Un mensonge ne peut pas tenir toute une vie
Sous l'impulsion de Malcolm, Bridget cherche dans les affaires de Siobhan les causes de son meurtre et découvre qu'elle suivait un traitement par le docteur Morris. Elle se rend alors chez ce psychiatre et découvre alors combien elle a modifié profondément l'existence des Martin, tombant lentement sous le charme d'Andrew. Pendant ce temps, Malcolm commence à se poser des questions concernant Charlie qui ne semble pas être un si bon samaritain que cela.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- une bonne réorganisation du récit autour de Charlie
- les relations entre Bridget et Andrew
- un sentiment de réécriture agaçant
- les incarnations de Siobhan
La vérité sur Charlie
Toujours à la recherche de révélations pour nourrir l'intrigue du jour, les auteurs de Ringer se penchent sur le cas de Charlie, bon samaritain de Bridget qui va lui offrir de cacher une arme de policier pour elle. L'occasion pour les scénaristes d'éclaircir certaines zones d'ombres du script concernant la fuite un peu trop facile de la soeur de Siobhan durant le pilote. Série toujours sur le fil point de vue crédibilité, les auteurs tentent de renforcer les bases de leur histoire, proposant une réécriture de l'histoire qui va faire office de piqure de rappel concernant ce pistolet.
La question de l'honnêteté de Charlie va être lourdement remise en cause, celui-ci accomplissant la bonne action de trop en récupérant l'arme. La série va alors chercher à faire preuve de subtilité et, malgré quelques enchaînements maladroits dans le scénario, offre une storyline intéressante et assez intrigante pour Bridget. Remise sur la brèche, elle perd légèrement le contrôle des évènements, offrant ces séquences troublantes où Ringer ressemble à un bateau qui tangue, prêt à sombrer avant de se rétablir in extremis.
La séquence du psychiatre est au contraire plutôt ratée, les auteurs trouvant trop tard la bonne idée de laisser Bridget s'exprimer en toute sincérité, exprimant pour la première fois ses sentiments pour Andrew. Plus qu'une simple menteuse, elle se transforme lentement en héroïne romantique à la recherche du meurtrier de sa soeur. La séquence de cambriolage du cabinet est l'exemple parfait de la scène ratée, offrant un exemple de séquence totalement invraisemblable qui ruinent le potentiel immersif du show.
Le couple et ses conséquences
En découvrant la vraie nature de ses sentiments pour Andrew, Bridget change de point de vue sur elle-même et marque une évolution nécessaire pour justifier qu'elle conserve ainsi l'identité de Siobhan. La question de son affection pour Andrew lui permet de découvrir combien elle a évolué et est désormais prête à ne plus fuir et se battre pour garder cette existence. Loin du soap habituel, la série tente d'approfondir cette relation, laissant apparaître chez elle un goût pour la respectabilité qui transforme ce vol d'identité en une tentative pour se construire une existence loin de son passé.
Pouvoir repartir à zéro, s'épanouir dans une toute nouvelle existence, voilà la chance qui s'offre à Bridget laquelle découvre une facette d'elle-même qui lui était inconnue. Tout comme Malcolm, elle se reconstruit lentement, se découvre plus forte et moins hésitante grâce à Andrews qui lui renvoie une image d'elle-même plutôt positive. Seulement, cette relation engendre des jalousies, permettant de développer le personnage de Jaime Murray qui trouve enfin une storyline à sa mesure, très classique mais idéale pour cette comédienne qui sait si bien jouer les garces.
En explorant deux aspects non exploités de son univers, Ringer prouve qu'elle possède une certaine richesse et une volonté de tirer profit de chacun des aspects du show. Si l'intrigue Arbogast n'inspire encore que des bâillements polis pour l'instant, elle est mise malgré tout en avant par des auteurs qui travaillent avant tout à développer au mieux des arcs sur le long terme.
Une série qui joue un peu trop à se réécrire
A force de rebondissement, Ringer souffre d'un mal normal, à savoir l'apparition de quelques incohérences naturelles pour un show aussi feuilletonnant. Seulement, les auteurs ont de ce point de vue la mauvaise habitude à plusieurs reprises de réécrire le passé, de modifier certains éléments en proposant des scènes flashbacks qui sont comme autant de petites corrections apportées à l'histoire. Si l'intention est louable, preuve que les scénaristes cherchent à peaufiner leur création, cela peut vite devenir agaçant lorsque le but est clairement d'altérer notre point de vue sur certains personnages.
La technique reste un classique des séries télévisés, mais Ringer en abuse plus que les autres, le show se reposant un peu trop sur son aspect feuilletonnant. Il manque clairement à l'intrigue une base solide et stable qui permette d'empêcher ce besoin de rebondissements incessants qui caractérise cette seconde partie de saison. Moins maîtrisé que le premier acte, cet arc autour de Bridget et Malcolm semble chercher sa voie, se dispersant dans beaucoup trop de directions pour fournir un résultat suffisamment homogène et efficace.
Si le dynamisme et l'enthousiasme des auteurs est à souligner, la série tend de plus en plus à chercher la direction à prendre, laissant craindre un épuisement du concept même du show. Mais finalement, c'est peut-être ce point qui est le plus fascinant dans Ringer : la certitude que la série atteindra un jour son point de non retour, condamnant Bridget à montrer son vrai visage et à tout perdre. Et un plaisir limite pervers où l'on guette le moindre signe qui réduira en miettes cette fausse réalité, forçant l'héroïne à perdre tout ce bonheur qu'elle est parvenue à se créer.
Siobhan et ses incarnations
Si la soeur de Bridget reste toujours isolé à Paris, sa capacité d'action reste assez forte, Charlie étant finalement son incarnation au sein de la série. Manipulatrice, elle tire les ficelles d'une histoire où le rôle qu'elle occupe parait de plus en plus central, fuyant quelque chose qui demeure encore mystérieux. Son plan commence lentement à prendre forme, la série laissant apparaître les premiers éléments qui justifieraient sa fuite tout en restant vague juste ce qu'il faut, Ringer ou l'art de jouer avec la frustration.
En conclusion, un épisode agréable, mais inégal, qui fournit une bonne avancée dans l'intrigue autour de Charlie par le biais du duo Bridget - Malcolm. Malheureusement, l'épisode commet aussi de nombreuses maladresses comme la scène du psychiatre, les scénaristes ne parvenant pas à vendre l'infraction de Bridget dans le cabinet du médecin. Un rebondissement ridicule, placé là en vue de la page publicitaire et qui prouve que l'habitude du show de proposer des twists à répétition commence petit lentement à se retourner contre lui.
J'aime :
- le développement du personnage de Charlie
- la prise de conscience de Bridget
- l'évolution de la storyline de Jaime Murray
Je n'aime pas :
- la séquence dans le bureau du psychiatre
- un scénario pas vraiment cohérent
- une intrigue assez prévisible dans son fonctionnement
Note : 12 / 20
Un bon divertissement qui offre une vraie avancée dans l'intrigue grâce au personnage de Charlie qui s'avère plutôt intéressant, amenant une vraie progression de l'intrigue. Dommage par contre que les storylines de Bridget et d'Andrew se montrent moins inspirés, avec en particulier une séquence chez le psychiatre pas vraiment crédible.