s'essouffle trop rapidement, incapable de maintenir une vraie tension autour de la menace que représente Catherine. Trop poussive, hachée par l'abus de flash-back pas toujours pertinent, la conclusion manque de souffle, la justification du rôle d'Olivia dans cette affaire étant assez peu convaincante. Il reste un épisode pour l'équipe créative afin de donner un sens à cette première année et se concentrer de nouveau sur les deux jumelles Kelly, en espérant que le final ne se limite à un jeu du chat et de la souris entre les deux soeurs.
J'aime :
- les comédiens plutôt bons
- une dernière scène intéressante
Je n'aime pas :
- beaucoup trop de flash-back
- un démarrage particulièrement lent
- la scène chez Oksana
- le final un peu trop facile et confus
Note : 11 / 20
Un épisode moyen avec un scénario qui tire sur la corde, cherchant visiblement à tenir les quarante minutes autour de la réalisation de la vengeance de Catherine sur Siobhan. Entre des révélations assez mal vendues et une séquence chez Oksana franchement étrange, Ringer parvient à conclure l'arc sur Catherine sans générer d'enthousiasme à l'approche du season final.